1727 et 1830 : Plans-relief



1720 (vers) – Carte de Strabourg (détail) – BNU, NIM 33578

Plan-relief de 1725-1728

Conservé au Musée historique de Strasbourg
L’ingénieur de Ladevèze (François de Ladeveze, 1682-1729), chargé par le Cour de lever un plan en grand et en relief de l’intérieur et de l’extérieur de la ville, loge à partir du 13 mai 1726 dans le vaste poêle des Charpentiers.
L’Etat des Plans en relief des Places fortes (1794) mentionne que le plan relief (douze mètres sur six) de Strasbourg date de 1725-1728 et qu’il a été réparé en 1783. L’époque de sa construction est corroborée par une lettre du ministre de la Guerre à l’ingénieur ordinaire du roi à Strasbourg, Ladevèze, datée du 10 mars 1727, et par le séjour de Ladevèze au poêle des Charpentiers en 1726-1727. Le plan relief qui faisait partie de la collection particulière des rois de France a d’abord été exposé dans la grande galerie du Louvre. Devenu propriété nationale à la Révolution, il a été transporté aux Invalides où le général prussien Blücher l’a fait enlever en 1815 après la défaite de Napoléon à Waterloo. Il a alors rejoint les collections prussiennes à l’Arsenal (Zeughaus) de Berlin en même temps que celui d’autres des villes du nord et de l’est (Fort-Louis, Landau, Sarrelouis, Bitche, Thionville, Longwy, Mézières, Sedan, Givet, Philippeville, Maubeuge, Avesnes, Le Quesnoy, Condé, Valenciennes, Cambrai, Lille, Ecluse de Graveline). Il a quitté Berlin pour Strasbourg en 1903 après que l’empereur Guillaume eut signé le 13 juin 1902 à l’instigation du maire Back l’ordre de le remettre à la Ville de Strasbourg. Le plan-relief a d’abord été conservé au château des Rohan (1903-1923) avant d’entrer au Musée historique de la Grande Boucherie où on peut le voir actuellement.

Sainte-Madeleine, arrière rue des Veaux
Au premier plan l’église Sainte-Madeleine,
puis de gauche à droite le long de l’Ill le quai au Sable et les façades arrière de la rue des Veaux
(cliché Claude Menninger, © Région Alsace – Inventaire général)

Plan-relief de 1830-1856

Conservé au Musée des Plans-relief, à l’Hôtel national des Invalides de Paris
La décision de construire un nouveau plan-relief de Strasbourg a été prise en 1828. Les plans furent confectionnés par un atelier de spécialistes aux Invalides à partir de levés fournis par les ingénieurs de la brigade topographique, corps militaire que Napoléon fonda en 1808. La brigade topographique dressa de 1828 à 1830 un levé complet de la ville au 600°, accompagné d’un Mémoire descriptif pour servir à la construction du plan en relief de la place de Strasbourg d’après le lever nivelé exécuté par la brigade topographique (Dumay, 31 mars 1830). Une fois terminé, le plan a été présenté aux autorités en 1836. Il mesure 10,86 mètres sur 6,65. On a décidé en octobre 1856 de le restaurer, c’est-à-dire le mettre à jour. La brigade topographique a rectifié les anciens relevés, l’atelier a ensuite restauré le plan (1857-1863). Pour éviter que les Prussiens ne s’en emparent, il a été muré dans une salle sans issue des Invalides en 1870 où il est resté jusqu’en 1920. Il a été classé monument historique en 1927.

La maquette ne représente pas les détails comme les encorbellements ou les oriels. Les modifications ultérieures les restituent cependant parfois. Le plan-relief n’est pas toujours juste comme on peut le constater en le comparant à l’Atlas des alignements et en tenant compte des caractéristiques architecturales, par exemple au 15, rue Sainte-Hélène.

L’exposé repose sur l’article intitulé Les deux plans-reliefs de Strasbourg que Louis Grodecki a publié dans les Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire (Tome VI, 1962, pp.121-136)

Dessins préparatoires au plan-relief de 1830

65 Plan
Plan lavé original, îlot 65 (© Musée des Plans-relief, Paris)

Les documents préparatoires au plan-relief de 1830 sont conservés aux Invalides à Paris. Le service de l’Inventaire de Strasbourg en détient une photocopie qui a servi à illustrer les notices des Maisons de Strasbourg.
Chaque îlot fait l’objet d’un plan et d’élévations correspondantes qui représentent d’une part le pourtour de l’îlot (façades sur rue) et d’autre part les cours à l’intérieur de l’îlot. L’îlot 122 reproduit ci-dessous est limité par la Grand rue au nord (en bas du plan), la rue de la Fontaine (actuelle rue Adolphe-Seyboth) à l’ouest (sur la droite), la rue du Bain-aux-Plantes au sud (en haut) et la rue des Lentilles à l’est (sur la gauche).
Les élévations commencent au repère (a) à l’angle de la Grand rue et de la rue des Lentilles. Le repère (e) forme l’angle de la Grand rue et de la rue de la Fontaine, le repère (k) l’angle occidental de la rue du Bain-aux-Plantes et le repère (n) l’angle méridional de la rue des Lentilles.

122 Plan

122 Elévations I122 Elévations II122 Elévations III


Séjour de l’ingénieur Ladevèze à la tribu des Charpentiers (1726-1727)

La cour a chargé l’ingénieur de la Devaize de lever un plan de l’intérieur et de l’extérieur de la ville, en grand et en relief. Il est logé depuis le 13 mai 1726 dans le vaste poêle des Charpentiers, à savoir dans un logement de deux pièces à côté de la salle des échevins. Lui sont aussi attribués cinq lits et l’ameublement de trois capitaines, porté à sa à six un quart. Un sixième lit est attribué au fils de l’ingénieur puis un autre en janvier 1728.

1726, Chambre des logements militaires (4 R 94)
(f° 419) M. de La Devaize jngenieur
Monsieur de La Devaize Ingenieur so von Hoff anhero gesandt, umb die Statt sowohl in, als außerhalb, groß und en relief mit allen gebäuen natürlich abzuzeichnen, Weÿlen nun hierzu großen Platz Vonnöthen als Hatt mann die große Zunfft Stub Zu denen Zimmerleüth Zu dießem End ausersehn auch sein quartier alldort Zu logiren assignirt worden. Nemblichen Erstlich das quartier wo Georg Ruckete der Schumacher hinden im Hoff gewohnt hat, so derowegen gleich daraus Ziehen müßen und seÿnd die Zweÿ Zimmer neben der Schöffen Stub von seith der Statt tappicirt und meublirt worden alßo ist ged. Mr De La Devaize den 13 Maÿ dießes 1726.ten Jahrs hinein gezogen und ist Ihme benebst dem Losement fünff better und dreÿ Ustencilles de Capitaine Zuerkandt worden, Weÿllen sich nachgehends beschwehrt daß Er sich in specie mit denen 3. Ustencilles nicht begnügen könte, indeme Er eine große Haußhaltung führen müste, ist mitt Vorwißen und genehmhaltung Ihro hochad. Excellz. H: Prætoris Regÿ die Sach dahin verglichen worden, daß ahne Statt 3. Ustencilles deren 6 ¼ in der rechnung Zu passiren seÿen, Vor Welche H: Grugau der Entrepreneur Ihme Monatlichen 7. fl. 5 ß ohngefähr austragend Zu Zahlen verobligirt hatt, die obged. 5. better. NB den 19. 7.br ist Ihme noch eines Vor seinen Sohn bewilliget worden, daß deren aniezo Sechs ahn der Zahl, sambt anderen mobillien sollen Ihme auch gelaßen werden, befolen, also ad Protocollum zu nemmen, d. 30. 7.bris 1726.
ferner aus befehlch Hn Prætoris Empfinge Sr. La Devaise im Monath Januar 1728 noch ein Bett

Texte du protocole des Conseillers et des Vingt-et-Un – Traduction – Mention dans le protocole de la tribu

Argument – L’ingénieur Ladevèze (Ladevesse) loge depuis quelque temps au poêle de la tribu des Charpentiers. Le maître de la tribu demande en décembre 1726 que les autres tribus soient tenues d’indemniser les Charpentiers des frais et du manque à gagner.

Le lundi 16 décembre, le représentant du maître de la tribu expose aux Conseillers et aux Vingt-et-Un que l’ingénieur qui lève les dessins de la ville loge au poêle des Charpentiers le temps de son travail. Il demande que chacune des autres tribus verse une indemnité aux Charpentiers. L’avocat Scheffmacher estime la demande fondée et propose de nommer une commission chargée d’estimer exactement le préjudice. Le Préteur royal appuie la proposition. L’assemblée l’adopte en nommant deux chargés de mission.
Lundi 23 décembre, les chargés de mission exposent leurs conclusions. Ils ont dressé un état des localités qu’occupe l’ingénieur Ladevèze et ont estimé que le manque à gagner s’élève à 54 livres, sans compter les frais de mise en état avant et après le séjour. Les échevins demandent que chaque tribu verse trois livres par an. Le Préteur royal approuve cette proposition pour toute la durée du séjour de l’ingénieur. Les Conseillers et les Vingt-et-Un adoptent la proposition.

Protocole des Conseillers et des Vingt-et-Un, 1726 (AMS, cote 1 R 209)

E. E. Zunfft der Zimmerleüth kombt ein umb einen beÿtrag Von denen Zünfften, und erhalt solchen. 459. derselbe Wird auff 3. lb. d. Von ieder Zunfft determinirt. 478
(p. 459) Montag d. 16. Decembris. Lt. Mosseder, Nomine Einer Ehrsamen Zunfft der Zimmerleüth nunmahligen Zunfft meisters H. Lt. Frantz Rudolph Mollingers des Statt Lohners, producirt unterthänigstes Memoriale sambt beÿgefügter Specification und beÿlagen Sub lit.ris A. B. C. D. et E. summarie dahin gehend, daß Weilen gedachte Zunfft den ienigen Ingenieur, Welcher den abriß Von hiesiger gantzen Statt machen soll, aus hohen befehl einnehmen, und seit einer geraumen Zeither logiren, auch biß dieses gantze Werck Wird Verfertiget seÿn behalten, mithin Vieler Zimmern davon sie iährlich eine ansehnliche Zinß erhoben, ermanglen müßen, die übrige beÿ hiesiger Statt sich befindende Zünffte, deroselben an dem dahero entstandenen schaden pro rato 19. theil, Von Zeit alß gemelter Ingenieur eingezogen und so lange er noch allda Verbleiben Wird, quartaliter beÿzutragen angehalten Werden möchten, handelt innhalts.
H. aduocat Scheffmacher sagte, es wäre seiner meinung nach dieses Begehren Arg. Leg. Rhod. de Jactu billich auch dessen ein Præiudicium Vorhanden, Nemblichen die auff der Freÿburger Stub haltende Escole des Cadets, Zu Welcher die übrige Zünffte Contribuiren, halte also dafür, daß der Verlangte beÿtrag Von denen übrigen Zünfften, so Wohl Vor die Verfloßene als Zukünfftige Zeit, solang nemblichen mehr besagter Ingenieur Zu Verfertigung des gemelten abriß auff dieser Zunfft Verbleiben Wird, Zu Erkennen, Zu bestimmung des Quanti aber einige Deputirte Zu benambsen und denenselben die Commission auffzutragen Wäre, genau Zu untersuchen, Worinnen der sothane Zunfft durch Einquartirung des quæstionirten Ingenieur Zuwachßende schaden eigentlich und Realiter bestehe, Auff deren umbständlich ablegenden Relation das beÿzutragen habende Quantum könte regulirt und fest gestelt Werden.
Herr Prætor Regius ließ sich Vernehmen, Er Wäre durchaus gleicher meinung, indeme der Abriß quæstionis Zu Ihrer Maÿestät Diensten gemacht Würde, und die Æquität haben will, daß Zu deren Beförderung die sambtliche burgerschafft das ihrige auff begebende fall æquali lance beÿtrage.
Erkandt, Wird dem Anspruch des Hn. Aduocaten Scheffmacher gefolgt, und Zu diesem Geschäfft H. XXI. Brackenhoffer beneben H. Rathh. Kleinen abgeordnet.
Deputati ijdem umb den Bescheid anzuzeigen.

(p. 478) Montag d. 23. 10.bris. H. XXI. Brackenhoffer referirte, Er beneben H. Rathh. Klein hätte in execution MGhh. Erkandtnuß Vom 16. huius sich auff die Zimmerleüth: Stub begeben, und daselbst die ienige Zimmer und gelegenheiten, Welche M. Ladeuesse Ingenieur daselbst occupirt, in augenschein genommen, mithin befunden, daß selbiger Zu seinem Gebrauch Würcklichen innhabe
In dem fordern Stock auff die gaß heraus
1. Die Große Zunfft Stube
2. Ein Große Frantzösische Camin Cammer
3. hinden an ein Cabinet und Garderobe
4. unter diesem Stock einen Keller
Im hindern Stock
Eine Völlige Wohnung au premier Estage bestehend in einer Kuchen, einer Stub, Zweÿ Cammern, obern darüber eine Gantze Bühn, und noch eine Cammer.
Ein großen Hoffraum und einen langen gang Von 30. Schuhen dem Er Völlig braucht.
Von diesen Zimmern und Wohnungen habe E. E. Zunfft der Zimmerleuth Vormahls Zinß auffgehebt.
1. Auß der Großen Stuben Welche Zu Denen Solemnitäten freÿ geblieben, Von Bählen Und Concerten ein iahr in d. andere gerechnet iährichen bis 18. lb
2. Aus der Frantzösischen Camin Cammer sambt Cabinet, 12. lb 10. ß
3. Aus dem Keller, den der büttel umb einen leidenlichen Zinß alß ein stuck seiner Besoldung inngehabt, 4. lb
4. Aus dem hintern Stock, 12. lb
Thun also diese Vier Posten 46. lb 10. ß
Ferner wird gerechnet daß die Zunffft die Große Stube Zu denen Solemnitäten nicht gebrauchen kann, und eine anderwärtige gelegenheit suchen müßen, so die kost 7. lb 10. ß
Summa 54. lb
mit dem anhang daß diese Zunfft Vormahlen ein mehrers ia bis 61. lb. Zinß auffgehebt, und neben dem ansehnliche Reparationes beÿ Einzug Vorgemelten Mr Ladeuesse machen Zu lassen obligirt geweßen, auch Wegen Viele der Zu sehung dieses Wercks dahin kommenden leüthen noch Zimblichen schaden an denen Gebäüen leiden Wird, derowegen Das Collegium der Hh. Schöffen daselbst Vermeint, Es Würde nicht Zu Viel seÿn, Wann eine iede Von denen übrigen Neunzehen Zünfften iährlichen 3. lb. d. beÿtragen thäte, iedoch alles Zu MGHh. Obrigkeitlichen Decision außstelle.
H. Rathherr Klein bezohe sich durch aus auff die Von Hh. XXI. Brackenhoffer abgelegte Relation.
H. Aduocat Scheffmacher War der meinung, daß die außgeworffene 54. lb unter die Zünffte pro rata des bereits erkandten beÿtrags solten Vertheilt Werden.
Herr Prætor Regius sagte, Er finde Daß die iährlich geforderte 3. lb d Von einer ieden Zunfft Wegen der Zu end der erstattenen Relation angezogenen umbständen nicht zu Viel seÿen. Wolte also dafür gehalten haben, daß der bereits d. 16. huius Verordnete beÿtrag auff besagte 3. lb d. Von ieder Zunfft iährlich Zu determiniren, mit reichung Desselben Vom (-) als den tag der Würcklichen Einquartierung mehrbesagten M. Ladeuesse tanquam Termino à quo der anfang zu machen, und biß zu deßen Abreiß fortzufahren seÿn werde.
Erkandt, Wird Herrn Prætori Regio durchaus gefolgt.

Traduction

L’honorable tribu des Charpentiers demande que les autres tribus versent une contribution, elle l’obtient, page 459. le montant à verser par chaque tribu est fixé à 3 livres, page 478.
Lundi le 16 décembre. Le licencié Mosseder produit au nom de l’actuel maître de l’honorable tribu des Charpentiers, le chef des travaux François Raoul Mollinger, un très humble mémoire accompagné d’un état et de pièces portant les lettres A, B, C, D et E, lesquels exposent en substance ce qui suit. Comme ladite tribu doit héberger par ordre supérieur l’ingénieur chargé de faire un relevé de toute la ville, qu’elle assure depuis un certain temps son logement et l’assurera jusqu’à ce que tout son travail soit terminé, en étant ainsi privée du loyer conséquent qu’elle tirait chaque année de nombreuses pièces, chacune des autres tribus de la ville pourrait contribuer pour un dix-neuvième à compenser chaque trimestre le préjudice qu’elle subit depuis l’arrivée de l’ingénieur jusqu’à son départ.
L’avocat Scheffmacher déclare qu’à son avis cette requête est fondée en droit et que le préjudice est réel comme celui que l’Ecole des Cadets occasionne à la tribu des Fribourgeois et que les autres tribus compensent. Il estime donc qu’il y a lieu d’accorder la contribution demandée aux autres tribus pour couvrir les frais, aussi bien passés qu’à venir, aussi longtemps que ledit ingénieur demeurera à la tribu pour faire le relevé. Afin de fixer le montant de la contribution, il y a lieu de nommer une commission chargée d’établir exactement le préjudice réel et effectif que subit la tribu pour assurer le logement de cet ingénieur. Le rapport circonstancié qu’elle remettra servira à déterminer et à arrêter le montant de la contribution.
Le Préteur royal déclare qu’il est exactement du même avis puisque le relevé en question est fait pour le service de Sa Majesté et que l’équité veut que tous les bourgeois y contribuent également chacun pour sa part le cas échéant.
Décision, la proposition de l’avocat Scheffmacher est adoptée, le XXI. Brackenhoffer et le conseiller Klein sont chargés de l’affaire. Les mêmes exposeront leurs conclusions.

Lundi 23 décembre. Le XXI Brackenhoffer rapporte qu’en exécution de la décision du 16 courant, lui-même s’est rendu avec le conseiller Klein au poêle des Charpentiers et a inspecté les pièces et autres localités dont dispose l’ingénieur Ladevesse. Il a constaté qu’il occupe réellement pour son service
dans le bâtiment avant donnant sur la rue
1. le grand poêle de la tribu,
2. un grand poêle à cheminée à la française,
3. un cabinet et une garde-robe adjacents,
4. une cave sous ce bâtiment,
dans le bâtiment arrière
au premier étage un logement complet composé d’une cuisine, d’un poêle, de deux chambres, tout le grenier au-dessus et une autre chambre,
une partie importante de la cour et une galerie de 30 pieds de long qu’il occupe entièrement.
L’honorable tribu tirait autrefois les loyers suivants de ces pièces et appartements
1. du grand poêle qui restait à disposition de ses cérémonies, 18 livres chaque année en moyenne pour les bals et les concerts,
2. de la pièce garnie d’une cheminée à la française ainsi qu’un cabinet, 12 livres 10 sols,
3. de la cave dont l’appariteur disposait pour un loyer modique comme faisant partie de sa rétribution, 4 livres,
4. du bâtiment arrière, 12 livres,
soit 46 livres 10 sols faisant le total des quatre postes ci-dessus.
A quoi il convient d’ajouter 7 livres 10 sols pour frais d’un local destiné à remplacer le grand poêle dont la tribu ne peut se servir pour ses cérémonies,
soit au total 54 livres.
En faisant observer que par le passé la tribu a encaissé jusqu’à 61 livres, qu’elle a dû faire d’importantes réparations quand le sieur Ladevesse est arrivé et que les nombreuses personnes qui viennent pour assurer ce travail vont encore causer un préjudice considérable aux bâtiments. Le collège des échevins est d’avis qu’il ne serait pas exagéré que chacune des dix-neuf tribus verse 3 livres par an et s’en remet à la décision que prendra le Magistrat.
Le conseiller Klein n’a rien à ajouter à l’exposé du XXI Brackenhoffer.
L’avocat Scheffmacher est d’avis de répartir également entre les tribus les 54 livres auxquelles se monte l’estimation.
Le Préteur royal déclare qu’il ne trouve pas exagéré que chaque tribu contribue à la hauteur des trois livres demandées, eu égard aux arguments avancés à la fin de l’exposé. Il est donc d’avis de fixer à ces 3 livres par an le montant que chaque tribu doit verser en conformité de la décision du 16 courant, à compter du (-), date à laquelle est réellement entré M. Ladevesse, jusqu’à la date où il repartira.
Décision, la proposition du Préteur royal est adoptée dans sa totalité.

Protocole de la tribu des Charpentiers (AMS, cote XI 31)

(f° 91-v) Montags d. 16. Xbr. 1726.
Es wurde von S. T.lo hochbietendem Hrn. Ober Hn proponirt, wie daß mann Von seithen E. E. Zunfft heut dato beÿ gnäd. Hh. Räth vnd XXI. Eingekommen, vmb das die Vbrige Zünfften pt° der Einlogierung deß Jetzmahligen Ingenieurs, dießeitiger Zunfft Etwas beÿtragen mögen, vnd seÿe Erk. worden daß anvorderist durch XXI. Brackenhoffer vnd Hr Rathh. Kleinen Ein augenschein Eingenommen werde, vnd hernach ferner Ergehen sollen was Rechtens, vndt wurde Erk. daß dem H XXI. pro honoratio 3. R. Vnd Hn Rathh. 1. R. 5. ß Gegeben werde.

Traduction

Lundi 16 décembre 1726 – Le très honorable sieur prévôt expose qu’une requête a été présentée ce jour de la part de la tribu aux Conseillers et aux Vingt-et-Un afin que les autres tribus versent à la nôtre une compensation pour le logement de l’actuel ingénieur et qu’il a été décidé que le XXI Brackenhoffer et le Conseiller Klein inspecteraient d’abord les lieux et qu’il serait ensuite statué ce que de droit. Décision, le sieur XXI recevra 3 florins de gratification et le conseiller 1 florin 5 sols.


Lettre du ministre de la Guerre à l’ingénieur ordinaire du Roi Ladevèze (19 mars 1727)

Archives du musée historique, art. IX § 1-2, n° 3, publiée par Louis Grodecki dans son article

A M. La Devèze.
M. J’ay reçu vos lettres du 8. de ce mois. pressez le plus que vous pouvez le plan en relief de Strasbourg. il me paroist que le terme que vous demandez pour l’achever est bien long. On n’accorde guère de gratification sur les appointements des ingénieurs morts. Continuez à bien travailler et je feray ce que je pourray pour vous soulager. Il faut que vous marquiez sur ce plan les nouveaux ouvrages que vous proposez, afin que l’on ne soit pas obligé d’y retoucher. Vous n’avez qu’à voir les dessins, de ma part, à M. Du Portal. V. à V.
A Monsieur La Devèze. A Paris le 19 mars 1727


Les Maisons de Strasbourg sont présentées à l’aide de Word Press.