Orphelins (place des) : Uttengängel


La place des Orphelins existe depuis que la Ville a supprimé au début du XIX° siècle le canal des Orphelins qui partait des Ponts couverts pour aboutir au canal du Rhin près de l’actuelle place de Zurich. Jusqu’à la fin du XVI° siècle, un deuxième canal qui doublait le premier entre la porte des Bouchers et le canal du Rhin était parallèle à l’actuelle rue des Orphelins du côté de la place des Orphelins et de la rue du Fossé des Orphelins. Le terrain qui bordait la place vers le sud n’était pas bâti. Un cordier a obtenu en 1674 le droit d’y transférer temporairement sa corderie et sa baraque de cordier. Les tonneliers qui possédaient des distilleries (maisonnettes où ils distillaient les fruits) hors les murs vers le Champ des Arquebusiers (Schiessrain) ont été autorisés en 1678 à les transférer le long du canal, le long d’une ruelle appelée passage d’Uton (Uttengängel, Rautengängel, la rue d’Uton étant un autre nom de la rue Sainte-Madeleine). Ces distilleries ont été peu à peu changées en petites maisons, le canal vers la rue des Orphelins asséché et généralement réuni au terrain des maisons le long de la rue des Orphelins (bei dem Waisenhaus, gegen dem Waisenhaus).
La place a été aménagée d’après le plan ci-dessous, approuvé le 29 octobre 1823 par le maire

Canton X (ouest)
La place des Orphelins se trouve dans le coin inférieur gauche,
à droite de la porte intérieure des Bouchers
(en teinte olive, entre le canal et le canton voisin teinté de rose clair)
Aménagement de la place (1823, AMS cote 312 MW 252


Plan-relief de 1727. Le passage d’Uton se trouve le long du canal dans le quart inférieur gauche.
En haut à droite, bâtiments de Sainte-Madeleine, en bas l’Orphelinat (© Musée historique)
Plan-relief de 1830, îlot 211, entre la Petite rue d’Austerlitz et la place des Orphelins en haut,
la place d’Austerlitz et la rue des Orphelins en bas (© Musée des Plans-relief)


Relevé d’actes

Les préposés aux affaires foncières accordent au cordier Jean Philippe Fingado le droit d’établir provisoirement sa corderie au passage d’Uton.

1674, Préposés aux affaires foncières (VII 1363, Bauherren)
(f° 163) Mitwochs den 13. Maÿ. Johann Philipp Fingato – Johann Philipp Fincato entlehnt den Seiler plaan am Uttengängel darauf seine handtierung Zu treiben, pro 5. ß Zinß solch. Jährlich vf Prima May Und 1675. Zum ersten mahl Zubezahlen
(f° 222-v) Mittwoch den 29. ejusdem [Decembr] Fingato – Eod. H. Hanß Philip Fingato Statt seiler bericht, daß die allÿrte Völcker Vor dem Metzger thor und Spithal thor ligend, alles holtz werckh weg brech. und verbrauchen, wolte deßwegen umb einen platz uff dem genanten Rautengängel angehalten haben damit Er sein Sailer hüt darauff setzen und erhalten möge. Erkannt willfahrt, doch länger nicht, biß das Volck wider auß dem Land sein werde.

(traduction) Mercredi 13 mai – Jean Philippe Fingato – Jean Philippe Fingato prend à bail la corderie au passage d’Uton pour y exercer son métier pour un loyer annuel de 5 sous à verser le premier mai, pour la première fois en 1675.
Mercredi 29 décembre. Fingato – Le cordier Jean Philippe Fingato rapporte que les gens de guerre alliés qui se trouvent devant la porte des Bouchers et celle de l’Hôpital prennent toute sorte de bois et le brûlent. Il souhaite donc qu’on lui attribue un terrain au passage d’Uton pour y placer et conserver sa baraque de cordier. Décision, accord, mais seulement tant que les gens de guerre sont devant la ville.

Les préposés aux affaires foncières autorisent les tonneliers à reconstruire le long du passage d’Uton les distilleries qu’ils on dû démolir à l’extérieur de la Ville

1678, Préposés aux affaires foncières (VII 1366, Bauherren)
(f° 85.a) Montags den 12. Augusti. H. Mathis Seüpel, H. Michel Keckh, hanß Georg Holtzschuh et Cons. Allmend platz am Rauter gängel, Brennhütten – Augenschein eingenommen beÿ dem allmend platz am Graben vor dem Weißenhauß wie auch unden am innern graben des Rauten Gängels, darinnen H. Fincato der Statt seiler eine Seiler Hütt stehen hatt, allwo H. Matthias Seüpel, H. Michel Keckh, H. hanß Georg Holtzschuh, H. dietrich Eberspach, H. Niclaus Speth und H. Sebastian Ebinger angehalten undt angebracht, daß sie beÿ Unßern G. Herrn den XV. ohnlängsten ansuchung gethan, Ihnen an obbeschriebenen orten, einen andern platz gegen der gebühr zu kommen zulaßen, darauff dieselbe ihre vor dem Juden thor gehabte und abgehebte Brenn hütten alda wid. auffrichten möchten, Zu welchem ende dann der platz vor dem Weisenhauß durch H. Lohnern abgemeßen worden, befindet sich alda der platz in der länge 260. schuh, so bequem ist, 13. Brennhütten darauff zusetzen, ebenmäßig war auch der ander platz unden an demgenanten Rauten gängel abgemeßen, welcher 300. schuh lang ist, warauff dann 15. Hütten iede 15. schuh breit und 20. schu lang gestellet werden können. Erkannt, bedacht.

(f° 88.a) Samstags den 17. Augusti. H. Mathis Seüpel et Cons. Brennhütten – P° des platzes unden auff dem Rautengängel allwo H. Mathis Seüpel et Cons: die Küeffer ihre Brennhütten auffsetzen zulaßen Vorhabens, ist ermelter Küeffer überreichtes underthänig. memoriale abgeleßen worden, undt Erkandt soll den Fortifications Herren communicirt werden
Brennhütten am Rauten gängel – Eod. tie bericht H. Bullian des Fortifications herrn den orth besichtiget und sofern in der Küffer begehren willfahrt hette, daß die Hütten nicht zu hoch auff geführt werd. sollen.

(f° 92.b) Dienstags den 20. Augusti. Brennhütten H. Mathis Seüpel für sich, Niclaus Speth, Wolff Albrecht Wagenmann, Dietrich Eberspach, hanß Georg Holtzschuh, Michel Keckh, Bernhard Jost (jetz Holtzschuh), hanß Jacob Binder, Johann Lobstein Johann Jacob Schell, H. Seüpel, Hanß Werner Render, Abraham Burger, Sebastian Ebinger – H. Mathis Seüpel, hannß Niclaus Späth, Wolff Albrecht Wagenmann, Dietrich Eberspach, hanß Georg Holtzschuh, Michel Keckh, Bernhard Jost, hanß Jacob Binder, Johann Lobstein und Johann Jacob Schell für sich et Consorten, alle Küeffer, entlehnen dato den Allmend platz am Undern Rauten gängel da H. Fingato der Statt Sailer den Sailer plan ingehabt, Umb ihre abgehebte Brennhütten darauff Zusetzen, so Ihnen von den Fortifications und obern Bawherren willfahrt worden, ist Verglichen, daß Sie samptlich den Graben in ihren Costen vorderist auff heben und den ablauff des waßers verschaffen nicht weniger die Brennhütten auff der Mauren gegen dem Zwinger ordentlich und gleichling setzen auch hoher nicht dan 15. biß 16. schuh in die höhe, 15. schuh in die breite und 20. schuh in die länge auffrichten, Und Von iedem platz wegen der nähe und guter bequemblichkeit Jahrs 1. lb 5 ß d entrichten solten. Ille beschwähren sich, weg. erlittenen grosen schadens und habende Uncosten bitten umb moderation des zinnß, besonders die selbe Vor hien einen größern platz ingehabt und darauff wie auch auff ihre Gärtlin anietzo Verzug thäten erbieten sich zu 7. ß 6. d Zinnß Erkannt, ist ferners auff 15. ß d. gesetzt und endlich auff 12. ß moderirt word. und gehet der zinß Vff Mich. 1679. auß und an.

(traduction) Lundi 12 août. Les sieurs Mathias Seupel, Michel Keck, Jean Georges Holtzschuh et consorts, terrain communal au passage d’Uton, distilleries – Visite au terrain communal devant l’Orphelinat et en contrebas au canal intérieur du passage d’Uton où le cordier municipal a sa baraque de cordier. Matthias Seupel, Michel Keck, Jean Georges Holtzschuh, Thierry Eberspach, Nicolas Speth et Sébastien Ebinger déclarent qu’ils viennent de présenter une requête à Messieurs les Quinze pour y établir contre une rente leurs distilleries en remplacement de celles qu’ils ont démontées devant la porte des Juifs. Le Chef des travaux a mesuré à cet effet le terrain devant l’Orphelinat. On estime qu’il est possible de placer 13 distilleries sur ce terrain qui a 260 pieds de long, il serait aussi possible de placer 15 distilleries dont chacune a 15 pieds de large et 20 pieds de long sur le terrain en contrebas, le long du passage d’Uton, qui a 300 pieds de long. Décision, réflexion.
Samedi 17 août. Mathias Seupel et consorts, distilleries – On a donné lecture du mémoire qu’ont transmis les tonneliers Mathias Seupel et consorts concernant le terrain en contrebas au passage d’Uton où ils ont l’intention d’établir leurs distilleries. Décision, à transmettre aux préposés des fortifications.
Distilleries au passage d’Uton – Le même jour le préposé aux fortification Bullian s’est rendu sur les lieux et a demandé que si on accédait à la requête des tonneliers il ne faudrait pas que les distilleries soient trop hautes.
Mardi 20 août. Distilleries, Mathias Seupel en son nom et, Nicolas Speth, Loup Albert Wagenmann, Thierry Eberspach, Jean Georges Holtzschuh, Michel Keck, Bernard Jost (maintenant Holtzschuh), Jean Jacques Jacob Binder, Jean Lobstein, Jean Jacques Schell, le sieur Seupel, Jean Vernier Render, Abraham Burger, Sébastien Ebinger – Mathias Seupel, Jean Nicolas Speth, Loup Albert Wagenmann, Thierry Eberspach, Jean Georges Holtzschuh, Michel Keck, Bernard Jost, Jean Jacques Jacob Binder, Jean Lobstein, Jean Jacques Schell pour eux même et pour leurs consorts, tous tonneliers, louent aujourd’hui le terrain communal en contrebas du passage d’Uton où le cordier municipal avait sa corderie pour y établir leurs distilleries démontées, après l’autorisation donnée par les préposés aux fortifications et les préposés aux affaires foncières. Il a été convenu qu’ils modifieront en commun à leurs frais le canal en assurant l’écoulement des eaux, que les distilleries devront être posées sur le mur vers le fossé de façon appropriée et régulière et qu’elle devront avoir 15 pieds de large et 20 pieds de longs sans dépasser une hauteur de 15 à 16 pieds. Ils régleront un loyer annuel de 1 livre 5 sous en considération que ces terrains sont proches et commodes. Comme ils ont subi beaucoup de dommages et dû supporter beaucoup de frais, ils demandent une réduction du loyer, d’autant que le terrain dont ils jouissaient jusqu’à présent était plus grand et qu’ils doivent y renoncer ainsi qu’à leur jardin. Ils proposent un loyer de 7 sous 6 deniers. Décision, le loyer sera de 15 sous, réduit à 12 sous, et commencera à courir de la Saint-Michel 1679.

Les terrains accordés aux tonneliers n’ont plus les mêmes dimensions vingt ans plus tard. Le Magistrat modifie le montant du loyer de certains terrains sur proposition des préposés

1699, Préposés aux affaires foncières (VII 1378)
(76-v) Dienstags den 10 Ejusd: [9.bris 1699] Brennhütten auff dem Uttengängel – Ego proponire es seÿe vermög Pfenningthurns Protocolli de Anno 1778. den jenigen Küefferen, welche Brennhütten auff dem Schießrain abbrechen müßen am 20. augusti 1678. erlaubt worden dieselbe auff das Rautengängel Zubawen, und Zwar daß ein jede 15. schuhe breit und 20. schuhe lang sein solle, nun fände sich daß die Erste, welche aniezo Herrn Samuel Nageln dem Jüngeren Zuständig seÿe, 24. schuhe lang, die Andere 20. schuhe 1. Zoll, die dritte 15. schuhe 9. Zoll und die Vierdte 24. schuhe 11. Zoll, welche dreÿ alle Johann Werner Schmitzen, dem Kauffhauß Küffer gehörig, die Fünffte so Michael Seltzen dem Tabacbereiter zuständig 21. schuhe 1. Zoll, die Sechßte herrn Michael Kecken gehörig, 20. schuhe. die Siebende Johann Marx Schnepffen, 20. schuhe lang, die Achte Johann Georg Nageln 19. schuhe 9 Zoll, die Neündte so Isaac Wagenmanns 22. schuhe 5. Zoll, die Zehende und Eilffte so Johann Friderich Hucken jede 20. schuhe, die Zwölffte so Abraham Burgers 20. schuhe, die dreÿzehende so Sebastian Ebingers Wittiben, 24. schuhe 2. Zoll, und der letzte platz an der brucken, darauff Sebastian Ebinger ein häußlein gebawen, 22. schuhe lang und 14. schuhe und 10. Zoll breit seÿe, Alldieweilen nun Von jedem platz allein 12 ß d. boden Zinnß gereicht würde, und eine Zimliche ungleichheit in den plätzen nach beschehener abmeßung hervor kommen, alß stünde zu Mghh. was Sie deßwegen Erkennen wolten ? Erk. Soll Samuel Nagel und Sebastian Ebingers Wittib künfftighin Vor jedem platz 15 ß, Sebastian Ebinger aber Von dem newerbawten häußlein auff Michaelis A° 1699. i. lb jährlichen boden Zinnß erleg.

(traduction) Mardi 10 novembre 1699. Distilleries au passage d’Uton – J’expose que d’après le protocole de la Tour aux Deniers de l’année 1678 les tonneliers qui ont dû démolir leurs distilleries au Schiessrain ont été autorisés le 20 août 1678 à les construire au passage d’Uton de manière que chacune ait 15 pieds de large et 20 pieds de long, il se trouve que maintenant la première qui appartient aujourd’hui à Samuel Nagel le jeune a 24 pieds de long, la deuxième 20 pieds 1 pouce, la troisième 15 pieds et la quatrième 24 pieds 11 pouces, ces trois dernières appartiennent au tonnelier de la halle Jean Vernier Schmitz, la cinquième qui appartient à Michel Seltz a 21 pieds 1 pouce, la sixième qui appartient à Michel Keck 20 pieds, la septième qui appartient à Jean Marx Schnepff 20 pieds, la huitième à Jean Georges Nagel 19 pieds 9 pouces, la neuvième à Isaac Wagenmann 22 pieds 5 pouces, la dixième et la onzième à Jean Frédéric Huck 20 pieds chacune, la douzième à Abraham Burger 20 pieds et à côté du pont le dernier terrain sur lequel Sebastian Ebinger a construit une petite maison 22 pieds de long et 14 pieds 10 pouces de large. Comme chaque propriétaire donne un loyer de 12 sous par terrain et que les terrains ont une taille assez différente d’après l’arpentage qu’on en a fait, quelle mesure proposent messieurs du Magistrat ? Décision, Samuel Nagel et la veuve de Sébastien Ebinger donneront désormais 15 sous pour leur terrain, Sébastien Ebinger donnera cependant pour la nouvelle maisonnette qu’il a construite 1 livre de rente annuelle à la Saint-Michel.

Le loyer du cordier Jean Philippe Fingado tel qu’il figure au Livre des loyers communaux

1673, Livre des loyers communaux, VII 1465 (1673-1741), f° 218

Hannß Philipp Fingato, soll vom eingezäunten Allmendt am Hauß im Saÿlergäßel vff Bartholomæi, 6 ß (…)

1673, 1674
Ferner Von der Seÿlerbahn vff dem Vthengängel Jahrs vff primâ Maÿ und A° 1675. zum ersten mahl, 5 ß

1676-1678
NB. Obige 5 ß seind abgangen, weilen der bahn abgetretten worden

1673, Livre des loyers communaux, VII 1466 (1673-1741), f° 596

Johann Fingato, Seiler, entlehnt den plan am Vtengängel Jahrs vf I.a Maÿ und 1675. primo, 5 ß
Protoc: 1674

1677
dießer post ist hieoben fol: 218. eingetragen


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