9, rue du Vingt-deux-novembre


Rue du Vingt-deux-novembre n° 9 (maison Schimpf, 1913) – Section 58 parcelle 129/19 (cadastre)

et 11, rue Gustave-Doré
Voir auparavant le 13, rue de l’Argile

Vingt-deux-novembre 9 (juin 2015)Vingt-deux-novembre 9, porte rue Gustave Doré (juin 2015)
Le bâtiment formant l’angle de la rue du Vingt-deux-novembre et de la rue Gustave-Doré
Porte d’entrée rue Gustave-Doré en grès gris

La Ville délivre le 30 juillet 1912 à l’architecte Edouard Schimpf un permis de construire un bâtiment à six étages (au lieu d’un maximum de cinq) servant d’habitation et de commerce sur une parcelle acquise par bail emphytéotique (Erblehnung) à l’angle de la rue de l’Argile (12 mètres de long, ultérieurement rue Gustave-Doré) et du Nouveau boulevard (18 mètres de long, ultérieurement rue du Vingt-deux-novembre). La cour pourra avoir 18,15 m² au lieu des 25 réglementaires puisqu’elle est réunie à celle du bâtiment voisin. L’entrepreneur Osterloff démolit début octobre les anciens bâtiments qui viennent d’être libérés de leurs occupants. La société Rautenberg et Compagnie fournit les calculs statiques. Le rez-de-chaussée est en construction en novembre 1912, le troisième étage en décembre, la charpente des combles en janvier 1913. La Ville demande tardivement que le grès du bâtiment soit rose, il sera cependant gris parce que le propriétaire l’a déjà acheté. Le crépi est posé en mars 1913. On installe un ascenseur d’après les plans fournis en juin. Le certificat de réception finale est délivré en septembre 1913 alors que le propriétaire occupe déjà les locaux (bureaux et habitation).

Elévations (1912-1933)Plan entresol, étages (1912)
Elévations
Plans des 2° et 3° étages, de l’entresol (juillet 1912)

Le magasin de confection pour hommes et jeunes gens Kommerlatt et Peter occupe les locaux commerciaux de 1914 à 1916, le magasin de confection pour dames Véronique de Paris à partir de 1933 et le Comptoir électro-ménager de 1949 au début des années 1970.
La parcelle se trouve à l’emplacement des anciens n° 11 et n° 13 rue de l’Argile dont la partie septentrionale a ensuite pris le nom de rue Gustave-Doré.

Plan de situation (1912)
Plan de situation (juillet 1912) où figurent en pointillés les 14 et 16 rue de l’Argile (Leimengasse) détruits fin 1912

Récapitulatif des propriétaires

La liste ci-dessous donne tous les propriétaires de 1912 à 1952. La propriété change par vente (v), par héritage ou cession de parts (h) ou encore par adjudication (adj). L’étoile (*) signale une date donnée par les registres du cadastre.

Ville de Strasbourg (sol cédé par bail emphytéotique)
1912 v Edouard Schimpf, architecte
1952* v Anselme Schimpf, architecte, et cohéritiers

Cadastre

Cadastre allemand, registre 31 p. 347 case 3

Parcelle, section 58, n° 129/19
Canton : Neue Strasse Hs. Nr 9 – Rue du 22 Novembre – Straße des 19. Juni
Désignation : Hf, E.B.R. [Erbbaurecht], Gebd. I. m. Bl. 4158 (254/13.889)
Hf, Whs, E.B.R. (254.889)
Contenance : 8,15
Revenu : 9000
Remarques : 1915 Neubau

(Propriétaire du sol), compte 34
Strassburg die Gemeinde
1909 Gemeinde Strassburg / Ville de Strasbourg
(33)

(Propriétaire du bâtiment), compte 4158
Schimpf Eduard, Architekt
1952 Schimpf Anselme, architecte et cohéritiers
(56)

Dossier de la Police du Bâtiment (cote 804 W 115)

11, rue Gustave Doré et 9, rue du 22 novembre (1912-1979)
La Ville délivre le 30 juillet 1912 à l’architecte Edouard Schimpf un permis de construire un bâtiment à six étages (au lieu d’un maximum de cinq) servant d’habitation et de commerce sur la parcelle à l’angle de la rue de l’Argile (12 mètres de long) et du Nouveau boulevard (18 mètres de long). La cour pourra avoir 18,15 m² au lieu des 25 réglementaires puisqu’elle est réunie à celle du bâtiment voisin. L’entrepreneur Osterloff démolit début octobre les anciens bâtiments qui viennent d’être libérés de leurs occupants. La société Rautenberg et Compagnie fournit les calculs statiques. Le rez-de-chaussée est en construction en novembre 1912, le troisième étage en décembre, la charpente des combles en janvier 1913. La Ville demande tardivement que le grès du bâtiment soit rose, il sera cependant gris parce que le propriétaire l’a déjà acheté. Le crépi est posé en mars 1913. On installe un ascenseur d’après les plans fournis en juin. Le certificat de réception finale est délivré en septembre 1913 alors que le propriétaire occupe déjà les locaux (bureaux et habitation).
Le magasin de confection pour hommes et jeunes gens Kommerlatt et Peter occupe les locaux commerciaux de 1914 à 1916, date à laquelle il est transféré au n° 9 de la même rue. On aménage en 1933 les locaux commerciaux pour accueillir le magasin de confection pour dames Véronique de Paris. Un projet d’ouvrir un hôtel meublé en 1936 n’a pas de suite. On y trouve de 1949 au début des années 1970 le Comptoir électro-ménager.

Sommaire
  • 1912 (juillet) – L’architecte Edouard Schimpf (15, route de Cronenbourg, ultérieurement Faubourg de Saverne) soumet à la Police du Bâtiment son projet de construction sur la parcelle à l’angle de la rue de l’Argile et du Nouveau boulevard, cadastré section 58, parcelle 18, 129/19 dont il a acquis un bail emphytéotique. Il a acheté la maison voisine pour que la cour projetée ait une surface suffisante et évoque la hauteur autorisée (14 et 3 mètres, soit 17 mètres) vers la rue de l’Argile. Les murs extérieurs seront en briques et les cloisons intérieures en pierre artificielle. – Beblo n’a pas d’objection – Plan de la parcelle, plan des différents niveaux – La Ville envoie à la société qui gère les terrains (Süddeutsche Disconto-Gesellschaft A.-G., bureau de Strasbourg 16, rue des Serruriers) un courrier concernant les cours communes. L’architecte Beblo dresse la liste de cinq conditions qui devront figurer sur l’autorisation de construire.
    Le permis de construire est délivré le 30 juillet 1912. L’architecte Edouard Schimpf est autorisé à construire un bâtiment à six étages (au lieu d‘un maximum de cinq) servant d’habitation et de commerce sur la parcelle à l’angle de la rue de l’Argile (12 mètres de long) et du Nouveau boulevard (18 mètres de long). La cour pourra avoir 18,15 m² au lieu des 25 réglementaires puisqu’elle est réunie à celle du bâtiment voisin. Conditions relatives à la charge admissible et aux matériaux – Plan de situation, élévations, plans des différents niveaux, coupe
    Calcul de la surface de la cour, de la surface de la parcelle
  • 1912 (septembre) – L’architecte Schimpf avertit la Police du Bâtiment que les travaux confiés à l’entrepreneur Osterloff commenceront le 21. Il demande qu’on lui fixe sur le terrain les limites de sa parcelle. La démolition des anciens bâtiments ne commence que début octobre du fait qu’ils sont encore occupés. L’entrepreneur demande en novembre une indemnité pour enlever les décombres qui sont transportés début décembre sur des terrains municipaux. Le 16, rue de l’Argile a été détruit (novembre 1912) pour permettre les travaux de l’autre côté de la rue. On élève les murs du rez-de-chaussée (19 novembre 1912). La façade sera en grès gris des Vosges, la Commission des façades n’a pas donné d’instructions (décembre)
    1912 (octobre) – Calculs statiques établis par la société Rautenberg et Compagnie
    1912 (décembre) – Courrier d’Edouard Schimpf sur les dimensions intérieures de la cheminée, telles qu’elles figurent au permis de construire
    1912 (décembre) – On élève les murs du troisième étage – Plans des différents niveaux (datés du 5 juillet 1912) – Edouard Schimpf qui vient d’apprendre que le grès devrait avoir une teinte rose objecte qu’il a déjà acquis le grès gris à cause de son prix
    1913 (janvier) – On pose la charpente des combles
    1913 (février) – Edouard Schimpf demande la réception du gros œuvre qui a lieu le 10. La Police du Bâtiment n’a pas d’objection à faire – Il demande l’autorisation de crépir le nouveau bâtiment avant le délai réglementaire en arguant du temps sec et des matériaux. La date du 10 mars est avancée au 1 mars
    1913 (mars) – Les plâtriers travaillent dans la maison – (Mai) L’aménagement intérieur est en cours – (Juillet) Edouard Schimpf demande la réception finale du bâtiment dans lequel il occupe déjà lui-même deux étages (bureau et habitation). La Police du Bâtiment n’a pas d’objection à faire mais reporte la délivrance du certificat quand le rez-de-chaussée sera terminé – (Septembre) Nouvelle demande d’Edouard Schimpf. Nouveau report jusqu’à ce que le bâtiment soit raccordé aux canalisations et que le ramoneur ait établi un certificat – Certificat du ramoneur Brunck (20, rue des Bouchers), certificat du service des eaux
  • 1912 à janvier 1913 – L’entrepreneur Osterloff (11, rue Strauss-Dürckheim) est autorisé à occuper la voie publique devant le bâtiment (décembre 1912).
    L’entreprise Rautenberg et Compagnie (constructions en béton, bureau de Strasbourg au 39, rue Oberlin) demande l’autorisation d’occuper la voie publique pour y entreposer des matériaux de construction – Autorisation, janvier 1913 – Prolongation jusqu’au 15 février. Le terrain n’est plus occupé fin février.
  • 1913 (mars) – Le plâtrier Sorg (chemin de la Schluthmatt) est autorisé à poser un panneau publicitaire sur le nouveau bâtiment. La panneau a été retiré, juin
    1913 (mai) – L’entreprise Th. Dannwold (vitres et encadrement, 14, rue des Dentelles), chargée de travaux dans le bâtiment, demande l’autorisation de poser un panneau publicitaire
    1913 (juin) – Edouard Schimpf transmet les dessins de l’ascenseur à installer dans le bâtiment – L’entrepreneur Hammelsbeck de Cologne fournit une description – Autorisation
    Idem – J. Heimburger (16, rue des Balayeurs) demande à la préfecture l’autorisation d’occuper la voie publique
  • 1914 (février) – Kommerlatt et Peter (confection pour hommes et jeunes gens) demande l’autorisation de poser une enseigne – Accord – Les mêmes demandent l’autorisation de poser un store – Edouard Schimpf est autorisé à poser un store à enroulement – Kommerlatt et Peter transfèrent en avril 1916 leur magasin au 7, du Nouveau boulevard
  • 1927 – La Police du Bâtiment répond à A. Henry (32, rue du Vingt-deux-novembre) qui a l’intention de faire peindre une affiche sur le pignon du 11, rue Gustave-Doré – D’après le propriétaire, l’affiche ne sera pas peinte (décembre) – Maquette (Byrrh, vin généreux au quinquina, lettres blanches sur fond rouge)
  • 1929 – Le Président du tribunal demande des renseignements pour instruire l’affaire qui oppose la veuve Edouard Schimpf et Berthe Irrmann (date d’occupation des locaux)
  • 1933 – L’architecte Anselme Schimpf transmet un dossier concernant les aménagements extérieurs du magasin Véronique de Paris (confection pour dames, 3, rue Volnay à Paris 2°). La Commission des Beaux-arts approuve certaines modifications et en refuse d’autres (lanterne d’angle, châssis métallique). Installateur, Anxionnat, de Nancy – La maison Véronique de Paris (9, rue du Vingt-deux-novembre) est autorisée le 21 avril à installer deux enseignes lumineuses et une série de lampes sous le bandeau de l’entresol – Dessin des façades, des enseignes lumineuses
    La Police du Bâtiment constate fin mars 1933 que les couleurs diffèrent de celles convenues au début du mois. Le gérant de Véronique de Paris accepte les modifications que demande la Police du Bâtiment mais estime qu’il y a inégalité avec les autorisations accordées au voisin. La Police du Bâtiment autorise à titre exceptionnel de graver les fenêtres du premier étage
  • 1934 – Le dentiste Joseph Huber demande par l’intermédiaire de l’architecte Schimpf l’autorisation de poser deux enseignes professionnelles – Croquis – Joseph Huber est autorisé à poser une enseigne plate sur chacune des deux façades
  • 1936 – Anselme Schimpf s’adresse à la préfecture pour obtenir au nom de la veuve Louise Schimpf l’autorisation d’ouvrir un hôtel meublé. Le préfet renvoie à la Police du Bâtiment. L’intéressée renonce à son projet en novembre 1936.
  • 1937 – Le dentiste Georges Singer demande l’autorisation de poser trois enseignes professionnelles – Croquis – Autorisation – Seule deux enseignes sont posées suite à l’opposition du magasin Véronique
  • 1941 – L’ordre des dentistes (10, place Charles Roos, anc. place Kleber) envoie un courrier relatif à une enseigne que le dentiste Eugène Glath est autorisé à poser. La Police du Bâtiment refuse de délivrer l’autorisation étant donné que l’intéressé n’habite pas la maison
  • 1949 – Le Comptoir électro-ménager demande l’autorisation de poser une enseigne perpendiculaire après que la Police du Bâtiment a constaté qu’elle était en place sans autorisation préalable – Autorisation délivrée à J. Faltot
  • 1960 – La Police du Bâtiment écrit à Anselme Schimpf en l’invitant à faire ravaler les façades au plus tard au moment où sera terminé le bâtiment en construction au 5-9 rue Gustave Doré
    1961 – Le propriétaire est autorisé à poser des échafaudages sur la voie publique. L’entreprise Zaragno-Riegel est chargée des travaux
  • 1972 – Joseph Faltot (Comptoir électro-ménager) demande que l’enseigne supprimée depuis plusieurs années soit rayée du rôle
  • 1974 – L’entreprise générale de couverture Beck (9, rue de Wissembourg) est autorisée à poser un échafaudage sur la voie publique
    1979 – L’entreprise Cooppeinture (9.b, route des Romains) est autorisée à poser un échafaudage sur la voie publique pour ravaler les façades – Travaux terminés, novembre

Les Maisons de Strasbourg sont présentées à l’aide de Word Press.