MRU, Grandes Arcades n° 91


Dossier du Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme, 91, rue des Grandes Arcades et 1, rue des Hallebardes
ADBR, cote 424 D 366

Analyse

Les bâtiments appartiennent à la femme d’Eugène Doirisse qui en a hérité en 1931. Le rez-de-chaussée est occupé par un local commercial, le reste de la maison sert d’habitation, sauf une partie du deuxième étage aménagé en atelier qui dépend du magasin. La maison a été entièrement détruite par le bombardement aérien du 11 août 1944. Le propriétaire possède deux autres maisons sinistrées à Forbach ainsi qu’une autre place Brant où il habite. Le bâtiment est décrit dans les formulaires prévus à cet effet et de manière plus précise dans un état des lieux rédigé par le propriétaire lui-même.
Le permis de construire est accordé en 1952. L’Architecte des Bâtiments de France impose des conditions pour reconstruire le bâtiment, édifié suivant les plans de Michel d’Ixnard au XVIII° siècle et inscrit à l’Inventaire des Sites.
Des litiges s’élèvent les années suivantes au sujet des fondations qui subsistaient en partie. Le réviseur des comptes du Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme estime dans son rapport d’août 1959 que la reconstruction intégrale des fondations ne relève pas des dommages de guerre. Le réviseur principal estime quant à lui que les fondations devaient être reprises intégralement et qu’il aurait fallu que l’administration choisisse l’une des deux solutions possibles, ce qu’elle n’a pas fait.
Comme le propriétaire doit engager des sommes supérieures aux dommages de guerres qui lui seraient attribués, il est autorisé à acheter plusieurs créances qui reposent sur d’autres meubles ou immeubles.

Extraits du dossier, sommaire

(I) Déclarations et expertises

Renseignements généraux

Dossier n° N.V. 467 Z (Modèle DH 8)
Renseignements généraux
Adresse de l’immeuble – 1 rue des Hallebardes à Strasbourg
Nom et adresse du propriétaire – DOIRISSE Eugène, 6 Place Brant à Strasbourg
Croquis d’implantation de l’ensemble immobilier

Destination – Rez de chaussée, magasin. 1°, 3°, 4° étage, habitation. 2° étage en partie habituellement, en partie ateliers propre fabrication de cravates
Quotité du dommage – Totalement détruit
Origine de propriété – Le bâtiment provient d’une succession. Il appartenait aux parents de ma femme. J’en suis devenu propriétaire le 10 juin 1931. Ma femme et moi l’avons hérité à cette date
Droits réels – Le bâtiment était grevé d’aucuns droits réels
Ancienneté – Date de construction inconnue
Locations – Le bâtiment était loué en totalité le 1.9.1939. Loyer, rez-de-chaussée et 1° étage Frs. 50.000
II° étage occupé par moi-même était loué en 1937, 10.800
III° étage, 1254,
IV° étage 2943. Par an, Frs. 67 997.
Assurance. En 1939, Cie. d’Ass. Rhin & Moselle assuré = Frs. 800.000
En 1944 à Bad. Gebäude Versicherung Anstalt Karlsruhe, assuré pour R.M. 200.000. Risque de guerre ? non

Dossier de destruction

(A 2) Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme
Loi des 11 octobre 1940, 12 juillet 1941 modifiée les 8 novembre 1941 et 7 octobre 1942
Dossier n° NV 447 Z
Dossier de destruction
Etat-civil du propriétaire, DOIRISSE Jean Eugène, né le 12 Février 1880 à Forbach (Moselle), nationalité française, propriétaire, domicilié à Strasbourg (Bas-Rhin) 6 place Sébastien Brant. – Nom et prénom du conjoints, Doirisse née Meyer Marie Antoinette Madeleine Yvonne, date et lieu du mariage, 31 mars 1910 à Strasbourg, régime matrimonial, communauté de biens
Renseignements relatifs à l’immeuble sinistré. Adresse, Strasbourg Rue des Hallebardes N° 1 et Rue des Grandes Arcades N° 91
Plan cadastral section 63 parcelle 71
Date, cause et circonstances du sinistre – 11 août 1944 par bombardement aérien
Modalités de règlement (…)
Croquis d’implantation [croquis]
Strasbourg le 20 juin 1945

Biens sinistrés qui appartiennent au propriétaire

Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme
Feuille de renseignements complémentaires
(Nom et adresse du sinistré, Doirisse, Jean Eugène, Strasbourg, place Sébastien Brant n° 6
(Situation du bien sinistré) rue des Grandes Arcades N° 91 et rue des Hallebardes N° 1 à Strasbourg (dossier N° N.V. 447 Z)
Avez-vous été victime d’autres sinistres que ceux faisant l’objet de la présente demande ? Oui
Immeuble, Strasbourg place Séb. Brant n° 5 et 6 (N.V. 12 396 Z)
Immeuble, Forbach (Moselle) rue Nationale n° 110 (L.H. 2697 Z)
Immeuble, Forbach (Moselle) rue Nationale n° 112 (L.H. 2698 Z)
Mobilier, Forbach (Moselle) rue Nationale n° 112 (L.H. 26 675 Z)

Lettre à l’architecte Auguste Haentzler au sujet du dossier, 3 septembre 1945

Procès verbal d’expertise

Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme. Dossier n° N.V. 447 Z (Modèle DH 6)
Procès verbal d’expertise
Adresse de l’immeuble – 1 rue des Hallebardes à Strasbourg
Propriétaire – DOIRISSE Eugène, 6 Place Brant à Strasbourg
Personne convoquée – DOIRISSE Eugène, 6 Place Brant à Strasbourg
Date de la convocation – 30 mars 1946
Personnes présentes – DOIRISSE Eugène, 6 Place Brant à Strasbourg
Qualité en laquelle agit cette dernière : propriétaire
Date d’expertise – 5 avril 1946

Origine du sinistre – Bombardement du 11 août 1944
Consistance des dégâts
Bâtiment n° 1

Bâtiment élevé d’un rez de chaussée sur caves, de quatre étages carrés, d’un cinquième avec mansardes et d’un grenier.
Ce bâtiment est complètement détruit ; il ne subsiste que les caves, mais le bon état de ces dernières n’a pu être constaté, l’accès desdites étant comblé.
Description
Le rez de chaussée était aménagé en magasin.
La devanture était en dalles de granit noir poli avec glaces en encadrements en fer profilé
Les portes en fer vitré.
Formules extérieurs : volets roulants en fer.
Un grand store roulant avec toile.
La porte d’entrée de l’immeuble était en fer forgé avec glace.
A l’intérieur le sol des magasins était parqueté de chêne.
Les étalages étaient en glace dans armature en fer.
L’escalier intérieur était en chêne.
Installation électrique avec globes diffuseurs.
L’entrée de l’image était dallé en mosaïque.
Le sol de la cour était dallé en ciment.
Les appartements des premier, deuxième et troisième étages comportaient : parquet en chêne dans les chambres, dallage mosaïque dans le corridor et carrelage dans la cuisine et salle de bain.
Les salles de bain comportaient : baignoire en fonte émaillée, toilette en faïence avec glace et chauffe bain au gaz, revêtement en faïence sur murs et baignoire.
Les cuisines comportaient : cuisinière, évier en faïence, revêtement au dessus
Quatre fourneaux à charbon et deux fourneaux à bois par étage
Installation livres avec sonnettes (dans tous les étage compris cave)
Le quatrième étage comprenait deux logements.
Parquet en chêne dans les chambres, dallage dans la cuisine et couloir, cuisinière, évier en grès, fourneaux à charbon et à bois, lumière électrique.
Au cinquième étage : 5 mansardes et quatre compartiments avec séparations en bous en un W.C.
Au sol, parquet sapin.
Grenier, plancher en sapin.
Cage d’escalier.
Escalier en chêne, marches en chêne et rampe en fer forgé avec main courante en bois. Au dernier étage, marches en sapin et rampe en bois.
colonnes montantes et canalisations d’eau.
En façade, volets et appuis à toutes les croisées.

Petit bâtiment annexe dans la cour.
Elevé d’un rez-de-chaussée sur terre plein et de deux étages à usage de buanderie et remises, avec W.C. à rez de chaussée.
Ce bâtiment est complètement détruit. (installation électrique)

Caractéristiques techniques du bâtiment N° 1
Croquis cotés [plan, coupe]
Désignation de l’étage – Surface hors œuvre ou entre axes de mitoyenneté – Hauteur de sol à sol – Destination principale
Sous-sol – 203 m²
Rez-de-chaussée (commerce) – 236 m², commerce
1° étage – 236 m², habitation
2° étage – 236 m², habitation
3° étage – 236 m², habitation
3° étage – 236 m², habitation
Comble aménagé
Ancienneté de l’immeuble, 1850
Etat d’entretien des ouvrages de couverture : bon – menuiserie : bon – peinture : bon
Dimensions approximatives des cours et courettes : 20,00
Nature des principaux murs : briques avec enduit en encadrements en pierre
ossature des planchers, bois
couverture : tuiles plates
Agencements modernes existants : eau, gaz, électricité, salle de bains, W.C., tout à l’égout

(II) Reconstruction, permis de construire

Permis de construire

Arrêté accordant le permis de construire pour des bâtiments sinistrés
Dossier N°447 Z
P.C. n°305/52
Le Ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme,
vu l’ordonnance n° 45-2542 du 27 octobre 1945 relative au permis de construire,
vu le décret n° 46-1792 du 10 août 1946 portant règlement d’administration publique pour l’application de l’ordonnance susvisée,
vu l’arrêté du 13 septembre 1946 relatif à l’application du permis de construire en ce qui concerne les bâtiments sinistrés,
vu la demande de permis de construire présentée le 20.11.1951 par M. DOIRISSE Eugène, demeurant 6 Place Brandt à Strasbourg
pour la reconstruction de l’immeuble d’habitation avec magasins à Strasbourg, 91. Rue des Grandes Arcades
vu l’avis favorable en date du 14.1.1952 de la Pol. du Bat.
vu l’avis favorable en date du 3.1.1952 du Chef du Service Départemental de l’Urbanisme et de l’Habitation,
vu l’avis des services consultés en application de l’article 5 de l’ordonnance susvisée,
vu l’avis de l’architecte des Bat. de France du 6.2.1952,
Arrête :
Article 1° – Le permis de construire est accordé à M. DORISSE Eugène pour les travaux décrits dans la demande qu’il a présentée, sous réserve de l’observation des conditions particulières énumérées ci-après
1°) L’immeuble sera implanté suivant disposition prévue au plan de situation reconnu exact par le Service Municipal d’Arpentage en date du 11.12.1951 (voir au verso)
Copie conforme du présent arrêté sera notifiée :
1° à M. le Maire de Strasbourg,
2° à M. le Chef du Service Départemental de l’Urbanisme et de l’Habitation,
3° à M. DORISSE Eugène s.c de M. MEYER rené Architecte
Fait à Strasbourg, le 12 mars 1952
Pour le ministre et par délégation, Signé : Le Guillou

Conditions particulières
2°) Les travaux seront réalisés suivant projet dressé le 10.11.1951 par M. Meyer René, architecte et approuvé par l’I.D.U.H. en date du 12.2.1952 compte tenu des observations formulées par l’architecte des Bâtiments de France dans sa note du 6.2.1952
3°) Les prescriptions du Règlement Sanitaire Départemental (édition du 6.9.48) devront être strictement observées notamment en ce qui concerne l’architecte 21.
4°) Les observations formulées par la Police du Bâtiment dans sa lettre du 14.1.1952 devront être strictement respectées.
5°) Le présent permis de construire est délivré sous réserve des droits des tiers y compris ceux de la ville de Strasbourg.
6°) Les données générales du plan et du programme d’aménagement ainsi que les prescriptions du règlement particulier des îlots prioritaires devront être strictement observées. La construction d’annexes devra faire l’objet d’un avenant au présent permis.
7°) Le Permis de Voirie est indispensable avant le début des travaux.

Certificat de travaux réalisés en 1900

Ville de Strasbourg
Strasbourg le 14 novembre 1952
Attestation
Il ressort des archives de la Police du Bâtiment que des travaux de transformation et de consolidation ont été exécutés au rez-de-chaussée (magasin) et au premier étage de l’immeuble situation 91, rue des Grandes Arcades et 1, rue des Hallebardes à Strasbourg.
Ces travaux ont été autorisés par acte d’autorisation (Bauschein) V n° 1310 en date du 2 mars 1900.
[in margine :] attestations pour réductions de 1/5 de l’abattement de vétusté

Certificat de l’Architecte des Bâtiments de France

L’Architecte des Bâtiments de France Fernand Guri
Certificat
L’Architecte des Bâtiments de France soussigné certifie par la présente que du fait que l’immeuble 91 rue des Grandes-Arcades est inscrit à l’Inventaire des Sites et situé dans le rayon de protection d’édifices classés parmi les Monuments Historiques, l’autorisation préalable à la délivrance du permis de construire (loi n° 92 du 25 février 1943) été délivrée sous les réserves suivantes.
1) Reconstruction à l’identique, sauf quelques légères modifications des façades sur rues et suivant plans établis par le Service d’Architecture de la Ville de Strasbourg
2) Les devantures situées rue des Hallebardes et Place Gutenberg devront être traitées de la même façon, c.à.d. avec encadrement de pierre de taille
3) Les enduits seront clairs et lisses et leur couleur arrêtée d’un commun accord sur place
4) Les toitures seront couvertes de tuiles plates vieilles ou tuiles neuves faites à la main.
Fait à Strasbourg le 27 février 1954.
L’Architecte des Bâtiments de France

Avenant au permis de construire

Dossier N° 447 Z, P.C. N° 564/53
Avenant au permis de construire N° 305/52 délivré à Doirisse, Eugène en date du 13 mars 1952 (…)
arrête. article. 1° Le P.C. N° 305/52 est validé pour une durée d’un an à compter du 8.4.1953
Fait à Strasbourg le 8 avril 1953

Conditions imposées à la reconstruction

Ville de Strasbourg
Objet. Reconstruction de l’immeuble 1 rue des Hallebardes – 91, rue des Grandes-Arcades
Certificat
Il est certifié que, dans l’intérêt de la protection du site de la Place Gutenberg, servant d’avant-plan à la vue sur la Cathédrale, la reconstruction de l’immeuble situé à l’angle de la rue des Hallebardes et rue des Grandes-Arcades a été imposée au propriétaire, Monsieur Guy Doirisse, sur la base des anciennes façades et plans élaborés par l’architecte Ixnard.
Cette mesure a été prise en accord avec la Commission Départementale des Sites et le Service des Monuments Historiques. Elle comprenait également la servitude de l’emploi de pierres de taille pour les encadrements des fenêtres, bandeaux et le revêtement du rez-de-chaussée.
Strasbourg, le 5 janvier 1954. Le Maire, p.d. (signé)

(III) Propriété

Livre foncier

Tribunal cantonal de Strasbourg
Copie par extrait, feuille n° 1340 du livre foncier de Strasbourg
DOIRISSE Eugène, directeur, sa veuve Marie Antoinette Yvonne née Meyer, sans profession à Strasbourg, propre la moitié,
DOIRISSE Guy Virgile Auguste, fabricant à Strasbourg, pour la moitié, en communauté de biens dissoute. signe E. Ponton
(2) section 63, parcelle 71, Rue des hallebardes Nr. 1 et Rie des Grandes Arcades Nr. 91, 2 ares 72 centiares, sol, maison
Inscriptions. 10 juin 1931, dévolution successorale et contrat de mariage (Ann. 653) signé Schaeffer
Observations. 26.5.51. Remembrement. (Ann. 360) signé E. Ponton
8 décembre 1949. Succession (Ann. 923) signé E. Ponton
Cette copie par extrait qui ne contient que la propriété de l’immeuble sect. 63 Nr. 71 et les charges, restrictions et hypothèques grevant cet immeuble, est certifiée conforme.
Strasbourg le 12 juin 1951 à 10 heures 55 minutes
Tribunal cantonal. Bureau foncier. Le greffier (signé)

Certificat d’hérédité

Certificat d’hérédité (VI 324/49)
Est seul et unique héritier en vertu de la loi de Jean Eugène DOIRISSE, en son vivant directeur, ayant été domicilié à Strasbourg et y décédé le 2 mai 1949, son fils,
Guy Virgile Auguste DOIRISSE, né le 17 mars 1911, fabricant, demeurant à Strasbourg, 6, place Brandt,
pour la totalité de la succession.
L’épouse survivant Marie Antoinette Yvonne née Meyer, sans profession, demeurant à Strasbourg, 6, place Brandt, a droit à l’usufruit de la moitié de la communauté qui ne lui revient pas en toute propriété en vertu du contrat de mariage dressé par Me Schwartz, notaire à Strasbourg en date du 23 décembre 1925.
Pour les biens successoraux situés ou existants à l’étranger, l’héritier est tenu de requérir l’envoi en possession
Strasbourg le 23 mai 1949
Tribunal cantonal, signé Martz

(IV) Litiges

Procès verbaux

Procès verbal de vérification et de constat 9 octobre 1952, 30 mars 1953, 12 janvier 1954, 26 mars 1954 Courrier de l’architecte René Meyer, déclaration concernant les fondations (5 mars 1953)
Extrait des procès verbaux et observations (2 octobre 1958)

Rapport du réviseur

Affaire Dorisse – rue des Hallebardes à Strasbourg
Rapport à Monsieur le Chef du Service des Dommages de Guerre s/ couvert de Monsieur le Chef de la Division des Evaluations
Le présent rapport a pour objet d’étudier dans quelles conditions pourraient être prises en compte au titre des dommages de guerre (à l’heure où l’immeuble est reconstruit) les anciennes fondations reconnues utilisables lors du contrôle du devis de destruction par le vérificateur de l’Administration et par l’architecte Evaluateur-Reconstructeur (voir procès verbal de constat du 15 Juin 1953 signé conjointement du vérificateur et de l’architecte).
Etat ancien
Les fondations de l’immeuble Doirisse étaient constituées par des murs de 1,18 m d’épaisseur. Ces murs descendaient à une profondeur moyenne de 0,50 m sous le niveau de l’ancien sol de cave.
Etat nouveau
Les murs restants et reconnus bons par l’architecte (voir P.V. du 15 juin 1953) ont été démolis à partir de 0,80 m sous le niveau de la nouvelle cave. Des puits ont été creusés jusqu’à une profondeur moyenne de 3,30 m au dessous du niveau du sol de l’ancienne cave.
Considérations sur ce nouveau système de fondation
Il semble que le constructeur pour des raisons de sécurité ait voulu fonder l’immeuble sur le gravier.
Jusqu’à preuve du contraire ce nouveau mode de fondation est arbitraire. En effet, aucun essai du sol n’a été effectué. Il n’est pas prouvé que le nouveau sol de fondation est meilleur que l’ancien. Réciproquement il n’est pas démontré que l’ancien sol était impropre à supporter la nouvelle construction (il supportait bien l’ancienne qui était plus lourde que la nouvelle).
Conclusions
Les murs de fondation de l’immeuble Doirisse n’ont subi aucun dommage de guerre direct ainsi que le prouve l’acceptation par l’architecte du P.V. du 15 juin 1953.
Le changement de mode de fondation est uniquement le fait du bon vouloir du propriétaire et de son architecte.
En conséquence il est impossible au Réviseur soussigné à qui incombe la responsabilité de la fixation d’une créance d’accepter e 1959 (6 ans après) de considérer les anciennes fondations de cet immeuble comme sinistrées à 100%
Strasbourg, le 21.8.1959, (signé) Coudert
Transmis à M. le Chef du Service DG. compte tenu des remarques faites par le réviseur sur l’état des fondations après sinistre une décision de l’autorité supérieure est nécessaire. Le 21.8.1959, signé Guinoiseau

Rapport du réviseur principal

Section coût de la reconstruction
Affaire : Immeuble Doirisse – 91 Rue des Grandes Arcades, Strasbourg
Dossier NV 447 Z
Tout cet immeuble sinistré par le bombardement aérien à 98 %., le vérificateur chargé du contrôle des devis et avenants de l’architecte R. Meyer n’a pas pu* retenir les murs en fondation du côté de la Place Gutenberg et de la Rue des Hallebardes sous prétexte que ces murs sont réutilisables malgré quelques petites fissures constatées.
Vu que l’immeuble est reconstruit depuis 4 ans, aucun contrôle ou sondages sur place n’est plus possible.
Toutefois la question a été posée, si techniquement il était possible de réutiliser les vestiges existants pour la reconstitution de l’immeuble à l’identique. Au sujet, je précise que les fondations exécutées d’après les règles de l’art sont la base de toute construction immobilière permettant une répartition uniforme des charges à taux de compressibilité normal et donnant un coefficient de sécurité tel que tout danger d’affaissement ou d’écroulement soit écarté.
Est-ce que ceci aurait été possible dans le cas de l’immeuble Doirisse ? Pour répondre à cette question grave, il y a lieu de noter que l’immeuble forme un rectangle [croquis]. Les murs de fondation du triangle ABC existent en briques de 0,78 m, ceux du triangle CDA sont détruits. La diagonale AC forme la limite des 2 fondations.
Quoique les fondations détruites étaient en briques de 0,40 m épaisseur (en partie mitoyens), l’architecte avait prévu pour la reconstruction des murs de 0,40 en béton banchi, mode de reconstruction généralement employé dans la région pour les murs de fondation.
Quel aurait été le comportement des fondations en réutilisant la moitié restante en briques et exécutant l’autre partie en béton banchi ? Supposant que le terrain n’aurait pas été bouleversé dans ce quartier fortement sinistré, la partie neuve aurait travaillé normalement par tassement lent tandis que la partie subsistante serait restée stable. Cette inégalité est encore en balance entre les points A-C sources de naissance de fissures de décollement verticales.
Une exécution pareille aurait été contre toutes les règles de l’art qui veut que dans les rigoles de fondation on enlève toujours la vieille maçonnerie et les souches d’arbres pour avoir une uniformité du terrain.
L’architecte conjointement avec l’entreprise aurait engagé sa responsabilité des suites graves qui puissent en résulter et je ne veux que citer quelques exemples de catastrophes survenues dans les dernières années dont les causes étaient toujours des défauts de fondations.
Affaire SATP, Usine Gluck à Mulhouse – Gris* Châteauroux – 2 immeubles d’habitation à Francfort, Cologne – 1 immeuble à Istamboul – et il y a 2 mois 1 immeuble à Isari (Italie) faisant 58 morts (Il ne s’agit que de constructions neuves).
Des nombreux architectes consultés m’ont tous affirmé que dans le cas présent, ils auraient refusé de réutiliser les vestiges subsistants.
2 solutions ne pouvaient être envisagées, soit enlever toutes les parties subsistantes et créer des fondations nouvelles, ce qui a été fait dans le cas Doirisse, ou consolider l’ensemble des fondations anciennes et nouvelles par un chaînage solide en béton armé.
Du point de vue de la législation sur les dommages de guerre, les textes d’application sont muets que la réutilisation des vestiges des fondations non touchées. A défaut d’une jurisprudences précise, c’est à l’appréciation pure et simple du vérificateur qu’il incombait la charge d’accepter ou refuser la prise en charge dans la créance D.G. de ces parties subsistantes.
Il est bien facile de déclarer ces vestiges comme réutilisables du moment qu’aucune responsabilité personnelle n’est engagée en cas de suites graves et qu’on se retranche derrière l’architecte, homme de l’art, pour lui laisser sa décision à prendre pour le reconstruction de l’immeuble sinistré.
A mon avis, 2 solutions auraient dues être prises soit de considérer ces murs de fondation comme vestiges non réutilisables (ce qui a été la cas), ou d’accorder la consolidation des fondations par un chaînage en B.A. de 0,40 x 0,50 pour l’ensemble des fondations.
L’architecte avait prévu pour ces fondations en litige les frais suivants :
murs en briques en fondation de 0,78, façade place Gutenberg 1,37 x 3,80 = 43,20 m², façade rue des hallebardes (22,13 – 1,18) x 3,80 = 79,61 m² (total) m² 122,81 à fr. 314, (soit) fr. 38.562, valeur 1939
Las frais de consolidation en B.A. de 0,40 x 0,50 se seraient élevés comme suit (…), total fr. 11.718,60, valeur 1939
Strasbourg le 16/10 59. Le Réviseur principal, A. Schmitt

(V) Transfert de créances, compte

Demande d’achat de dommages de guerre

Immeuble Doirisse, 1 rue des Hallebardes, Strasbourg
Après examen du dossier de la demande d’achat de fr. 3.000.000 de dommages de guerres, il résulte
1° que les anciennes fondations n’ont pas été réutilisées du côté rue des Hallebardes à cause du recul de l’alignement de la rue, ni du côté de la cour intérieur imposé par le Service d’Urbanisme,
2° que la Commission départementale des Sites et des Monuments historiques a imposé un revêtement de dalles de pierre de taille du rez de chaussée au 1° étage et la reconstitution de la façade dans l’état ancien avec un nombre exagéré de fenêtres avec encadrement en pierre naturelle d’un coût très onéreux.
Dans ces conditions, il paraît normal que les DG. ne suffisent pas à la reconstruction de l’immeuble d’autant plus que le propriétaire profile de la circonstance à moderniser l’immeuble en installant le chauffage central et l’ascenseur.
J’émets un avis favorable à cet achat que est justifié par les imposition d’urbanisme
Strasbg. le 1/3/54.

Transfert de créances

Transfert de créances afférentes aux sinistres suivants
Strasbourg 3 rue du Jeu de Paume (bâtiment)
Strasbourg 24 rue Kuhn (stock d’un débit de tabac)
Strasbourg 9 quai St-Jean
Friesenheim Zelsheim (fabrique de brosses et pinceaux)
Mobilier à Forbach
Nehwiller, 71 rue de Jaegerthal (immeuble)
Haguenau, 29 route de Soufflenheim

Compte du sinistre

Compte du sinistre arrêté le 9 avril 1962 (410.905,94 francs)

(Vi) Description des lieux par le propriétaire

Immeuble Doirisse
91 rue des Grandes Arcades – 1 rue des Hallebardes

Façade extérieure. Côté Place Gutenberg & Rue des Hallebardes, entièrement construite en pierres de taille, le tout peint à l’huile
Façade côté cour. Les encadrements des fenêtres, corniches etc. construits en pierre de taille, le reste de maçonnerie (remplissage) construit en briques revêtues de crépis peints à l’huile
Gouttières et tuyaux de descente en cuivre
Toiture en tuiles plates

Rez-de-chaussée
Devanture du magasin (refaite en 1900)
Côté place Gutenberg
Piliers de côté en pierres de taille, garnies de fer profilé, intérieur granit noir (plaques)
Piliers du milieu en fer T garnis de fer profilé, intérieur granit noir.
Socles. En pierres de taille recouvertes de plaques de granit noir même granit que les piliers.
Etalages. Cades en fer, 2 glaces chacune environ 2,80 x 2,90
Porte d’entrée. Porte en fer avec haut-jour, 1 glace dans la porte environ 1 m 2.02 (haut-jour voir le plan)
Etalages Vitrine. A droite & à gauche de la porte d’entrée encadrement en fer, socle granit noir, 2 glaces environ 0,70 x 2,80 chacune, 2 glaces environ 0,80 x 2,80 chacune
Enseigne. Cadre en fer profilé avec corniche et consoles intérieur glace avec inscription (lettres or s/ fond noir) cadre en continu 10,50 long s/ 0,80 haut (voir plan)
([in margine :] cela ne s’appelle pas une) Marquise : 1 grand store, tringlage et mécanisme en fer (cave manivelle en acier) toile environ 20 m²
Fermetures. 3 volets roulants en fer – 1 petite grille entre le pilier du milieu qu’on pouvait enlever.
Marche de l’entrée du magasin. En terrazzo le sol en mosaïque avec inscription S. ULMER
Peinture des parties en fer de la devanture y compris les volets roulants, marquise etc. Peinture à l’huile 3 couches.

Côté Rue des Hallebardes
Piliers en pierres de taille garnis de fer profilé, intérieur granit noir (plaques)
Socles en pierres de taille recouvertes de granit noir (plaques)
Etalages. Cades en fer, 2 glaces chacune environ 1,80 x 2,50 chacune et 3 glaces environ 1,80 x 2,30 chacune.
Porte d’entrée du magasin. Porte en fer avec glace environ 1 m 1,90 et haut-jour (voir plan)
Vitrines à droite & à gauche de la porte du magasin : encadrement en fer, socles en granit – 2 glaces environ 0,70 x 2,30 chacune – 2 glaces environ 0,80 x 2,30 chacune.
Enseigne. Cadre en fer profilé avec corniche et consoles – intérieur glace avec lettres or s/ fond noir (voir plan)
Marquise. Néant
Fermeture. 7 volets roulants
Marche de l’entrée du magasin. En terrazzo, le sol en mosaïque avec inscription S. ULMER
Peinture des parties en fer de la devanture y compris les volets roulants. Peinture à l’huile 3 couches.
Porte d’entrée de la maison. Se compose en 3 parties, la porte d’entrée proprement dite en fer avec glace au milieu et haut-jour (voir plan) à droite & à gauche deux panneaux fixes dont la partie inférieure en fer (panneaux) et la supérieure, cadre fer avec intérieur glace sur fond noir. La porte étant en retrait sur les piliers de la devanture, l’espace entre piliers et porte était garnie de tôle. Les parties en fer sont peintes à l’huile (3 couches comme la devanture) du côté droit de l’embrasure se trouvait le tableau pour la sonnerie électrique de la maison (6 boutons).

Intérieur du Magasin
Plancher. Parquet en chêne
Fonds d’étalages. 2 grands fonds côté place Gutenberg. 6 fonds moins grands côté Rue des Hallebardes (voir plan). Le cadre était en fer, le bas garni de bois le haut garni de glaces avec portes d’accès aux étalages, planchers des étalages en parquet chêne encadre de frise grecque.
Installation électrique. Installation pour globes dont 10 pour le magasin même et 10 pour les étalages (2 globes dans chacun des 6 étalages, vers la place Gutenberg, 1 globe dans chacun des 6 étalages, vers la rue des Hallebardes), 20 appareils d’éclairage 1 tableau de distribution.
Peinture. Le plafond était peint à l’huile 3 couche blanc-crème, les murs de la même couleur en 3 couches, les fonds d’étalages dont les parties étaient en fer intérieurement 3 couches.
Escalier à l’intérieur du magasin au 1° étage. Cet escalier se trouvait au fond du magasin (vers le corridor de la maison) il était en chêne [voir avenant] les marches en bois huilé et verni
Colonne-pilier au milieu du magasin. Ce pilier était revêtu dans le bas de chêne avec baguettes (bois huilé et verni) et dans le haut recouvert de plâtre peint en blanc-crème 3 couches.
Porte de sortie du magasin allant vers le corridor de la maison. Porte à 1 battant.
Corridor de la porte d’entrée de la maison. Sol en dattes mosaïques, murs avec lambris en panneaux de 1 m 10 environ de haut, au-dessus des lambris baguettes formant panneaux. Dans le fond du couloir une porte 1 battant menant à la cour et aux dépendances (réserves, W.C., etc.), les lambris étaient peints en gris Versailles (3 couches), les murs et le plafond en blanc-crème (3 couches). 1 point d’éclairage avec plafonnier (globe) boîte aux lettres 5 compartiments.
Dépendances (vers la cour). Magasin réservé (voir plan). 1 porte. 1 point d’éclairage plafonnier et interrupteur, plafond peint à la détrempe, murs à l’huile, sol ciment. W.C. (voir plan) avec siège et chasse d’eau, petit lavabo, conduite d’eau, porte, 1 point d’éclairage avec interrupteur, plafond peint à la détrempe, le reste à l’huile 3 couches, sol ciment.
Buanderie (voir le plan), 1 porte, sol ciment, 1 fourneau de buanderie, 1 point d’éclairage avec plafonnier et interrupteur, plafonds et murs peints à la détrempe.
Echoppe (voir le plan). Porte d’accès.
Cour. Sol cimenté. 1 déversoir avec écoulement, au-dessus conduite d’eau avec robinet.
Escalier allant à la cave. Escalier en pierre, 1 porte à 2 battants

Cave
Escalier allant du rez-de-chaussée au 1° étage. 1° montée marches en chêne, passage vitré verre de couleur, avec toit en verre armé, plafond en verre dépoli, la construction de ce passage est en fer, le plancher en lames de chêne. 2° montée, marches, des 2 côtés main courante, peinture à l’huile 3 couches, gris Versailles.
Palier du 1° étage. Sol dallé, 1 point d’éclairage avec plafonnier. Sur ce palier se trouvait l’interrupteur qui commandait tous les points d’éclairage du corridor et de la cage d’escalier ainsi que le compteur du courant électrique pour la consommation de la cage d’escalier. Sur les paliers des 1°, 2°, 3°, 4° étages se trouvaient les points d’éclairage.

Appartement du 1° étage
Il se compose de 6 chambres, 1 cabinet de toilette, W.C., cuisine, débarras, 1 couloir. Il est séparé du palier du 1° étage par une clôture en bois, avec porte d’entrée, clôture dont le bas sur une hauteur de 0,60 m forme des panneaux en bois, tandis que le haut, donc la partie au-dessus des panneaux en bois est vitré, garnie de verre cathédrale.
Le couloir est séparé en deux (voir plan) avec 1 porte communiquante et avait 3 points d’éclairage avec plafonniers et interrupteurs, le long des murs il y avait des lambris en bois de 60 cm de haut et qui étaient peints à l’huile en gris Versailles (3 couches) au-dessus du papier peint. Le plafond avait des frises et des rosaces aux points d’éclairage. Les placards étaient peints à l’huile (3 couches). A la porte d’entrée il y avait un bouton pour sonnette électrique et une sonnette électrique dans le couloir reliés aussi au bouton électrique à la porte d’entrée de la maison du rez-de-chaussée. Le sol du couloir était carrelé.
1° chambre (vers la place Gutenberg, chambre à 2 fenêtres à côté de la maison Heitz)
Salon. Porte à deux battants venant du couloir. Porte à deux [battants] allant du salon à la chambre voisins (salle à manger). Plancher en parquet chêne. Le long des murs lambris en bois de 0,60 cm de haut au-dessus papiers peints. Plafond avec frises et rosace au milieu, 1 point d’éclairage électrique au plafond avec interrupteur 2 prises de courant au mur. Boiseries et plafond peint à l’huile (3 couches). Sonnette électrique allant du salon à la cuisine. Poêle en faïence à feu continu système Steinmetz, modèle moyen.
2° chambre (vers la place Gutenberg, à côté du salon). Chambre à 5 fenêtres. Porte à 1 battant venant du couloir. Porte à 1 battant allant à la 1° chambre côté rue des Hallebardes. Plancher en parquet chêne. Le long des murs, lambris en bois de 0,60 cm de haut au-dessus papier peint. Plafond avec frises et rosaces au milieu. 1 point d’éclairage électrique au plafond avec interrupteur, 2 prises de courant au mur. Boiseries et plafond peints à l’huile (3 couches). Sonnette électrique raccordée à la conduite venant du salon et allant à la cuisine. Poêle en faïence à feu continu système Steinmetz, grand modèle.
3° chambre (1° chambre côté rue des Hallebardes). Chambre à 2 fenêtres. Porte à 1 battant venant du couloir. Porte à battant allant à la 2° chambre côté rue des Hallebardes. Plancher en parquet chêne. Le long des murs lambris en bois de 0,60 cm de haut au-dessus papier peint. Plafond avec frises et rosaces au milieu. 1 point d’éclairage électrique au plafond avec interrupteur, 1 prise de courant au mur. Boiseries et plafond peints à l’huile (3 couches). Sonnette électrique raccordée à la conduite venant du salon et allant à la cuisine. Poêle en faïence à feu continu système Steinmetz, modèle moyen.
4° chambre (2° chambre côté rue des Hallebardes). Porte à 1 battant venant du couloir, porte à 1 battant allant à la 3° chambre côté rue des Hallebardes. Plancher en parquet chêne. Le long des murs lambris en bois de 0,60 cm de haut au-dessus papier peint. Plafond avec frises et rosaces au milieu. 1 point d’éclairage avec interrupteur électrique, au plafond, 2 prises de courant au mur. Boiseries et plafond peints à l’huile (3 couches). Sonnette électrique raccordée à la conduite venant du salon et allant à la cuisine. Poêle en faïence à feu continu système Steinmetz, modèle moyen.
5° chambre (3° chambre côté rue des Hallebardes). Porte à 1 battant venant du couloir, porte à 1 battant allant à la 4° chambre côté rue des Hallebardes. Plancher en parquet chêne. Le long des murs lambris en bois de 0,60 cm de haut au-dessus papier peint. Plafond avec frise et rosace au milieu. 1 point d’éclairage électrique au plafond avec interrupteur. 1 prise de courant au mur. Boiserie et plafond peints à l’huile (3 couches). Poêle en faïence à feu continu système Steinmetz, modèle moyen.
6° chambre (4° chambre côté rue des Hallebardes). Porte à un battant venant du couloir. Plancher en parquet chêne. Le long des murs lambris en bois de 0,60 cm de haut au-dessus papier peint. Plafond avec frise et rosace au milieu. 1 point d’éclairage électrique au plafond avec interrupteur. 1 prise de courant au mur. Boiserie et plafond peints à l’huile (3 couches). Poêle en faïence à feu continu système Steinmetz, modèle moyen.
Cabinet de toilette. Porte à 1 battant venant du couloir. Le mur vers le couloir est en partie vitré avec du verre cathédrale, sol en carrelage, plafonds et murs entièrement peints à l’huile (3 couches), boiserie y compris socle peints à l’huile (3 couches), 1 point d’éclairage électrique au plafond avec interrupteur. 1 point d’éclairage électrique au-dessus de la toilette avec interrupteur. 1 prise de courant au mur. 1 chauffe-eau au gaz. 1 baignoire en fonte émaillée avec robinets « eau chaude et eau froide » raccordés à la conduite d’eau et chauffe-eau. 1 toilette à 1 cuvette en faïence blanche sur consoles avec raccords. 1 glace miroir au-dessus de la toilette grandeur environ 60/60. Baignoire et toilette avec écoulements.
W.C. 1 porte avec haut-jour vitré allant du couloir au cabinet. Plancher en sapin recouvert de linoléum, 1 siège cuvette avec chasse d’eau, 1 petit lavabo avec robinet eau froide. Murs et plafond peints à l’huile (3 couches). Boiserie, porte etc. peinte à l’huile (3 couches). 1 point d’éclairage électrique avec interrupteur. 1 verrou à la porte.
Cuisine. 1 porte à 1 battant allant du couloir, 1 porte à 1 battant allant à la pièce débarras du bâtiment annexe. Sol en carrelage. Plafond, murs, boiserie porte, fenêtres y compris socle, peints à l’huile (3 couches), 1 cuisinière à charbon, 1 évier en faïence blanche, conduites d’eau avec robinet au-dessus de l’évier, conduite à gaz et fourneau à gaz. 2 points électriques dont 1 au plafond avec interrupteur, 1 prise de courant, 1 sonnette électrique pour le service du salon, salle à manger, etc.
Débarras. 1 petite pièce du bâtiment annexe. Plancher en sapin, socle, boiserie et socle, peints à l’huile (3 couches). Plafond et murs peinte à la détrempe. 1 point d’éclairage avec interrupteur au plafond.

Appartement du 2° étage
Il se compose de 6 chambres, bains, W.C., cuisine, débarras, palier
Sol dallé, 1 point d’éclairage au plafond avec plafonnier.
Clôture de l’appartement, identique au 1° étage
Couloir, identique au 1° étage
Chambres de 1 à 6, identique au 1° étage
Cabinet de bains, identique au 1° étage sauf la toilette à 1 cuvette
W.C., identique au 1° étage sauf le petit lavabo
Cuisine, identique au 1° étage, sauf évier en pierre de taille au lieu de faïence
Débarras, identique au 1° étage

Suite 2° étage
La partie avant de cet étage (2 pièces donnant sur la place Gutenberg et la pièce attenante donnant sur la rue des Hallebardes, servaient d’atelier pour la fabrication de cravates. Pour cette raison un 2° W.C. pour les ouvrières a été installé dans l’angle entre la clôture de l’appartement et la pièce qui correspond au salon du 1° étage. Comme à cet endroit il y a une colonne de canalisation et de conduite d’eau allant jusqu’au 4° étage, ce W.C. a pu être installé. Il comprend une porte à 1 battant venant du couloir, 1 siège cuvette, 1 petit lavabo avec écoulement, 1 robinet eau froide et conduite d’eau, 1 glace-miroir environ 50/50 cm, 1 point d’éclairage au plafond avec interrupteur. Verrou à la porte. Le plafond et la boiserie ainsi que porte socle intérieur de clôture sont peints à l’huile (3 couches), le mur est tapissé.

Appartement du 3° étage
Il se compose de 6 chambre, bains, W.C., cuisine, débarras.
Sol dallé, 1 point d’éclairage au plafond avec plafonnier.
Clôture de l’appartement, identique au 1° étage
Couloir, identique au 1° étage
Chambres de 1 à 6, identique au 1° étage
Cabinet de bains, identique au 1° étage sauf la toilette à 1 cuvette
W.C., identique au 1° étage sauf le petit lavabo
Cuisine, identique au 1° étage, sauf évier en pierre de taille au lieu de faïence
Débarras, identique au 1° étage

Le 4° étage est divisé en 2 logements
1° logement : chambres 1, 2, 3, 4

Chambre 1. Porte à 1 battant venant du palier, porte à 1 battant allant vers la chambre 2. Plancher en chêne, socles en bois, murs papier peint, boiserie porte, socle peints à l’huile (3 couches). 1 point d’éclairage électrique avec interrupteur. Plafond avec frise et petite rosace. 1 poêle en faïence à feu continu système Steinmetz, petit modèle.
Chambre 2. Porte à 1 battant venant du palier, porte à 1 battant allant vers la chambre 2. Plancher en chêne, socles en bois, murs papier peint, boiserie porte peinte à l’huile 3 couches. Plafond peint à l’huile 3 couches. 1 point d’éclairage électrique au plafond avec interrupteur. Plafond avec frise et petite rosace. 1 poêle en faïence blanche. 1 sonnerie électrique venant du palier.
Chambre 3, identique
Chambre 4, identique
W.C. 1 porte à 1 battant venant du palier. Plancher en sapin recouvert de linoléum, socle en bois, murs et socle recouverts de peinture à l’huile 3 couches. 1 siège cuvette avec chasse d’eau. 1 déversoir en fonte émaillée avec conduite d’eau et robinet. 1 point d’éclairage avec interrupteur.

2° logement, chambres 5, 6, 7, 8, toilettes, W.C., cuisine
Clôture vitrée, identique à celle des 1°, 2° et 3° étages (voir croquis). Porte vitrée à 1 battant, sonnette électrique avec bouton saillant au fond du couloir.
Couloir. Plancher dallé socles en bois au-dessus papier peint. Plafonds avec frises et deux petites rosaces pour point d’éclairage avec interrupteur (1 au milieu du couloir, l’autre près de la cuisine). Plafond et boiserie peints à l’huile 3 couches.
Chambre 5, chambre 6, chambre7, chambre 8, identiques aux chambres 1, 2, 3, 4.
Cabinet de toilette. 1 porte à 1 battant vitrée verre cathédrale venant du couloir. La séparation vers le couloir. Le bas en maçonnerie à 1 m de haut environ. Plancher chêne, socles en bois. Papier peint aux murs. Plafond avec frise simple et petite rosace au milieu 1 point d’éclairage 1 interrupteur. Plafond et boiserie peints à l’huile 3 couches. L’eau et le gaz vont jusqu’au cabinet de toilette mais il n’y a pas de baignoire ni toilette, cependant les tuyaux d’écoulement existaient.
W.C. Identique à celui au 1° logement.
Cuisine. idem
Palier du 4° étage. Sol dallé, socles en bois, murs peints à l’huile (3 couches). Plafond idem, au milieu rosace et plafonnier. 1 point d’éclairage pour la cage d’escalier. Clôture en bois avec porte amenant à l’escalier au 4° et 5° étage (mansardes)
Cage d’escalier au 1° et 4° étage
Du côté du mur le long de l’escalier, lambris et panneaux d’environ 0,80 m de haut. Les lambris sont peints à l’huile en brun moyen. Les murs sont peints en beige à l’huile 3 couche. Les marches de l’escalier et l’escalier proprement dit sont en chêne. La rampe d’escalier est en fer richement forgé. La main courante est en bois de noyer.

Escalier du 4° étage au 5° étage
Escalier en sapin, rampe en sapin, escalier et rampe huilés. Les murs de la cage sont peints à la détrempe.

5° étage (mansardes)
Les murs des chambres 1, 2, 3, 4, 5 sont en maçonnerie.
Les chambres 6, 7, 8, 9, 10, W.C. ont des cloisons en bois non plâtré.
Palier. Plancher en sapin, plafond et mur à la détrempe. Socles le long des chambres 1, 2, 3, 4, 5 en bois socles et portes peints à l’huile (3 couches).
Chambres 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10, identiques
Réduit 9. Porte vitrée à 1 battant venant du couloir. Cloisons en bois huilé. Plafond et murs à la détrempe. Plancher en sapin
W.C. Porte vitrée à 1 battant venant du couloir. Cloisons en bois huilé plafond et murs à la détrempe. Cuvette avec siège en faïence chasse d’eau. Plancher en sapin
Déversoir. Plafond et murs à la détrempe. 1 déversoir en fonte émaillée, conduite d’eau avec robinet. Plancher en sapin

Grenier. Escalier avec rampe en sapin allant du 5° au grenier. Le plancher du grenier est en sapin.

Divers
Canalisation. Il y avait 2 colonnes (tuyaux environ 15 cm). 1 colonne montait sur le devant de la maison (voir plan) jusqu’au dessus du toit. 1 autre colonne montait du côté arrière le long des cabinets.
Conduite d’eau. Même disposition que la canalisation, c.à.d. 1 colonne montait sur le devant de la maison avec embranchement à chaque étage pour lavabo et chasse d’eau. 1 autre colonne montait du côté arrière et desservait cuisine, W.C., cabinet de bains.
Electricité. Au rez-de-chaussée, 1°, 2°, 3° et 4° étages
Mur mitoyen entre ma cour et celle du voisin. Il y avait un mur d’environ 12 m de hauteur (voir plan) et était en briques avec crépissage lequel était peint à l’huile (3 couches)
Le propriétaire (signé)


Les Maisons de Strasbourg sont présentées à l’aide de Word Press.