Güntzer, de Güntzer


Güntzer, de Güntzer – entre luthéranisme et catholicisme, bourgeoisie et noblesse, France et Allemagne

Conférence donnée le samedi 9 avril 2016 à l’auditorium du Musée d’Art Moderne de Strasbourg dans le cadre des manifestations intitulées Venez voyager au cœur de l’Alsace au XVIII° siècle, organisées par l’association Le siècle des Rohan.

Güntzer (Lehr)
Blason de la famille Güntzer, immatriculée au Directoire de la Noblesse immédiale de Basse-Alsace
Chromolithographie publiée par Ernest Lehr, L’Alsace Noble, suivie de Le livre d’or du patriciat de Strasbourg, à Paris chez la veuve Berger-Levrault, 1870

Blason dont le bœuf est réputé faire allusion au commerce du bétail qui a fait la fortune de la famille originaire de Villé : d’or à un bœuf de sable, passant, le pied dextre levé, tenant une hache de même, laquelle passant par derrière, le bout paraît au-dessous de son épaule, sur un mont de trois coupeaux de sinople (description de l’Armorial de la généralité d’Alsace). Sur le cimier, un bœuf semblable à celui de l’écu issant du casque.

Guntzer-tableau
Tableau généalogique simplifié,
luthériens en brun, catholiques en noir

Thiébaut Güntzer

Entre luthéranisme et catholicisme, bourgeoisie et noblesse, France et Allemagne, l’histoire de la lignée Güntzer commence avec le marchand Thiébaut Güntzer. Fils du marchand Jean Güntzer, il épouse en 1634 au moment où la Guerre de Trente-Ans parvient en Alsace, Marguerite Merckelbach, fille du marchand Christophe Merckelbach. Il habite avec son beau frère Jacques Merckelbach une maison rue des Cordonniers qui provient de sa femme. Thiébaut Güntzer a donc franchi cette porte Renaissance qui donne accès à son domicile. Il achète ensuite plusieurs maisons dont celle qu’il habitera rue de l’Ecarlate, en 1647. Il se remarie cette même année avec Anne Guthmann, fille de boulanger.
Il se rend propriétaire du moulin dit Schnelling (ultérieurement appelé moulin de la Chartreuse) qui appartenait auparavant à Bernard Frédéric Prechter. L’empereur Ferdinand III de Habsbourg lui octroie en 1641 un fief de rentes en grains (orge, avoine et seigle), auparavant détenu par le même Bernard Frédéric Prechter. Une partie de ces rentes est due par le meunier du moulin Schnelling.
Thiébaut Güntzer fait une déclaration devant les Vingt-et-Un en 1647

Et qui plus est c’est que mes ancetres les Guntzer ont été honorés depuis long tems d’Emplois Considérables dans les Cours de plusieurs Comtes et Seigneurs d’Allemagne, qu’il a meme plu à Sa Majesté Imp.le non seulement d’annoblir feu mon Cher Pere Jean Guntzer mais aussy de m’honorer moy même, tout nouvellement en 1641 d’un Fief d’Empire Noble, dont personne n’est capable, à moins qu’il ne Soit noble né ou annobli ainsy qu’il est notoire et qu’il conste par les Lettres Patentes de Noblesse et d’Investiture de Sa Majesté Imperiale dattées du premier septembre 1641.

Le fief en grains passe ensuite à ses deux fils issus de son premier mariage.
L’aîné Jean, né en 1635, épouse Anne Elisabeth Riess de Stuttgart et deviendra chef des travaux de la Ville (Lohner). Il aura une fille qui épouse en 1696 Daniel Pfeffinger, enseignant au Gymnase, et un fils marchand, Jean Christophe, qui reçoit en 1716 une investiture conjointe pour le fief en grains. Il se marie en 1700 avec Marie Madeleine Zeissolff, deviendra courtier et se convertira. Le fief en grains mentionné à son inventaire des apports en 1700 ne se trouve plus à son inventaire après décès en 1723. Il est alors détenu en totalité par les deux fils du syndic Christophe Güntzer.

Christophe Güntzer

1673. Secrétaire des Treize
Né en 1636, le puîné Christophe juriste devient secrétaire des Treize en 1673. Il est alors chargé de différentes missions auprès des Français, fait des voyages à Paris.
Sa femme Marguerite Ursule Saladin recueille les biens de sa parente Marguerite Saladin, veuve du juriste Marc Ott ou Marx Otto, morte en 1678. Parmi les biens hérités figure la maison rue des Serruriers qu’habitera Christophe Güntzer.

1681. Syndic et directeur de la Chancellerie
Christophe Güntzer est l’un des signataires de la Capitulation de septembre 1681 par laquelle Strasbourg se soumet au Roi de France. Quelques jours plus tard, le Roi le nomme syndic et directeur de la Chancellerie.
La fonction de syndic n’est pas nouvelle, elle a été détenue par différents juristes qui avaient pour rôle de conseiller le Magistrat. Christophe Güntzer devra « assister à toutes les assemblées que fera le Magistrat de ladite ville, tenir la main à ce qu’il ne se passe rien qui puisse estre contraire au service de Sa Majesté, et au bien general de ladite ville ».

Christophe Güntzer a épousé en 1672 Marguerite Ursule Saladin, fille de pharmacien, puis en 1681 Marguerite Wencker, fille de Jean Wencker, marchand et l’un des Trois de la Tour aux Deniers, dont la veuve se remarie en 1667 avec Dominique Dietrich, ammestre en 1660, 1666, 1672, 1678 et en 1684. Christophe Güntzer se convertit au catholicisme en 1685, Marguerite Wencker reste luthérienne. Les fonctions de syndic royal sont redéfinies de fait quand le roi crée en 1685 la charge de préteur royal, attribuée à Ulric Obrecht.

La figure de Christophe Güntzer a été très tôt controversée. A la mort de Louvois en 1691, le préteur royal Ulric Obrecht fait part au ministre de ses griefs contre le syndic. Le même dossier contient deux mémoires du chef des travaux Jean Güntzer contre son frère. Alors qu’on avait accusé le syndic de trahir la Ville, Obrecht expose que, contre l’avis du Roi, Christophe Güntzer soutient le divorce des luthériens après du Magistrat et fait appliquer l’alternative en privilégiant les luthériens. Quelques faits.

1682. Revenus de la Chambre des Contrats, succession d’Anne Gliessmann
Le Roi attribue à Christophe Güntzer en décembre 1682 les revenus de la Chambre des Contrats et la fortune d’Anne Gliessmann dont la succession est vacante comme le rapporte le protocole des Treize.

Anne Gliessmann, veuve octogénaire d’un officier, remariée avec le maître de poste Balthasar Krauth, meurt sans laisser aucun héritier connu. La Ville fait inventorier la succession vacante. Selon la tradition, ses biens devraient revenir à la fondation Saint-Marc. Le syndic Christophe Güntzer propose cependant que la succession échoie à la Ville qui en attribuera une partie à la nouvelle aumône, à la maison de force et au paiement des arriérés dus au docteur Bebel, le reliquat serait attribué à la fondation Saint-Marc. L’ammestre Stædel propose d’ajouter parmi les bénéficiaires la fondation Saint-Guillaume en faveur des étudiants. Le conseil adopte la proposition du syndic.
Deux jours plus tard, le beau-fils de la défunte revendique la succession en arguant des nombreuses dépenses occasionnées par la défunte. L’ammestre donne lecture de l’inventaire qui se monte à plus de 3 600 livres. La commission compétente ne tient pas compte des prétentions de la famille Krauth, elle propose une répartition de la fortune en remettant la décision finale au moment où le syndic absent sera de retour. Moins de deux semaines plus tard, le 2 décembre, le syndic Güntzer présente un brevet par lequel le Roi lui fait don de la succession vacante qui revient en tant que telle au souverain.
Le 7 décembre, Obrecht rapporte que le marquis de Louvois lui a dit qu’en nommant le syndic Güntzer à la Chancellerie, le Roi lui a non seulement attribué les revenus de celle-ci mais aussi ceux de la Chambre des Contrats. Le Magistrat est réticent à conclure un accord avec Christophe Güntzer et préfère s’en remettre aux vœux du Roi. Les Treize décident par conséquent de remettre à Christophe Güntzer d’une part les revenus de la Chambre des Contrats et d’autre part la succession Gliessmann.

1684. Moitié du village de Plobsheim
Le Roi fait donation en 1684 du village de Plobsheim pour moitié à Christophe Güntzer et pour moitié à son beau frère Jean Nicolas Kempffer qui a épousé Agnès Wencker en 1680 et s’est converti en décembre 1685. Comme le village n’a fait l’objet d’aucune déclaration par un ayant-droit, il relève de la souveraineté du Roi qui peut en disposer. Ce fief donne lui aussi lieu à une immatriculation au Directoire de la Noblesse immédiate de la Basse-Alsace (voir par exemple le dossier E 916 aux ADBR).

Christophe Güntzer meurt en décembre 1695. Il est inhumé dans l’église Saint-Etienne. Sa succession donne lieu à de nombreux différends entre les héritiers quand il s‘agit de savoir si certains biens sont propres au défunt ou s’ils font partie de la communauté (par exemple le village de Plobsheim), ou quels sont les biens qui relèvent de la première ou de la deuxième communauté (puisque les biens acquis avant le remariage peuvent avoit été payés des deniers de la deuxième communauté).
Après plus de dix ans de veuvage, Madeleine Wencker sa veuve restée luthérienne épouse en 1707 (contrat de mariage en décembre 1706) le stettmestre Jean Jacques Wurmser de Vendenheim dont elle aura un fils en 1707, Jacques Régnard. Elle meurt en 1735 et sera enterrée au cimetière Sainte-Hélène.

Les fiefs (rentes en grains, village de Plobsheim) reviennent en partie à des deux fils, Jean Christophe et son demi-frère Jean Güntzer.

Jean Christophe Güntzer

Jean Christophe Güntzer rachète les parts de la maison de son père rue des Serruriers. Il devient lieutenant de cavalerie et épouse en 1698 Marie Dorothée Gretzinger. Les conventions civiles sont réglées par un contrat de mariage dressé à Strasbourg. Le mariage des deux fiancés luthériens est célébré par curé catholique de Kuppenheim près de Rastatt en Bade, dans une chapelle à l’écart du village. Le vicaire général émet des doutes sur la validité du mariage lors du baptême de son deuxième enfant en 1701 par le curé catholique de Saint-Louis. L’affaire semble réglée un an plus tard quand on supplée au baptême suspendu.
En 1711 Jean Christophe Güntzer devient l’un des Quinze du Magistrat et achète place Saint-Etienne une maison qui reviendra à des enfants.
Il se convertit en 1713 d’après le registre d tenu par les Jésuites. Marie Dorothée Gretzinger se convertit à son tour sur son lit de mort le 16 juillet 1724, un nouveau mariage est célébré le lendemain, elle meurt le même jour. Elle reçoit ainsi en deux jours le sacrement du baptême, du mariage et de l’extrême onction. Elle est la première de la famille à être inhumée dans la nef de l’église de Plobsheim.

Plobsheim – Eglise Saints Pierre-et-Paul (janvier 2016)
Eglise Saints-Pierre-et-Paul de Plobsheim. Le bâtiment antérieur renfermait les tombes de la famille
Devant l’église, tombes XIX° siècle des Kempffer (image Jonathan Michalon)

Le compte rendu de deux affaires portées devant les Quinze en 1714 et en 1730 donne quelque idée du caractère de Jean Christophe Güntzer.
1714. Réticent à obtempérer à l’ordre de réparer sa cheminée, il est amené à s’emporter contre son voisin M. de Glaubitz qui évoque un début d’incendie lors d’une séance des Quinze. Voici le résumé de l’affaire où intervient le préteur royal à sa manière habituelle.

Deux des Quinze exposent le 15 mars que lors de la réunion de la veille, deux des leurs, Jean Christophe Güntzer et M. de Glaubitz, ont échangé des mots vifs. Alors que M. de Glaubitz évoquait un feu de cheminée et des coups de feu qui s’étaient produits chez son voisin Güntzer, Güntzer a déclaré que ce n’était pas vrai, ce dont M. de Glaubitz s’est offensé et demande maintenant réparation.
Güntzer expose sa version d’après laquelle la veille au matin sa servante avait eu des difficultés à allumer un feu qui a pris tout à coup. Il a alors tiré deux coups dans la cheminée. C’est dans l’emportement qu’il a pu déclarer que ce n’était pas la vérité, il a cependant mal accepté que Glaubitz lève la main sur lui qui a été quatorze années qu’il a été au service du Roi. Il convient volontiers que les autres ont eu raison de s’interposer entre lui et Glaubitz. Quant à la cheminée, il s’est résolu à la faire réparer.
Le préteur royal intervient en déclarant qu’il est important de prendre en considération la plainte de M. de Glaubitz. Il y a lieu de distinguer 1) les mots eux-mêmes et 2) les faits auxquels ils renvoient, en l’occurrence la négligence de Güntzer qui n’a pas fait réparer sa cheminée alors que tout ce qui était nécessaire à la réparation se trouvait déjà dans la maison. Pour ce qui est du premier point, c’est-à-dire les injures qui ont seulement fait l’objet d’une plainte verbale, il y a lieu de distinguer 1) si le plaignant a prouvé les faits et 2) si en droit les paroles sont des injures. Le premier point ne fait pas de doute puisque Güntzer convient avoir eu des mots vifs. Quant au deuxième point, il faut tenir compte des circonstances, étant donné que M. de Glaubitz a un caractère tel qu’il est particulièrement sensible à certains mots comme celui de vérité. Il faut en l’occurrence prendre en compte 1) le lieu puisque les injures sont toujours plus graves si elles ont été prononcées en public, 2) la personne puisqu’un noble est très sensible à la notion de vérité et qu’une personne âgée a droit au respect comme le rappellent les Ecritures, 3) la déférence à l’autorité, notamment à la noblesse, qui est rappelée chaque année lors de la tournée de l’ammestre, 4) les personnes présentes lors des injures.
Le préteur royal rappelle que la cheminée de Güntzer a déjà fait l’objet d’échanges vifs un an auparavant, que Güntzer a commencé par nier les faits et que si de tels faits étaient portés à la connaissance du maréchal du Bourg, il n’hésiterait pas à jeter le contrevenant en prison. Il propose de réprimander Güntzer en lui exposant qu’il a manqué de respect envers le Magistrat et d’exiger de lui qu’il présente ses excuses à Glaubitz dans les lieux mêmes où ont été proférées les injures. On lui fera sentir qu’il bénéficie d’une clémence particulière puisqu’on aurait pu agir avec bien plus de rigueur à son égard. Les Quinze adoptent la proposition du préteur royal.

En 1730, Jean Christophe Güntzer rapporte imprudemment une anecdote sur un abbé parent du maréchal du Bourg, ce qui lui vaut une vive réprimande lors de sa visite quelques jours plus tard chez le Maréchal. L’aîné des stettmestres estime que les termes de la réprimande constituent une injure envers le Magistrat en son entier, ce qui vaut à Güntzer d’être interdit de siéger aux différents conseils jusqu’à ce que le Maréchal du Bourg intervienne en sa faveur. Le préteur royal fait remarquer à l’occasion que Güntzer a l’habitude de ne pas s’habiller selon son rang lors de ses visites protocolaires.

Jean Christophe Güntzer signe à partir des années 1720 Jean Christophe de Güntzer. Il se remarie en 1739, malgré les tentatives d’opposition de ses quatre enfants majeurs, avec Marie Sibille Wahl, fille d’un drapier de Strasbourg dont il a eu un enfant quelques années plus tôt en 1735. Il habite alors place de la Cathédrale près de la chapelle Saint-Laurent. Il finira sa vie en 1748 rue de la Nuée-Bleue en délaissant deux fils et deux filles de son premier mariage, un fils et deux filles du deuxième. Les trois fils meurent célibataires, la cadette du premier mariage épouse Jean Baptiste Abraham Frot de Clinchamp, sous lieutenant des cadets puis directeur général des ponts et chaussées d’Alsace, chevalier de l’Ordre Royal et militaire de Saint-Louis, dont elle aura deux fils.

Jean de Güntzer

Jean de Güntzer (1690-1752), parfois appelé Jean Chrétien d’après son parrain, entre au service du margrave de Bade Durlach et épouse Frédérique Louise de Bobenhausen. Il fait partie de l’Ordre badois de la Fidélité, numéro de matricule 8, participe à la fondation de la ville de Karlsruhe, est nommé grand-bailli (Obervogt) de Karlsruhe en 1718, bailli (Landvogt) de Hochberg en 1724, puis conseiller intime du margrave en 1726. Il se réfugie à Bâle avec le margrave Charles Guillaume et donne son congé en 1735 (d’après Lars Adler, Die Ritter des markgräflich badischen Fidelitasordens oder Hausordens der Treue, 1715-1802).
Il achète alors une maison à Strasbourg au Finckwiller. Ses petits enfants la vendent en 1780, le nouveau propriétaire Jean Georges Cuntz y installe des bains qui seront en activité jusqu’au début des années 1960.
Jean de Güntzer meurt en 1752, son corps est inhumé dans la nef de l’église de Plobsheim dont il est co-seigneur.

Charles Guillaume Maximilien de Güntzer

Son seul héritier Charles Guillaume Maximilien de Güntzer, capitaine de cavalerie, épouse en 1753 la luthérienne Françoise Sophie Joham de Mundolsheim, fille de stettmestre, et s’établit à Strasbourg. Le mariage mixte fait l’objet d’un courrier du marquis de Paulmy à l’intendant de Lucé. Il achète en 1759 une maison rue de la Nuée-Bleue (une de celles où s’élève aujourd’hui le bâtiment des Dernières Nouvelles d’Alsace), devient maréchal des camps et armées du Roi. Il meurt en 1774 à Plobsheim et sa veuve en 1781 en délaissant deux fils. Le cadet Charles Eléonor (1760-1809), lieutenant d’infanterie puis employé des Eaux-et-Forêts, épouse en 1791 Marie Madeleine Ackermann. Il habite rue du Rateau (rue de la Toussaint) puis 2, rue des Pierres (1803-1804 et enfin 12, rue des Pucelles (actuel n° 4) où il meurt en 1809. Il laisse un fils Charles Joseph Alexandre, né le 15 janvier 1804, qui entre aussi au service des Eaux-et-Forêts et meurt sans descendance en 1851.

600 MW 59 p. 14 (12 rue des Pucelles)
Registre de population, 12, rue des Pucelles (actuel n° 4)
domicile de Charles Eléonor Güntzer de 1804 à sa mort
(AMS, cote 600 MW 59 p. 14)

Une fiche de renseignements établie en 1830 retrace la carrière de Charles Eléonor de Güntzer.
Mr de Guntzer est entré au Service Comme officier au Règiment de Deux-Ponts le 7 Juin 1776. Et 1787 il était Capitaine (biffé, Il a assiste au Siège d’York). Il a émigré et fait la Campagne de l’armée des Princes et plus tard il a servi dans des Corps francs. a sa rentrée il n’a rien retrouvé. Il a été vendu à son détriment des biens* pour une valeur de 169 283. En outre il a perdu tous ses Capitaux placés, les rentes foncières, les droits seigneuriaux, et, pour vivre, il a été réduit à solliciter une Place de garde général dans les Forêts qu’il a gérée jusqu’à sa mort. Il n’a laissé aucune ressource à sa veuve et à son Enfant.
Mme de Guntzer n’a d’autre moyen d’existence que les 600 fr. de pension qui lui ont été accordés par la liste civile.

Le moulin dit Schnelling avait été vendu en 1733 au meunier David Lauth. En 1801 l’officier Alexandre baron de Krane et sa femme Auguste Elisabeth Louise de Güntzer vendent leur part de rentes en grains assises sur le moulin à son fils Jean Jacques Lauth. Charles Eléonor de Güntzer fait de même l’année suivante. Le fief a alors entièrement disparu comme tous les decendants mâles de Thiébaut Güntzer à Strasbourg, même ceux de Jean Philippe Güntzer issus de son autre mariage qui n’a jamais eu part au fief en grains.


Les Maisons de Strasbourg sont présentées à l’aide de Word Press.