Affaire Klinglin
Argument
Le préteur royal François Joseph Klinglin exerce sa charge au service du roi (1725-1752) à une époque où l’apparat prend de plus en plus d’importance. Pour tenir son rang, il se fait remettre ouvertement des gratifications lors des fermes des revenus municipaux et lors de la nomination des fonctionnaires. Le Magistrat accepte les propositions du préteur royal qui interprète toute opposition comme une rébellion contre son autorité personnelle et l’autorité royale.
La Chambre d’économie limite les prérogatives du préteur royal à partir de 1751. Nommé intendant d’Alsace en 1750 suite à une rivalité à la cour entre le secrétaire d’état de la guerre Paulmy d’Argenson et le contrôleur général des finances Machault d’Arnouville, Mégret de Sérilly fait une enquête discrète sur le préteur royal. Le roi nomme en janvier 1752 Courchetet d’Esnans, conseiller à la Cour du parlement à Besançon, pour enquêter sur le dérangement des finances de la ville de Strasbourg. Paul Beck publie au même moment un factum qui fait état des malversations de son ancien protecteur François Joseph de Klinglin. Le préteur royal est arrêté le 25 février 1752. Le 28 juin 1752, le roi charge le Parlement de Grenoble du procès contre Klinglin père et fils, accusés « d’avoir abusé de la maniere la plus répréhensible de l’autorité qu’ils tenoient de nous, d’avoir commis des concussions de toute espèce ». Bally de Clérivaux, conseiller au Parlement de Grenoble, est chargé de l’instruction. La procédure criminelle est « instruite contre François Joseph de Klinglin à l’occasion de la compromission du nom du comte d’Argenson ». En effet, quand la ferme générale des revenus de la Ville de 1748 a été résiliée, les bénéficiaires ont réclamé au préteur royal la gratification qu’ils lui avaient versée. Le préteur royal leur aurait fait dire par son secrétaire Louis Daudet qu’elle a été remise à une personne de distinction, en l’occurrence le comte d’Argenson.
François Joseph de Klinglin meurt le 6 février 1753 à la Citadelle. Son fils Christophe de Klinglin et son secrétaire Louis Daudet, transportés à Grenoble, sont déchargés des accusations portées contre eux et libérés le premier septembre 1753.
On peut voir la nomination de Sérilly en 1750 à l’Intendance comme le moment symbolique qui mettra fin au « despotisme » de Klinglin. La Chambre d’économie dirigée par le préteur de Gail (juin 1751) limite le pouvoir du préteur royal. L’enquête du commissaire Couchetet d’Esnans y met fin (février 1752). La relation des faits souligne ou crée leur cohérence, différente selon les parties. Pour Christophe de Klinglin, les factieux agissent contre le préteur royal, pour le Magistrat, le préteur royal lèse les intérêts de la ville.
Armes de Strasbourg (couverture du registre de la Taille, 1752, AMS cote VII 1245)
Portrait de François Joseph de Klinglin
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Sommaire
Sa famille,
ses études, ses enfants,
ses fonctions (1) service du roi, (2) apparat personnel, (3) affaires de la ville.
1728 et suivantes, fermes, opposants
1751, Chambre d’économie
1751, Mémoire de Sérilly
1752, Commissaire du roi Courchetet d’Esnans
1752, Factum de Paul Beck
Destitutions, arrestations
Renvoi de l’affaire Klinglin au Parlement de Grenoble
Mémoire anonyme pour Klinglin – Mémoire de Christophe de Klinglin
1753, François Joseph de Klinglin meurt le 6 février 1753
1753, septembre, Christophe de Klinglin et Louis Daudet sont déchargés des accusations portées contre eux
Mémoire du Magistrat
Légende et interprétations
L’affaire Klinglin comme tragédie (Goethe), comme jeu des apparences (Streitberger)
Annexes
Intervenants
Documents et bibliographie
Introduction
« François Joseph Klinglin était un homme qui était très doué mais aimait immodérément le luxe. Des bâtiments princiers, un train de vie brillant, des festins dispendieux engloutissaient des sommes extravagantes. Il aurait été un homme utile à Strasbourg si ses biens personnels avaient été considérables ; il savait distribuer l’argent, des milliers de personnes trouvaient leur travail et leur gagne-pain grâce à lui, les arts et les métiers étaient plus que jamais florissants sous son administration. C’est pourquoi une grande partie de la bourgeoisie lui était très attachée, mais comme il ne disposait pas lui-même d’une grande fortune et que ses revenus étaient de beaucoup insuffisants, il cherchait à s’enrichir aux dépens de la ville par toutes sortes d’intrigues. »
Il avait trouvé l’appui de plusieurs membres du Magistrat pour administrer comme il l’entendait les revenus de la Ville. Il se servait des matériaux et des employés de la Ville pour construire ses bâtiments, il faisait affermer les revenus de la Ville en y trouvant son profit. Il fallait lui donner une gratification pour obtenir un emploi municipal. Il savait entretenir la soumission du Magistrat grâce au crédit qu’il avait à la cour. « La toute-puissance du préteur royal était connue de tous, on craignait de perdre ses faveurs, celui qui se mettait en travers de son chemin devait craindre ses représailles. » (Jean Friesé, Neue vaterlaendische Geschichte der Stadt Strassburg, Vierter Band – Nouvelle histoire patriotique de la Ville de Strasbourg, tome IV, 1793, p. 64, chapitre sur Klinglin)
Le prétorat de François Joseph de Klinglin a laissé de nombreux documents. Les décisions auxquelles il prend part sont notamment consignées dans les registres des Conseillers et des Vingt-et-Un ou des Quinze. L’exposé retient notamment les faits cités par la suite dans les différents mémoires (ceux de l’intendant Sérilly, du Magistrat et de Christophe de Klinglin pour la défense de son père).
L’exposé chrolologique présente d’abord les faits puis l’interprétation que l’époque leur a progressivement donné. Il se limite à ce que relatent les documents consultés pour éviter de répéter ce qui pourrait relever de la légende. Une enquête approfondie qui reste à faire pourra apporter des précisions sur chaque affaire ici évoquée de manière succincte.
François Joseph Klinglin
Sa famille
Originaire de Masevaux, Jean Klinglin devient receveur général des archiducs, il épouse en 1617 à Ensisheim Susanne Vogel. Son fils François Klinglin, procureur général à Ensisheim, se marie en 1654 avec Marie Ursule Gallinger, fille du procureur général pour l’Autriche.
Fils des précédents, Jean Baptiste Klinglin naît à Brisach en 1657. Il épouse en 1683 à Brisach Dorothée Günther, fille du phamacien Jean Gaspard Günter de Sélestat. Avocat au conseil de Brisach, Jean Baptiste Klinglin devient l’un des trois avocats de la ville de Strasbourg en 1688. ll obtient le 16 février 1702 son inscription sur la matricule de la noblesse de Basse-Alsace et porte depuis lors une particule. Il est nommé syndic royal en 1695 après la mort de Christophe Güntzer puis préteur royal par lettre de provision du 30 mars 1706 après la démission de Jean Henri Obrecht. Il acquiert en 1713 les fiefs de la maison de Hattstatt devenus vacants, meurt le 7 juin 1725.
Ses études, enfants
François Joseph Klinglin naît à Sélestat le 22 octobre 1686. Il est prébendier de Saint-Pierre-le-Jeune puis de la Toussaint, s’inscrit à la faculté de droit de Strasbourg le 12 novembre 1703 et présente en 1707 sa thèse De successione fœminarum in feudo franco (De la succession des femmes dans les fiefs francs, Archives de Saint-Thomas, 1 AST 432 et suiv. publiées par Knod, Die alten Matrikeln der Universität Strassburg 1621-1793, 3 vol., Strassburg, 1897-1902). Il obtient 12 avril 1710 les provisions de conseiller-chevalier d’honneur au Conseil souverain d’Alsace (Georges Livet, Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne). Il devient bourgeois de Strasbourg le 15 mars 1710. François Joseph de Klinglin a une fille de l’actrice Adrienne Lecouvreur puis épouse en 1714 Marie Françoise Seguin Deshons. Il est nommé assesseur des Quinze le 30 septembre 1715 après la mort du connétable Joham puis préteur (Stettmeister) en cours d’année le 6 mars 1719 pour remplacer François Ludan de Kageneck, charge qu’il exerce à nouveau en 1720, 1722, 1724 et 1725 (livres de la Taille, VII 1213 et suiv.). Son père obtient pour lui la survivance de la charge de préteur royal par décret du 24 septembre 1722 (AMS, VI 278-8). Il entre en fonction le 23 juillet 1725. Il accorde en 1744 une pension alimentaire à sa femme Marie Françoise Deshons qui va s’établir dans une communauté de religieuses à Paris.
Sa fille naturelle Françoise Ursule Catherine Le Couvreur épouse en 1733 Louis Daudet, receveur du grenier à sel et secrétaire de son beau-père.
Il a quatorze enfants de sa femme entre 1716 et 1740. Quatre d’entre eux meurent en bas-âge. Trois filles se marient, Françoise en 1730 avec Jean Jacques de Müllenheim, Cécile en 1735 avec Philippe Auguste Bœckel de Bœcklinsau, Pauline, en 1748 avec Antoine Joseph de Lützelbourg. Quatre autres filles deviennent religieuses. Son fils Christophe qui obtient la survivance de la charge de préteur royal épouse Marie Louise de Roppe en 1753, Jacques qu’il nomme héritier de ses biens par testament épouse en 1766 sa nièce Josèphe Amélie de Lützelbourg, Auguste devient chanoine en 1763.
Ses fonctions
François Joseph de Klinglin est préteur royal du 23 juillet 1725 à son arrestation en 1752.
« La suspension de la charge de syndic lui a facilité les moyens de se rendre maître absolu des affaires de la Ville », Mémoire du Magistrat, p. 40. Le roi établit en 1681 un syndic qui a voix consultative puis en 1685 un préteur qui a aussi voix délibérative. Hatzel devient syndic en 1707 quand Jean Baptiste de Klinglin devient préteur royal mais n’exerce pas ses fonctions. François Joseph de Klinglin l’empêche de retrouver sa charge.
1) Service du roi (d’après le Mémoire anonyme pour Klinglin)
En 1726, la ville est chargée du Cinquantième sous forme d’abonnement,
en 1736 du Dixième par un nouvel abonnement,
en 1750 le Magistrat accepte le Vingtième.
Le préteur royal fait construire des casernes, acheter en 1730 l’hôtel du Commandant. en 1732 celui de l’Intendance et ajouter en 1734 trois bâtiments au palais épiscopal.
Il entretient des correspondances utiles pour le roi au-delà du Rhin.
2) Apparat personnel
Bâtiments
Hôtel rue Brûlée (1733-1735)
Château d’Illkirch
Château d’Oberhergheim près de Rouffach (1740)
Campagne de la Ménagerie (1749)
3) Affaires de la ville, d’après le Mémoire du magistrat, sauf mention contraire
Affermage des revenus de la ville, suivant les pratiques françaises
1728, bail pour la fourniture des lits pour les troupes
1730, ferme de la totalité des revenus de la Ville
1742, rétablissement du magasin à suif, ferme du suif
1743, le préteur royal prend le parti de la Ville quand la manufacture d’armes de Klingenthal cherche à établir un entrepôt à Strasbourg, de même quand le ministre de la Guerre veut lever une milice en Alsace (Streitberger 171)
1744, marché pour l’approvisionnement en grains de la Ville
1744, le préteur royal organise la réception de Louis XV
1745, ferme du bois de chauffage
1746, ferme de la maison de force
1747, ferme des dîmes et rentes en vins
1747, seconde ferme de la totalité des revenus de la Ville
1749, édit relatif au commerce du tabac (Streitberger 173)
1750, second marché d’approvisionnement en grains
Ventes pour rétablir les finances de la Ville
1748, forêt de Schutterwald outre-Rhin
1748, quatre moulins de la Ville
Chronologie
- 1728, bail pour la fourniture des lits pour les troupes (Mémoire p. 41)
L’entrepreneur de la fourniture des lits pour les troupes dont la Ville est chargée demande de prolonger son bail. Les avocats généraux estiment avantageux de procéder à une adjudication au rabais pour en améliorer les conditions. Le préteur royal écarte la proposition, le bail est prorogé selon les conditions antérieures. - 1730, ferme de la totalité des revenus de la Ville (Mémoire p. 41)
La ferme de la totalité des revenus de la Ville a lieu sans adjudication contrairement à l’avis de l’avocat de la Ville. L’avocat propose que la ferme dure trois ans, le préteur royal porte la durée à six ans. Le vin est laissé au bailleur à un prix inférieur à l’avis de l’avocat. Les droits et émolumens dus aux directeurs de la douane et aux deux secrétaires de la Chambre des XV sont laissés à la charge de la Ville et non à celle du bailleur par intervention du préteur royal. - 1730, terrain sur lequel le préteur royal bâtit sa demeure
La ville cède au préteur royal moyennant une rente foncière de 100 livres (monnaie de France), ramenée à 20 sols en 1736, un terrain sur lequel il construit sa demeure qu’il vend en 1744 à la ville pour 200 000 livres. (voir la notice 19, rue Brûlée) - 1733, droits Seigneuriaux d’Illkirch, puis, 1735, échange de la seigneurie de Hœnheim contre celle d’Illkirch (Mémoire p. 43)
La Ville baille au préteur royal pour cent ans les revenus et droits Seigneuriaux d’Illkirch en 1734. Le bail est remplacé en 1736 par l’échange des villages d’Illkirch et de Graffenstaden contre celui de Hœnheim et le tiers de la dîme de Hüttenheim. - 1736 et années suivantes, le préteur royal crée de nouveaux offices, supprimés depuis lors (Mémoire p. 43) et la chambre forestale en 1737, supprimée en 1752.
- 1740, l’intendant transmet un mémoire du Magistrat au marquis de Breteuil pour introduire un meilleur ordre dans l’administration des revenus de la Ville. Le ministre approuve le mémoire (Mémoire p. 39, 44)
- 1740, lettre du marquis de Breteuil
1741. Le 26 janvier 1741, le préteur royal convoque une assemblée extraordinaire pour communiquer une lettre du marquis de Breteuil suite à la réunion que les Quinze ont tenue en l’absence du préteur royal. Le roi ordonne que le Magistrat ne contrevienne plus aux ordonnances royales ni aux statuts de la ville, en se référant à l’édit de création de la charge de préteur royal qui porte expréssement qu’il prendra part à toutes les assemblées du Magistrat et qu’il y aura voix décisive.
Le préteur royal évoque les termes inconvenants et méprisants (ungebührliche und despectirliche Termini) tenus contre sa personne. Il fait en outre remarquer que le jour du serment le préteur de Hürtigheim a rappelé au Magistrat de suivre strictement le règlement, en quoi il s’est arrogé une autorité qui ne lui revient pas.
Le préteur de Hürtigheim fait insérer une déclaration par laquelle il s’étonne que le roi ait été incité à écrire une lettre par laquelle il accorde son pardon au Magistrat. Le préteur royal a mis à profit une occasion de discréditer certains de ses pairs. Hürtigheim va demander au roi et au ministre d’expliquer comment le préteur royal et le Magistrat doivent se conduire pour observer strictement le règlement, tout ce qui a été fait tant en bien qu’en mal devra être mis en lumière pour être récompensé ou puni. Ce n’est qu’ainsi que le Magistrat pourra être uni, trouver l’honneur et la gloire.
L’assesseur des XXI Bœckel est de l’avis du préteur de Hürtigheim et ajoute « qu’il serait nécessaire d’examiner la conduite qu’a eue jusqu’à présent le préteur royal. » (es würde nöthig seÿn, des herrn Prætoris Regÿ bisher geführte Conduite zu untersuchen)
Le préteur de Wormser et le préteur de Bock approuvent ce qu’a dit le préteur de Hürtigheim.
François Joseph de Mackau de Hürtigheim († 1751)
François Jacques Chrétien Bœcklin de Bœcklinsau († 1762)
Jean Louis Wurmser de Vendenheim (1684-1746)
François Charles Bock de Blæsheim (1705-1780) - 1741, élection d’un administrateur rural du bailliage de Wasselonne, 26 août
Le préteur royal soutient la candidature de Philippe Hannibal Joham de Mundolsheim. Le préteur de Bock argue que la charge devrait plutôt lui revenir puisqu’il est assesseur des Treize et que l’autre administrateur Saintlo est assesseur des Quinze. Le préteur royal répond que les titulaires peuvent être indifféremment asseseurs des Treize ou des Quinze comme au bailliage de Barr. François Jacques Chrétien Bœcklin de Bœcklinsau, assesseur des Conseillers et des Vingt-et-Un, déclare « que la fonction vacante doit revenir au préteur de Bock puisqu’il est préteur depuis déjà neuf ans et en outre assesseur des Treize, et qu’il serait injuste qu’il soit privé de cette fonction ; comme il espère que les assesseurs ne demandent pas une telle injustice envers lui, il lui donne sa voix pour la fonction vacante à pourvoir. » Le préteur royal répond aussitôt qu’« il ne lui viendrait pas à l’idée de demander une injustice comme Bœckel l’en accuse en émettant son avis injurieux. » Le préteur royal estime que l’injure porte sur sa personne et sur sa fonction, il déclare qu’il va en référer à la Cour.
Bœckel déclare le quatre septembre qu’il n’a pas voulu injurier qui que ce soit mais qu’il pense en toute conscience qu’on ne peut sans injustice ne pas élire Bock. Le Magistrat demande à Bœckel de présenter ses excuses et de ne plus se présenter à l’hôtel de ville jusqu’à ce qu’il les ait faites. Bœckel devra en outre satisfaire ses créanciers.
Bœckel fait appel de cette décision au Conseil souverain d’Alsace, obtient un arrêt d’évocation le 23 septembre 1741. Le marquis de Breteuil (secrétaire d’état à la Guerre) écrit en janvier que le roi ne donne pas suite à l’appel de Bœckel afin de maintenir le Magistrat dans ses privilèges. Le 10 septembre 1742 l’assemblée enregistre un arrêt du Conseil d’Etat qui rétablit Bœckel dans ses fonctions suite à son mémoire dans lequel il assure « que son intention n’a jamais été d’apostropher, d’injurier ou d’offenser personne ». - 1742, rétablissement du magasin à suif, ferme du suif (Mémoire p. 44)
En 1739, le préteur royal propose de rétablir le magasin à suif. Les Quinze s’y opposent, le projet est cependant exécuté en 1742. Le canon annuel est en grande partie absorbé par les conditions en faveur de l’entrepreneur : la Ville établit le magasin où logent l’entrepreneur et son commis, elle est chargée de rétribuer un inspecteur et un contrôleur.
(Mémoire imprimé Klinglin, p. 38-61) Les bouchers cherchent à vendre le suif outre-Rhin où son prix est plus élevé, ils s’entendent avec les chandeliers. Pour faire baisser le prix du suif, le préteur royal rétablit le magasin à suif. Les bouchers s’y opposent, deux d’entre eux sont emprisonnés, le maréchal de Broglie les fait libérer. Le Magistrat écrit à la cour en faveur des bouchers mais leur requête est rejetée. Le marquis de Breteuil approuve le rétablissement du magasin à suif.
Conseillers et XXI (1 R 224) Ein Schreiben von M De Breteuil, in welchen des Königs Decision über die unter E. Löbl. Magistrats gliedern entstandener unrichtigkeit und etliche andere Puncten enthalten ist, Wird abgelesen, Worauff deßen beantwortung, und Verschiedenes anderes erkandt Wird. 358. die auffgesetzte Beantwortung des M. de Breteuil Schreiben Wird abgeleßen, approbirt und deßen abschickung erkandt. 375.
Treize (3 R 87) Ein Memoire das Unschlitt: Magazin betreffend, wird approbirt und dessen abschickung an M. le Chancelier, M. le Marquis de Breteuil, M. le Mâl d’Asfeld und M. Andrieux verordnet. 209. Concepten der beÿgefügten Schreiben. 212. Andtwort: Schreiben von M. le Mâl d’Asfeld und M. Andrieux, krafft welcher letzsteren die Metzger beÿ Hoff abgewiesen worden. 267. 268. eine Requeste der Metzger. 427. beandtwortung der metzger Requeste. 475. Ein Schreiben an M. Andrieux wird abgelesen und approbirt. 486. Consultation das saisirte unschlitt betr. soll denen Hh. Deputirten communicirt werden. 503. die Metzger lassen zweÿ acte significiren, worauff verschiedenes erkandt wird. 872.
Wegen zweÿ Metzgern, welche auf ordre H. Mâl. de Broglie aus dem Statt thurn gelassen worden, solle nach Hoff geschrieben werden. 162. solche Schreiben werden approbirt. 176. - 1740-1744 De 1740 à 1744 « il n’y eut point d’autres événemens ni projets qui furent onéreux à la Ville » (Mémoire p. 44)
- 1743. Le préteur royal cherche à diviser le Magistrat (Mémoire p. 44-v), il obtient que la Cour s’emploie à une réconciliation (Mémoire p. 45) Le ministre écrit au cardinal de Rohan et à l’intendant de la Grandville le 26 Juin 1743
- 1744, marché pour l’approvisionnement en grains de la Ville (Mémoire p. 46).
Le préteur royal traite l’affaire avec le Juif Moïse Blien. Le mémoire rapporte que les députés ont été trompés par une prétendue différence entre le poids du sac et le poids coutumier. - 1744, fêtes en l’honneur de Louis XV (5 octobre)
Représentation des fêtes données par la ville de Strasbourg
pour la convalescence du Roi, gravure de Jean Martin Weiss – Joutes
- 1745, ferme du bois de chauffage, sans adjudication au rabais.
Le prix est fixé en référence aux dix années antérieures pendant lesquelles le bois a souvent été cher à cause de la guerre (Mémoire p. 48-v). Lagardelle propose des offres au rabais que rejette le préteur royal (Streitberger 175) - 1746, ferme de la maison de force (Mémoire 48-v)
- 1747, ferme des dîmes et rentes en vins
Passée contre la décision de la Chambre qui avait ordonné une adjudication publique. La proposition d’un nommé Schweighaeuser est acceptée pour un canon de 9 000 livres sur l’avis du préteur royal. Le fermier a en outre le droit de débiter du vin dans les cantines (Mémoire p. 49-v). « Tant de faveurs accordées au fermier avoient pour motif de la part du S. de Klinglin une gratification de 24 400 livres » (Mémoire p. 51). Le bail est résilié en 1751 (En Juillet 1751 M. le Preteur sentant tout l’onéreux de cette ferme, consentit à la résilier entierement, Mémoire p. 50-v) - 1748, vente d’une forêt à Schutterwald outre-Rhin (Mémoire p. 52-v)
Les Conseillers et les Vingt-et-Un décrètent une adjudication mais le contrat est passé sans adjudication - 1748, vente des quatre moulins de la Ville (Mémoire p. 53)
Pour renflouer les caisses de la ville, moyennant 100 000 livres. Le meunier du moulin des huit Tournans obtient une indemnisation de 24 000 livres alors que le moulin est estimé à seulement 16 000 livres. - 1747, seconde ferme de la totalité des revenus de la Ville (Mémoire p. 54-56)
Le préteur royal propose une nouvelle ferme des revenus de la Ville. Les officiers de Ville dressent un état des revenus. L’affaire n’a pas de suite. Une deuxième évaluation en 1748 prend pour référence six années au lieu de dix. Le choix des six années a donné lieu à une omission de revenus. Les Vingt-et-Un fixent la durée de la ferme à six années mais le préteur royal fait passer un bail de neuf années en y ajoutant des revenus qui ne figuraient pas au décret du Magistrat.
La Chambre d’Economie cherche à résiler le bail en novembre 1749. Elle constate que le fermier Ducré a cédé ses droits à Sadoul, fermier particulier du préteur royal, qui obtient finalement en dédommagement les droits de l’accise de la viande pendant quatre ans et demi. La Chambre d’économie annulera cet accomodement en juillet 1751 - 1749, le préteur royal s’approprie la dîme d’Illkirch (Mémoire p. 63-v)
- 1750, emprunts à Paris sous forme de rentes viagères (Streitberger 175, registres des XIII)
- 1750, le préteur royal propose d’introduire l’alternative à l’Université (Streitberger 175, Mémoire p. 24)
- 1750, second marché d’approvisionnement en grains
Le préteur royal fait livrer en 1748 sans permission du Magistrat 6 000 sacs moitié froment moitié seigle à Moïse Blien, l’un des entrepreneurs chargé de livrer les grains en Provence et dans le Lyonnois. Le préteur royal dispense en 1749 Moïse Blien de remplacer les grains en compensation d’une somme encore due sur le traité de 1744.
1751, Chambre d’économie
Ses comptes rendus sont signés par Joseph André de Gail et Denner à partir du 23 juin. Elle délibère beaucoup plus souvent depuis leur entrée en fonction. Elle annule la ferme de l’accise en transigeant avec Sadoul (Chambre d’économie, 4 R 43, 130 sqq).
La Chambre d’économie décide d’envoyer une lettre au ministre après avoir entendu dire que le préteur royal allait écrire à la Cour (voir la délibération du premier décembre 1752).
23 juin 1751, Chambre d’économie (4 R 43, p. 93)
Le contrôleur général des finances Jean-Baptiste de Machault, comte d’Arnouville, qui entretient une inimitié contre le secrétaire d’État de la guerre Marc Pierre de Voyer de Paulmy d’Argenson obtient le 27 juillet 1750 la nomination de Jean Nicolas Mégret de Sérilly à l’intendance d’Alsace (voir Friesé p. 69, Schwartz)
1751. Mémoire de Sérilly
Où figurent (1) les marchés et les aliénations passés au nom de la Ville, aussi traités dans le Mémoire du Magistrat, (2) les affaires privées comme les frais de construction, (3) les gratifications versées par les employés municipaux (transcription du mémoire)
L’auteur déclare se limiter à rapporter quelques exemples des malversations et des prévarications commises par Klinglin, du despotisme qu’il exerce dans l’administration des affaires de la ville et envers les particuliers.
(1, p. 339) Le Palais qu’il a fait bâtir à Strasbourg qui a couté au moins 300 000 livres dont la plus grande partie a été prise sur les fonds de la ville.
(3, p. 342) L’échange des villages d’Illkirch et Graffenstaden (180 chefs de famille) contre celui de Hœnheim (50 chefs de famille) et une partie de la dîme de Hüttenheim après avoir demandé un bail emphytéotique de la seigneurie d’Illkirch et de Graffenstaden pour un prix modique.
(4, p. 344) Les bois de charpente pour le château d’Oberhergheim ont été pris dans les magasins de la ville.
(5, p. 345) La canardière, la faisanderie et la ménagerie établies dans une pâture communale avec les matériaux et les ouvriers de la ville.
(6, p. 346) Klinglin s’est emparé de plusieurs îles du Rhin consistant en pâturages et glandées considérables.
(7) Il fait abattre de son autorité privée les arbres qu’il juge à propos dans la forêt de la ville.
(8, p. 347) Administration des revenus de la ville (soit qu’ils aient été affermés en gros ou en détail, soit qu’ils aient été en régie le S. de Klinglin en a toujours tiré des sommes exorbitantes). « En 1729 il en donna la ferme générale au nommé Alb pour six années moiennant 728 000 lb. chacune. Le public se recria contre la modicité du prix. Le S. de Klinglin étoit intéressé pour un tiers dans l’affaire. Elle lui a raporté plus d’un million dans les six années qu’a duré le bail »
(9, p. 349) Adjudication pour la fourniture du bois de chauffage, avec commissions pour Klinglin.
(11, p. 352) Klinglin se rend fermier général de tous les revenus de la ville par des prête-noms.
(12, p. 353) Klinglin décerne, sans la participation du magistrat, des assignations et des mandements de sommes considérables sur les différentes caisses de la ville sous prétexte de dépenses secrètes.
(13) Frais des voyages à Paris.
(14, p. 354) Pour remédier à l’épuisement des caisses de la ville, Klinglin a engagé le Magistrat à vendre ses moulins, des maisons et des magasins. Sur la vente des moulins pour 90 000 livres, la ville n’a réellement tiré que 58 500 livres.
(15, p. 358) Fêtes publiques payées par la ville.
(17, p. 360) Dîme d’Illkirch gérée par la fondation Saint-Marc (Klinglin proposa au Magistrat de céder les deux maisons, la dîme et les 8 648 livres d’arrérages plutôt que de soutenir un procès à gros frais contre les prébendés).
(18, p. 363) Conduite à l’égard des particuliers (Il n’est pas une charge ni un emploi soit dans la ville, soit dans les bailliages qui en dépendent dont il ne dispose souverainement, et toujours au plus offrant). Liste des sommes versées par 117 personnes, actuellement vivant ou mortes depuis peu, pour divers emplois, d’un montant total de 411 076 livres (on ne dit rien de trop en avançant que la vénalité des offices a déjà produit au S. de Klinglin au dela d’un million).
(20, p. 376) Magasin à suif (Klinglin tire de cet article un revenu de 12 à 15 000 livres par an).
La chambre d’économie a commencé à s’occuper sérieusement des affaires de la ville courant 1751. Elle vient de priver le préteur de l’accise sur les vins, a supprimé le monopole sur les suifs et la taxe par peau de bœuf. L’examen qui a été fait de la recette et de la dépense de la Capitation que paie la ville de Strasbourg a montré que le Préteur a imposé chaque année au moins 30 000 livres de plus que la somme qui en revient au Roi (p. 395).
1752. Factum de Paul Beck
François Nicolas Laurent Paul Beck (1705-1778), receveur des finances municipales, sa fortune et sa chute, en miroir de celle du préteur royal. Son factum (mémoire qui mêle attaques et justifications) fait connaître au public les agissements de François Joseph de Klinglin.
Résumé d’après Jean Friesé
Originaire de Strasbourg, il vit plusieurs années en Hollande, se marie à la Haye avant de revenir à Strasbourg. Il y devient pendant sept ans le surintendant d’une loterie destinée à construire la maison de force. Il rapporte que le préteur royal et d’autres ont manœuvré pour que le gros lot revienne à eux-mêmes ou à leurs amis. Le préteur royal le nomme administrateur de ses biens, lui confie les emplois municipaux les plus lucratifs, le fait nommer échevin et surintendant de la Maison de force en 1744. L’année suivante, il lui confie la gestion de ses propres biens et des matériaux de construction de la ville. Il le fait nommer receveur de l’accise en 1747. Paul Beck prend part à la ferme générale, à la ferme des quatre cantines ou auberges de la ville. Il prétend avoir eu l’idée de vendre les moulins puis les maisons, les boutiques et les jardins de la ville pour rembourser en partie les dettes, ce qui a été réalisé en 1749 en rapportant 34.800 livres au préteur royal.
Au deuxième chapitre, il relate les causes de la haine que lui porte Klinglin fils et l’histoire du Jésuite Brenni, confesseur du préteur royal, qui manœuvre pour monter les catholiques contre les protestants. Brenni pousse le préteur royal à demander au ministre d’augmenter la taxe sur le tabac.
Au troisième chapitre, Beck explique en détail les manœuvres de Brenni contre lui. Il finit par tomber dans un piège. Il est jeté en prison. Le préteur royal fait venir l’avocat général et les sénateurs chez lui en leur demandant de condamer Beck à la pendaison, ce qu’ils font le 19 mars 1749. Cependant les conseillers Cons et Hannong déclarent « Si vous, assesseurs du Grand Sénat, agissez ainsi et que vous persistez dans votre résolution, nous déclarerons sans crainte au monde entier que vous êtes des juges injustes et corrompus et que vous n’avez pas rendu ce jugement en suivant les lois mais vos passions déréglées et malicieuses. ». La peine est commuée, Beck est mis au carcan, marqué au fer rouge et envoyé aux galères. Il est transféré à Marseille où il n’est pas mis aux galères mais mené à l’hôpital. Ses plaies guéries, il s’enfuit. Il gagne la Hollande où il publie son factum.
Il finit par trouver refuge auprès du roi de Prusse qui le nomme conseiller de commerce. Paul Beck publie en 1773 à Hambourg un libelle contre la conduite du Magistrat de Strasbourg et meurt peu de temps après.
1752. Commissaire du roi
Par lettre de cachet du 8 Janvier 1752, le roi commet Courchetet d’Esnans, conseiller à la Cour du parlement à Besançon, pour enquêter sur le dérangement des finances de la Ville de Strasbourg. Sa nomination et ses demandes sont consignées dans le registre des Conseillers et XXI pour l’année 1752 (1 R 235) et dans le Compte rendu des réunions (Conferenz Protocoll) qui y est joint.
Les députés fournissent les mémoires que demande le commissaire sur les revenus de la Ville, des fondations et du préteur royal. Ils entendent différents employés de la Ville qui font état de livraisons au préteur royal. Les députés entendent différents acheteurs de biens fonciers qui ont versé des gratifications au préteur royal. Jacques Krampp témoigne que les fournitures au préteur royal étaient consignées dans un registre qui a été soustrait par feu le chef des travaux Pflug quand un nouveau secrétaire a pris ses fonctions.
Le Commissaire demande un état des revenus de la Ville (24 janvier 1752). La chambre d’économie expose les raisons qui l’ont déterminée à résilier la ferme des revenus (28 janvier 1752). Le commissaire demande un état sur vingt ans des dépenses ordinaires et extraordinaires (4 février 1752). La commission décide que ses délibérations resteront secrètes, y compris pour le préteur royal.
7 février 1752. Audition d’employés municipaux. Audition du chef des travaux Biermeyer qui déclare que le préteur royal a reçu de la main d’œuvre et des matériaux pour ses propriétés d’Oberhergheim, d’Illkirch et de la Ménagerie. Audition du chef de chantier Werner, du maître des ponts Laurent Schott, du menuisier municipal Loger, du menuisier municipal Fischer et du tourneur municipal Krauter, du sellier municipal Gayneau, du chaudronnier municipal Kugler, du ferblantier municipal Hennige, du menuisier municipal Erichsohn, du vitrier municipal Pfaut, du serrurier municipal Falckenhauer (p. 39) qui déclare avoir travaillé pour le préteur royal aux frais de la Tour aux deniers
Le commissaire demande des états des revenus de la Chambre des logements, de l’hôpital bourgeois, de la fondation Saint-Marc, de la Chartreuse, de Saint-Nicolas-aux-Ondes, de la fabrique Notre-Dame, du Chapitre Saint-Thomas et de Saint-Guillaume (10 février 1752)
Les revenus du préteur royal sont répartis en trois classes (1) les honoraires qui lui sont versés depuis vingt ans pour ses différentes fonctions, (2) les dépenses extraordinaires de la ville en faveur du préteur royal, (3) les frais de voyage (21 février 1752)
Audition du vitrier municipal Schropp, de Jacques Krampp, employé depuis 44 ans au Chantier des maçons.
29 février 1752 – Etat des aliénations au préteur royal, réparties en trois classes (1) celles qui ont été précédées d’une autorisation d’aliéner, (2) celles de gré à gré sans licitation ou adjudication, (3) les maisons achetées par le préteur royal.
Les dettes de la ville sont réparties en trois classes (1) celles contractées avant la soumission au roi, (2) celles contractées pour accuellir la Dauphine, pour le service du roi et l’embellissement de la ville, (3) les capitaux récemment empruntés à Paris
Audition de Thomas Knobloch, employé à la cour Saint-Luc
1° mars 1752. Audition de Schweigheuser, ancien secrétaire de la Chambre d’économie
Dépositions concernant les gratifications versées au préteur royal lors de différentes ventes: Janin, Antoine Ducré (qui a payé un terrain 9 600 livres et 6 000 livres de gratification), François Hilbert, Jean Henri Cladi, Jacques Willame, Jean Daniel Kostmann, Jean Daniel Ehrmann
Le commissaire demande (1) un état des aliénations et l’utilité de les résilier, (2) un mémoire sur le prix excessif des denrées et les marchés que passe la ville pour s’approvisionner, (3) un état des impositions aux bourgeois, en particulier le logement des gens de guerre (18 mars 1752), (4) des pièces justificatives concernant les fonctions et droits du préteur royal, (5) un état des offices du préteur royal, (6) un mémoire sur la charge de syndic royal et l’utilité de la rétablir (1° avril 1752).
Destitutions, arrestations
12 février 1752. Le secrétaire Daniel Raimbaut Friderici est relevé de ses fonctions
L’assesseur Schmidt rapporte que plusieurs corps de métiers se plaignent que le secrétaire des Quinze Friderici exige des gratifications qui épuisent leur caisse. Les commentaires désobligeants se répandent et jettent le discrédit sur le bureau. Le préteur royal déclare qu’il s’agit de simples allégations et non de preuves, il est d’avis de nommer une commission pour mener l’enquête. L’assesseur Richshoffer déclare qu’il est étonnant que l’assemblée n’ait pas évoqué plus tôt les agissements de Friderici dont toute la ville parle. Friderici contraint les parties à lui verser de l’argent pour donner suite à leur affaire. Il demande la destitution de Friderici. Le préteur royal déclare qu’on ne peut agir ainsi, qu’il s’agit de simples allégations et non de preuves. Friderici a été recommandé par le cardinal de Rohan et le maréchal de Villars, il est en outre fils d’un ancien assesseur. La révocation est décidée à neuf voix contre sept.
22 février 1752, Mathias Ambroise Mogg, conseiller juridique, Evrard Cappaun, contrôleur de l’accise, et Louis Daudet, receveur du grenier à sel, sont arrêtés (Friesé p. 72)
25 février 1752, François Joseph de Klinglin est arrêté (Friesé p. 73)
16 mars 1752, Le roi prolonge la mission du commissaire
20 mars 1752, François Christophe Honoré de Klinglin est arrêté (Friesé p. 72)
27 mars 1752 (XIII) L’avocat Hold rapporte que le libelle écrit par Paul Beck insulte le Magistrat et qu’il n’est pas possible de passer l’affaire sous silence. Pour supprimer le libelle et faire condamner son auteur, il propose de demander au ministre d’Argenson de prendre un arrêt à cet effet. Il a préparé une lettre et l’a communiquée au commissaire d’Esnans qui l’a approuvée. L’assemblée approuve l’envoi de la lettre.
17 avril 1752. Le roi nomme l’abbé de Regemorte, conseiller honoraire au Conseil souverain d’Alsace, à la charge de préteur royal – Jean Baptiste Denis de Regemorte (1692-1769)
25 juin 1752. Edit du roi qui institue un règlement pour les revenus de la ville (E 1057).
Parlement de Grenoble
28 Juin 1752. Le roi charge le Parlement de Grenoble du procès contre Klinglin père et fils. « Durant le cours de la Commission confiée au Sr. d’Esnans, plusieurs particuliers ont fait devant luy des declarations extrajudiciaires, qui se reünissent à charger le Sr. de Klinglin Préteur Royal et Son fils, que nous avons pourvû de Sa Charge en Survivance, d’avoir abusé de la maniere la plus répréhensible de l’autorité qu’ils tenoient de nous, d’avoir commis des concussions de toute espece et d’avoir employé pour les colorer des Supositions qui ne pourroient que les rendre plus criminels. », édit du roi, VI 278 (10)
Marie Sébastien Bally de Clérivaux, conseiller au Parlement de Grenoble, vient à Strasbourg prendre des informations. Les Archives de l’Isère conservent les interrogatoires menés lors de la « procédure criminelle instruite contre François Joseph de Klinglin à l’occasion de la compromission du nom du comte d’Argenson ». Archives de l’Isère, 2 B 1159 (transcription)
Lors des interrogatoires le préteur royal convient d’avoir reçu des fermiers et de leurs associés une somme de 60 000 livres lors de la ferme génerale des revenus de la Ville de Strasbourg établie en 1748. Quand les fermiers ont réclamé cette somme, il leur aurait fait dire par son secrétaire Louis Daudet qu’elle a été remise à une personne de distinction. Mémoire du Magistrat f° 2 v°
Mémoire anonyme
(Voir la transcription du mémoire manuscrit) Le préteur royal a été emprisonné mais les seuls coupables sont ses délateurs qui « ont conspiré contre sa dignité et contre sa personne, et pour assurer leurs projets ». Le préteur royal a affaire au Magistrat qui se compose presque uniquement d’hommes « livrés aux préjugés les plus dangereux ». Le commissaire d’Esnans mène une enquête qui, au lieu de se limiter aux affaires de la ville qu’il s’agissait de rétablir, s’est égarée dans l’administration du préteur royal. On se mit à « rechercher les gratifications que le Sieur de Klinglin avoit reçu par le droit de sa charge depuis vingt-sept années ». La gratification qui aurait été remise au ministre d’Argenson repose sur des témoignages non crédibles. Le préteur royal aurait épuisé les finances de la ville mais les registres montrent que les recettes ont augmenté depuis qu’il est entré en fonction. Les gratifications volontaires sont liées par la coutume à sa fonction. Ces présents sont en outre nécessaires pour financer le service du roi.
Mémoire de Christophe de Klinglin
Le mémoire imprimé diffère du mémoire anonyme par les précautions oratoires. Il n’y a plus d’attaques contre le Magistrat, l’auteur se fait un point d’honneur de ne citer aucun nom en renvoyant aux pièces citées en note pour plus de précisions.
François Joseph de Klinglin accusé de concussion
Le mémoire répond à l’accusation de concussion en distinguant les affaires contentieuses dans lesquelles les gratifications sont interdites et les affaires gracieuses dans lesquelles elles sont autorisées. Le préteur royal n’a jamais caché qu’il recevait des cadeaux qui financent le service du roi, par exemple ses relations avec les cours étrangères. Une cabale menée par des factieux a voulu s’opposer au préteur royal.
Concussion – exaction, malversation dans l’administration des deniers publics (Littré)
« L’on sçait que le Préteur n’a que sa voix sur 53. Il ne sçauroit donc ni favoriser ceux qui lui plaisent, ni écarter ceux qui pourraient lui être désagréables » (p. 209) – (Commentaire – Le préteur royal émet son avis en dernier. Les registres montrent que l’assemblée suit son avis, on peut donc dire qu’il a 53 voix sur 53. Le mémoire s’adresse aux juges et non à ceux qui connaissent l’administration de Strasbourg. Il prouve seulement l’habileté de son auteur à plaider une cause.)
François Christophe Honoré de Klinglin accusé d’avoir extorqué de l’argent au Juif en le menaçant d’être arrété sur ordre du roi
Les dépositions extra-judiciaires sont irrecevables, de même que celles des Juifs. Si même elles étaient recevables, les différentes dépositions se contredisent, les témoignages allèguent des dates impossibles pour certains faits.
Le mémoire montre que son auteur est un avocat habile. Il s’adresse à ses juges qui ne connaissent pas les faits et peuvent donc accepter ses arguments tels que celui d’après lequel le préteur royal qui n’a qu’une voix ne peut donc nommer qui il veut.
Mort du préteur royal – Arrêt du Parlement de Grenoble
François Joseph de Klinglin meurt le 6 février 1753 à la Citadelle. Son corps est transporté dans sa demeure paroisse Saint-Pierre-le-Jeune puis est inhumé dans l’église d’Illkirch.
François Christophe Honoré de Klinglin et Louis Daudet sont menés à Grenoble. Ils sont déchargés des accusations portées contre eux et libérés le premier septembre 1753.
Entre Le procureur general du Roy demandeur en execution des Lettres patentes du vingt huitieme juin mille sept cent cinquante deux en cas de concussions de toute espece avec suppositions et abus d’authorité d’une part, et françois christophe honoré de Klinglin préteur Royal de La ville de Strasbourg, et Louis Daudet administrateur du grenier a sel de lad. ville detenus et accusés d’autre. (…) La Cour a dechargé Ledit de Klinglin des accusations contre Luy intentées et en consequance L’a mis hors de Cour et de proces sauf a Luy a se pourvoir et d’agir pour ses depens dommages et interets ainsi et contre qui il verra a faire. et en ce qui concerne Le dit Daudet L’a mis hors de Cour et de proces sans depens. Ordonne que Les portes des prisons de L’arsenal de cette ville ou ils sont detenus, Leur seront ouvertes a L’exhibition du present arrest fait en parlement Le premier septembre mille sept cent cinquante trois – Archives de l’Isère, B 2197 (transcription partielle)
Les créanciers poursuivent les héritiers Klinglin (voir les cartons conservés aux Archives départementales sous les cotes E 1047 à 1051, 1058)
Mémoire du Magistrat
(Voir la transcription du mémoire) Mémoire ou Requête du Magistrat présentée à la chambre des dépêches contenant trois chefs
1° pour répondre au mémoire qui a été imprimé à la Requête de Klinglin fils
2° pour former la demande en restitution contre la succession de Klinglin Pere
3° à demander l’exclusion du Sr Klinglin fils d’assister ou d’être réintégré dans la magistrature
Le ministre autorise le 22 novembre 1753 le Magistrat à répondre au mémoire de Klinglin fils qui accuse le Magistrat (a) d’esprit républicain, (b) d’avoir été guidé par une cabale et des factieux et (c) d’autoriser les présents dans toutes sortes d’affaires (f° 6).
(a) Le Magistrat répond au premier chef par les preuves de sa soumission depuis la Capitulation.
(b) Deuxième chef, la cabale et les factieux. Ceux qui ont élevé leur voix contre le préteur royal ont été l’objet de mauvais traitements. Les « conjurés » sont les collaborateurs de Courchetet d’Esnans et les officiers de la Chambre d’économie. La chambre des Quinze relève que les nouveaux offices créés par le préteur royal à partir de 1736 sont des dépenses superflues. Le préteur royal essaie de contrer les mesures de la Chambre d’économie en proposant de limiter sa compétence. Il tente d’entretenir la division du Magistrat en proposant l’alternative à l’Université.
(c) Troisième chef, les présents. Le magistrat montre par les règlements que les présents ne sont pas autorisés, que les affaires soient gracieuses ou contentieuses. Les tribus disposent librement de leurs revenus qui ne sont pas des biens patrimoniaux et font parfois des dons à leur chef (voir la correspondance avec l’agent Andrieux à ce propos, article Hatt, 1948).
2° Demandes en restitutions contre la succession Klinglin.
Le mémoire commente les fermes et les adjudications sous la préture de Klinglin, les pertes en argent que ces fermes ont entraîné au détriment de la Ville. On trouve à plusieurs reprises la formule « donnent lieu de présumer que le préteur royal y avait un intérêt ».
« Tel est le détail historique des faits, qui ont contribué au dérangement des finances, et qui donnent matière à former des demandes en restitution contre la succession de feu le S. de Klinglin père qui en a été l’auteur et qui par là s’est procuré des avantages et profits personnels aux dépens de la Ville. »
Légende et interprétations
« Il fut inhumé la nuit et en silence, dans le parc de son château d’Illkirch » (Sitzmann, 1910), affirmation réitérée par Ingeborg Streitberger dans son chapitre sur François Joseph de Klinglin (1961, p. 178) et par Georges Livet dans le Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne (1993) alors que le corps de François Joseph de Klinglin a été inhumé dans le chœur de l’église.
Jean Wolfgang von Goethe invite à voir l’histoire de Klinglin comme une pièce de théâtre (tragédie) où la peinture de la terreur et la pitié purge les passions chez le spectateur.
« Weil denn nun auch jede Stadt ihre Tragödie haben muß, wovor sich Kinder und Kindeskinder entsetzen, so ward in Straßburg oft des unglücklichen Prätors Klingling gedacht, der, nachdem er die höchste Stufe irdischer Glückseligkeit erstiegen, Stadt und Land fast unumschränkt beherrscht und alles genossen, was Vermögen, Rang und Einfluß nur gewähren können, endlich die Hofgunst verloren habe, und wegen alles dessen, was man ihm bisher nachgesehn, zur Verantwortung gezogen worden, ja sogar in den Kerker gebracht, wo er, über siebenzig Jahre alt, eines zweydeutigen Todes verblichen. » (Dichtung und Wahrheit Bd. 2. Tübingen 1812, S. 396)
Comme chaque ville doit avoir une tragédie qui suscitera la terreur auprès de ses enfants et ses petits-enfants, à Strasbourg c’était souvent le malchanceux préteur Klinglin qui venait à l’esprit, lequel, après avoir atteint le plus haut degré de félicité terrestre, dominé la ville et la province presque sans limite, joui de tout de que peut procurer la fortune, le rang et l’influence, a fini par perdre les faveurs de la cour et devoir répondre de tout ce qui lui avait été consenti, au point d’être jeté en prison où il trouva une mort équivoque à plus de soixante-dix ans. (Goethe, Poésie et vérité, volume 2, Tubingue 1812, p. 396)
Les différents personnages ont joué un rôle qui les dépassait de beaucoup comme le suggère Ingeborg Streitberger.
In der Anklage von 1752 traten hauptsächlich zwei Gesichtspunkte hervor : Erstens wurde seine städtische Finanzführung angegriffen, deren besondere Problematik in jener für das Ancien régime so charakteristischen Verknüpfung von Wirtschaft und Finanzen bestand. Klinglin hatte nach den Beispiel der frantzösischen Praxis alle möglichen Mittel ausprobiert und angewandt, die dem Straßburger Brauch bis dahin fremd gewesen waren. Besonders gegen den Vorwurf der Bestechlichkeit hatte er sich nun zu verteidigen. Hiermit im Zusammenhang brachte der Klinglin’sche Prozeß eine grundsätzliche Diskussion um die Machtbefugnisse des Prätorenamtes, die Kompetenzen des Magistrats, die Interpretation der Verfassung und ihrer Rechtsgültigkeit. Ganz offen wurde die Frage nach den rechtlichen Grundlagen der Macht in Straßburg gestellt. (Ingeborg Streitberger, p. 162)
Deux points de vue ressortaient de l’accusation de 1752. En premier lieu on mit en cause sa gestion des finances municipales qui reposait sur le principe, très caractéristique de l’Ancien Régime, du lien entre l’administration et les finances. Klinglin, suivant en cela l’exemple des pratiques françaises, a proposé et appliqué à cet effet les moyens qui étaient jusque là étrangers aux coutumes de Strasbourg. Il a notamment dû se justifier de la corruption dont on lui faisait grief. Sur cet arrière-plan, le procès Klinglin a été l’occasion d’évoquer l’autorité du préteur, les compétences du Magistrat, l’interprétation de la constitution et sa validité juridique. Les fondements juridiques du pouvoir à Strasbourg ont été ouvertement mis en question.
En exerçant la charge de préteur royal, Klinglin confond la fonction administrative et l’intérêt personnel. La fonction n’est plus un idéal pour lequel on déploie des compétences mais elle doit assurer à son titulaire la « félicité terrestre ». Il s’agit de jouer avec le pouvoir, les buts politiques passent après les apparences et la représentation, à l’exemple de la cour de Versailles. Pour les titulaires des charges royales, l’argent est un moyen indispensable pour imiter le faste de la cour, la seule condition à respecter est d’avoir la faveur de la cour (voir Streitberger, p. 179)
Annexe – Intervenants
- Argenson – Marc Pierre de Voyer de Paulmy d’Argenson (1696-1764), secrétaire d’état de la Guerre de 1743 à 1757
- Bœckel – François Joseph Bœcklin de Bœcklinsau, assesseur des Conseillers et Vingt-et-Un (1738, † 1765)
- Breteuil – François Victor Le Tonnelier de Breteuil (1686-1743), secrétaire d’état de la Guerre de 1740 à1743
- Clérivaux – Marie Sébastien Bally de Clérivaux, conseiller au parlement de Grenoble
- Courchetet d’Esnans – François Courchetet, seigneur d’Esnans, conseiller à la Cour du parlement à Besançon († 1766, prénom figurant à l’inventaire des manuscrits de la collection Moreau, H. Omont, note p. XI, Bibl. nationale)
- Gail – Joseph André de Gail (1712-1787), préteur de 1743 à 1787, assesseur des XV (1741) et des XIII (1743)
- Machault – Jean-Baptiste de Machault, comte d’Arnouville (1701-1794), contrôleur général des Finances (1745-1754), secrétaire d’État à la marine (1754-1757), garde des sceaux (1750-1757)
- Sérilly – Jean Nicolas Mégret de Sérilly (1702-1752), avocat du roi au Châtelet, puis avocat général à la cour des Aides, maître des requêtes (1722), intendant du commerce (1733), intendant d’Auch (1739-1742), intendant de Franche-Comté puis intendant d’Alsace (1750)
Documents et bibliographie
Archives municipales de Strasbourg, AMS
- Registres des Conseillers et des Vingt-et-Un, registres des Quinze
- 1751, Chambre d’économie (4 R 43)
- VI 278 – Procès contre Klinglin (1738-1752)
Mémoire ou Requête du Magistrat présentée à la chambre des depeches contenant trois chefs 1° pour répondre au mémoire qui a été imprimé à la requête de Klinglin fils, 2° pour former la demande en restitution contre la succession de Klinglin Pere, 3° a demander l’exclusion du Sr Klinglin fils d’assister ou d’être reintégré dans la magistrature, 88 feuillets, VI 278 (12) 2
Mémoire au Roy Pour le Sr de Klinglin Conseiller d’Etat Préteur royal de la Ville de Strasbourg, 77 pages (anonyme, peut être attribué à François Christophe Honoré de Klinglin par ses similtudes avec le mémoire imprimé), VI 278 (12) 3
Extraits de registres (XV, XXI, chambre d’économie, etc.) – Charge de syndic – Charge de Préteur royal – Commissaire d’Esnans
Archives départementales du Bas-Rhin
- 4 J 2, 5, Mémoire de Sérilly (1751)
- G 702 – Echange du village de Hoenheim, relevant du fief de la famille de Klinglin, contre le village de Graffenstaden et procès intenté par la ville de Strasbourg à la famille Klinglin, pour lésion dans cet échange
G 703 – Investitures et indults relatifs au fief de la famille de Klinglin. Requête de Marie Auguste de Klinglin concernant la commune de Hœnheim. (copie de l’échange) - E 1046 – Immatriculation. Survivance du prêteur royal de Klinglin demandée par son fils François-Joseph de Klinglin
E 1047 – Sentence d’ordre des créanciers. Adjudication d’Oberhergheim. Arrêt d’évocation, obtenu par le tuteur du baron de Hattstatt, fils du prêteur royal. Arrêt en opposition obtenu par de Directoire et arrêt d’enregistrement. Papiers de procédure et correspondance d’affaires
E 1048 – Procès-verbaux de la vente des effets de la succession du feu prêteur royal, faite à l’hôtel de la vieille Intendance
E 1049 – Procès-verbaux et protocoles divers. Rentes à Illkirch. Vente de la maison d’Illkirch, de la Schachenmühl, du château et du canal d’Oberhergheim, de la Canardière, de la Gantzau et des biens Klinglin à Oberhergheim
E 1050-1051 – Comptabilité
E 1052-1055 – Litige de son fils, le baron de Hattstatt, avec ses tuteurs et avec le Directoire
E 1056 – Procès-verbal de clôture d’inventaire de François Christophe Honoré de Klinglin et de feu son épouse née de Roppe. Nomination d’un syndic des créanciers et curateur de la masse Klinglin, en la personne du notaire Schumacher
E 1057 – Mémoires contre le prêteur royal
E 1058 – Vente des biens d’Oberhergheim – Vente de terres labourables aux bans de Marlenheim, Kirchheim et Odratzheim – Vente du château et du canal à Oberhergheim, d’un petit château dit Burgstal-Schlössel, et de bâtiments et terres labourables à Illkirch
Archives de l’Isère
- 2 B 1159 – Extrait de la procédure criminelle instruite contre M. le Préteur père à l’occasion de la compromission du nom de Mgr. le comte d’Argenson
- 2 B 3446 – Mémoire et interrogatoire de Louis Daudet
- B 2197 – Attendus et décision de la Cour, 1 septembre 1753
Bibliothèque de l’Arsenal (documents non consultés) – Papiers d’Andrieux, agent de Strasbourg à Paris, ms. 6651 à 6688
Imprimés
- Paul Beck, Factum ou Exposition simple, sincére & vraie des Injustices & des Cruautés inouïes commises à Strasbourg par le Préteur Roïal, Joseph Klinglin, & à son instigation par le Gr. Sénat, contre la personne, l’honneur, & les biens de F. N. L. P. Beck Bourgeois, Echevin & Inspecteur des Revenus de la dite Ville, en mars M. DCC. XLIX – Amsterdam, 1752
- François Christophe Honoré de Klinglin, Mémoire de Monsieur de Klinglin, Préteur Royal de la Ville de Strasbourg, 1753 (deux éditions) et 1754
Ouvrages et articles
En français, voir l’exposé général de Rodolphe Reuss dans son Histoire de Strasbourg (1922) ou l’article de Camille Schwartz (1927).
En allemand, les pages que Jean Friesé consacre à François Joseph de Klinglin à partir de documents d’époque (1793), le chapitre d’Ingeborg Streitberger sur François Joseph de Klinglin (1961).
- Jean Friesé, Neue vaterlaendische Geschichte der Stadt Strassburg und des ehmaligen Elsasses, von den Zeiten Julius Cäsars bis auf das Jahr 1791, Vierter Band (Strasbourg, 1793) Geschichte Franz Josephs Klinglin, Königl. Prätors in Straßburg, von 1725 bis 1752 pp. 64-144). Donne de nombreux extraits des registres du Magistrat, cite le journal de l’avocat Philippe Richard Hold et le mémoire du syndic royal Jean François de Spon. – (version résumée en français du chapitre de Friesé, pp. 84 sqq. sans la rigueur d’expression de l’original) Charles Bœrsch, Procès de M. de Klinglin, préteur royal à Strasbourg de 1725 à 1752, Revue d’Alsace, 1837, pp. 80-114
- Rodolphe Reuss, Histoire de Strasbourg, Paris, 1922, chapitre IX (fêtes en l’honneur de Louis XV p. 310, François Joseph de Klinglin pp. 313-320)
- Camille Schwartz, L’affaire François-Joseph de Klinglin, dans La Vie en Alsace, 1927, pp. 227-236 (commente le mémoire de Sérilly)
- Ingeborg Streitberger, Der Königliche Prätor von Strassburg 1685-1789, Wiesbaden, 1961, Chapitre intitulé François Joseph de Klinglin der frantzösische Fiskalismus in Strassburg, pp. 158-181 et notes pp. 371-375 (exposé brillant qui cite le plus souvent ses sources en en privilégiant certaines)
Autres articles
- Jacques Hatt, Mœurs du XVIII° siècle. Le préteur royal Klinglin et Andrieux, agent de la Ville de Strasbourg de 1740 à 1773, dans la Revue d’Alsace, 88 (1948) pp. 167-180 (remarques tirées des papiers de Jean Andrieux, conservés à la bibliothèque de l’Arsenal, cartons 6651 à 6688, concernant la pratique des cadeaux, les fournitures de Klinglin)
- Georges Livet, chapitre intitulé Un héritier, François-Joseph de Klinglin, 1725-1752, dans Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, sous la direction de Georges Livet et Francis Rapp, Strasbourg, vol. III, 1981, pp. 286-290 – Exposé divisé en trois parties (1) le personnage, expression d’un milieu, le Magistrat, (2) illustration d’un système, homme du roi et homme de la ville, (3) le préteur, victime de son tempérament, de son style et du système (brève compilation, originale par sa répartition en trois parties)
- Louis Jasseron, Du nouveau sur l’affaire Klinglin, dans Les Affiches d’Alsace et de Lorraine, n° 85, 1960, n° 88, 89, 1961 (d’après les documents conservés aux Archives de l’Isère, aborde aussi la destinée de François Christophe Honoré de Klinglin qui vivait à Bron le 21 janvier 1769 et serait mort vers 1775)
- Notices biographiques (contenant diverses erreurs et approximations)
Edouard Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, tome. 2, 1910, p. 43-44
Georges Livet dans le Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, pp. 2007-2008