Sainte-Elisabeth (rue) : Elisabethengass


En quittant la rue Saint-Louis, nous débouchons dans la rue Sainte-Elisabeth (rue de la Loi en 1793, du Salpêtre en 1794), un quartier qui respire aujourd’hui la tranquillité mais qui aboutissait jadis à une porte de la ville. La rue Sainte-Elisabeth doit son nom à un couvent des Dominicains, placé sous l’invocation de sainte Elisabeth de Hongrie, mais qui fut occupé bientôt par une communauté de femmes. Situé en-dehors et à proximité du mur d’enceinte, cet enclos pouvait, en temps de guerre, offrir un abri à l’ennemi ou gêner la défense ; le Magistrat le fit démolir en 1392 et l’on répartit les nonnes, ainsi que les revenus de la maison, entre les couvents de Saint-Marc et de Saint-Nicolas-aux-Ondes. La porte Sainte-Elisabeth dont la construction remontait au commencement du XIII° siècle fut supprimée en 1658 et les deux tours d’en-deçà et d’au-delà du fossé furent abattues ; le pont qui les reliait ne disparut qu’en 1829. (Adolphe Seyboth, p. 590)

La porte Sainte-Elisabeth se trouvait à l’extrémité occidentale de ce qui est depuis le XVIII° siècle le haras. A l’autre extrémité de la rue, au-delà de la porte qui s’ouvre aujourd’hui sur l’hôpital, se trouvait un pré communal traversé par un canal dont les eaux provenaient du fossé et qui aboutissait dans l’Ill devant l’hôtel du Dragon. Ce pré portait le nom de Grünauel, littéralement petit pré vert (das grün oder klein äuelin). La rue Sainte-Elisabeth était reliée à la rue de l’Ecarlate par la rue du Cumin qui forme aujourd’hui la limite intérieure de l’hôpital.
Le côté méridional de la rue était principalement occupé par de grandes demeures dont les jardins se prolongeaient jusqu’au mur d’enceinte. L’une d’elles est devenu le logement du Commandant de la place après la Capitulation. Le côté septentrional, entre le haras et la rue Saint-Louis était par contre occupé par des maisons modestes. Deux impasses s’y ouvraient, dont la plus à l’ouest portait le nom de Zinckengäßchen (impasse des Cornets au XIX° siècle).

Canton VIII (est)
La rue Sainte-Elisabeth se trouve au centre du plan Blondel ci-dessous (canton VIII). L’hôtel du Commandant de la place est teinté en saumon.

Impasse des Cornets (Zinckengaessel)

La ruelle des Cornets (Zinckgessel) s’ouvre entre les parcelles 117 et 118 du plan Blondel. Il est probable que le nom vienne de la forme de dent (Zincke) de la ruelle comme ailleurs Kolbengasse (rue de la Massue). Le mot désigne aussi un cornet à bouquin ou un clairon, d’où la traduction.

Ruelle Sicking (Sickingergessel)

D’après les litiges soulevés par le propriétaire de la maison impasse des Cornets dans les années 1770, la ruelle Sicking s’ouvre entre les parcelles 120 et 121 du plan Blondel. D’après Adolphe Seyboth qui l’identifie avec l’impase Sainte-Elisabeth (entre les parcelles 121 et 123) la ruelle porte le nom d’une veille famille de Strasbourg qui y avait un béguinage (Sickelin Gotteshüsere)


Les Maisons de Strasbourg sont présentées à l’aide de Word Press.