Le couvent des Carmes déchaux (Barfüsser) ou Cordeliers occupait le long du fossé des Tanneurs l’emplacement où se trouve aujourd’hui l’Aubette construite à partir de 1765. L’église conventuelle est démolie au moment de la Réforme entre 1528 et 1531. Les bâtiments servent ensuite à la Haute Ecole (université), notamment à son bureau de recette (Schaffney der Hohen Schule). La place résulte de la démolition du mur qui entourait le couvent des Cordeliers. La ville construit à la fin du XVI° siècle des échoppes (Gaden) près de la sacristie.
La Tour aux Deniers (Pfenningthurn) se trouvait à l’angle nord-est, dans le prolongement de la rue des Grandes-Arcades. Construite en 1321 à la place de la Porte aux Bœufs (Rintburgerthor, en latin Porta Boum), elle sert de recette municipale et de dépôt d’archives. Elle est en partie démolie en 1745 et complètement en 1768.

Plan-relief de 1727 (Musée historique) – Côté nord de la place des Cordeliers : ancien couvert et Tour aux Deniers

La place des Cordeliers est aussi appelée place d’Armes (Waffenplatz, Paradeplatz) après la Capitulation. Un arbre de la Liberté est planté devant la Maison Rouge sous la Révolution. Le monument à la gloire du général Jean Baptiste Kleber est inauguré le 14 juin 1840.
L’angle sud-ouest est réaménagé lors de la Grande Percée avant la première Guerre mondiale, en supprimant notamment la ruelle du Pilot (Pfahlgässlein) et en ouvrant la rue des Francs-Bourgeois. La place prend le nom de Karl-Roos-Platz pendant l’occupation jusqu’en 1944. L’angle nord-ouest est agrandi après guerre pour faciliter la circulation des voitures.

Plan Blondel (1765) exemplaire où est représenté l’ancien couvent des Cordeliers (Arch. départementales, cote 1 L Plan 5) et exemplaire où est représenté le projet de l’Aubette (Arch. municipales, cote 1 PM 675)


Aubette à droite, maison Rouge à gauche, vers 1942 (AMS, cote 1 Fi 146 n° 7)
Même endroit en mars 2015