Logement de l’évêque (1802-1818)


Sur le logement de l’évêque de 1802 (rétablissement du culte) à 1818 (projet d’acquérir l’hôtel de Luckner)

Brouillon de la lettre du 12 mars 1818, relative à la demeure de l’évêque, que le préfet du Bas-Rhin adresse au ministre de l’intérieur : historique et proposition. A la suite, lettre au ministre des Finances (ADBR, cote V 96).

Analyse

Comme on n’a pas trouvé de maison convenable pour servir de palais épiscopal depuis le rétablissement du culte en l’an X, l’évêque a été provisoirement logé dans l’ancien Séminaire (page 3). Un accord est intervenu en l’an XII pour acquérir l’hôtel Luckner, ancien Grand Doyenné, mais divers retards n’ont pas permis de mener ce projet à bien (page 4). L’évêque Saurine a fini par choisir pour demeure l’ancien hôtel de la Prévôté qui a été acquis conjointement par le département du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et la ville de Strasbourg en 1806 (page 7). La maison n’a cependant pas servi à loger l’évêque mais à abriter le Séminaire. Le département a réglé le loyer du logement qu’occupait l’évêque de 1811 à 1813 (page 9). Les nouveaux projets pour abriter le Séminaire dans les bâtiments de Saint-Jean ont été retardés puis contrecarrés par les événements de 1813 (page 11). Le préfet représente ensuite au ministre que l’ancien hôtel Luckner, détenu par les Domaines, conviendrait parfaitement au logement de l’évêque (pages 13 et suivantes).


Transcription

[p. 1] 2° Division – Hotel episcopal – N° 11 377
On demande la concession de l’hotel du Cy dev. Grand Doyenné du chapitre de la Cathedarale Connû aujourd’hui sous le nom de l’hôtel Luckner.
app. le 12 mars 1818

Lettre a son Ex: le Ministre de l’Int.r

Mgr.
Depuis le rétablissement du Culte En France qui date de l’an X. l’administration s’Est occupée du soin de procurer au Diocèse de Strasbourg un Emplacement propre à faire un palais Episcopal, sans que jusqu’à ce jour, c’est-à-dire sans que depuis 17 ans, le Prelat ait pu être logé.
On ne peut cependant pas en Inferer que le Gouvt. soit resté Etranger a la Chose, mais une foule de circonstances qui se sont succédées et même accumulées ont seules pu en retarder l’Exécution. L’Examen que je vais faire de tout ce qui s’est passé ne laissera aucun doute à Cet egard.
Dès le 24. Germ. an X son Ex. qui Vous a précédé Mgr. dans le Ministere de l’Intr., En donnant avis a un de mes Devanciers, de [p. 2] l’Etablissement du libre Exercice du Culte catholique avoit prescrit Entr’autres Dispositions, de pourvoir au logement du nouvel Eveque, soit dans l’ancien hotel Episcopal s’il n’Est pas aliéné, soit au Cas Contraire, dans un Batiment Nl. soit Enfin de toute autre Maniere la plus convenable, en observant disoit-il d’En faire supporter la Depense a la Ville de Strasbourg et dans le Cas d’Insuffisance, d’y suppleer avec les Ressources du Dep.
Pour l’Execution de Cette mesure l’Adm.on avoit representé au Direct.r des Domaines que l’hôtel de l’Eveché etant Vendû, Elle trouvoit que le local le plus Convenable eut été l’Edifice de l’ancien seminaire, sauf à loger ailleurs la faculté de medecine qui s’y trouvoit déjà alors.
Son Ex: ayant demandé un avis sur cette Proposition, il a été Concerté dans l’Intervalle au mois de Messidor an X. au mois de frim. an XI des Mesures, dont le Resultat a été de loger Provisoirement feu M. l’Eveque Saurine dans [p. 3] l’ancien Seminaire.
Cette Disposition qui n’Etoit point definitive a donné le tems de Combiner tant de la part du Prelat que de l’adm. divers Moyens de parvenir a un Etablissement. En effet M. l’Eveque en Combattant les Projets divers Emis a Cette epoque, a reclamé avec force l’ancien hotel Episcopal Vendû a la Ville de Strasbourg, mais Cette demande ayant été Eccartée par un avis Contraire qu’avoit donné M. le Maire et que l’adm.on a appuyé, on a sollicité l’autorisation d’acquerir Conformement a une Deliberation du Conseil G.al le Bâtiment de l’ancien Doyenné du Grand chapitre de la Cathedrale, ou tel autre qui ait pu Convenir ; en Consequence le Conseil, en Votant par sa deliberation du 17. floreal an XI. un fonds de 75 000 f. a autorisé le Prefet a choisir et à faire l’acquisition d’un Hotel Episcopal, Vote que le Ministre avoit approuvé, sauf la sanction du Gouvt.
Tout ayant été disposé pour l’Execution de cette mesure, on a [p. 4] Provoqué des soumissions de la Part des Propriétaires de plusieurs Batimens que l’on a Crû propres a Cet Etablissement et dans le Nombre de Ceux-ci etoit le Sr Busch Propriétaire du Bâtiment de l’ancien Doyenné connû depuis sous le nom de l’Hotel Luckner, et le 15. Vend.re an XII. il a été passé un accord avec lui, lequel ayant été soumis le 24. à l’approbation de l’Ex. d’après l’avis qui en a été donné En même tems a M l’Eveque, et a l’Ing. en chef, s’est trouvé arrêté dans son Exécution d’après les observations faites le 6. frim. suivant.
Une Difficulté etant survenue par Rapport aux Indemnités que reclamoit le Sr Busch pour les Ouvrages quil a fait faire a ces Batimens, on a donné le11. Nivose au Gouvt. tous les Renseignemens demandés, ainsi que les Moyens de terminer ce Different et par une Nouvelle lettre du 27 floreal suivant on a rappellé a son Ex: les Propositions faites [p. 5] pour concilier tous les Interets.
La marche que Cette affaire a suivie, forme la premiere Periode ; la 2.de date depuis le Projet de l’Hotel Luckner jusqu’à l’achat de Celui de la Prevoté, et l’on Voit quil a Existé entre Ces deux Epoques un Intervalle d’un an.
Il n’en falloit pas un si long pour decider le Sr Busch qui ne recevoit aucune solution, de vendre son Domaine a l’adm.on de la loterie qui s’y est trouvée autorisée en Vertû d’un Decret du 23. Ventose an XIII. mais quelle a été la surprise de l’adm.on lorsqu’elle a vû qu’un autre Decret du 24. prairial suivant l’autorisoit de faire le même achat pr. l’Hotel Episcopal.
Il est inutile que je rapporte ici les Demarches faites dans le tems, pour que ce Decret soit rapporté, mais j’En parle pour observer qu’il s’Est agi de présenter au Gouvt. d’autres locaux propres à l’Etablissement, afin de déterminer [p. 6] dans le nouveau Décrêt à Intervenir Celui sur lequel seroit tombé le Choix.
D’autres soumissions ayant été reçues au Nombre de trois, on les a successivement Communiquées a feu M. l’Eveque Saurine, mais il etoit longtems à se déterminer pour la Preference quil avoit à donne a l’une d’Elles, et c’est dans Cet Intervalle qu’il a été rendû un Nouveau Décrêt sous la date du 2. Nivose an XIV. sans désignation de l’Immeuble, mais portant 1° quil sera Imposé 60 000 f. sur les deux Départemens, que la Ville de Strasbourg Payera 30 000 f. sur les fonds libres pr. l’acquisition d’un Hotel Episcopal, 2.do que le Decret du 25. prairial an XIII. est rapporté.
L’adm.on ayant fait connoitre le 17 Mars 1806 a M. l’Eveque quelle a délégué deux membres du Conseil Gl. pour faire Cette acquisition, ce Prelat, par ses lettres de 19. et 24. avril 1806 [p. 7] a Proposé la Prevauté comme etant l’hotel qui lui convenoit le mieux.
Les avis ayant été donnée de part et d’autre et leurs Contenus sur les Stipulations Provisoires ayant été confirmé, il a été Passé Contrat de Cet Immeuble le 7. juin 1806. et toutes les mesures ont été prises pour le Payement lequel se trouve Consommé depuis longtems, d’après le mode qui en avoit été arrêté.
Arrivée à ce Point, l’adm.on pouvoit penser quelle n’auroit plus a s’occuper de Cet objet, si ce n’est pour faciliter a M. l’Eveque les moyens de don Déménagement mais il n’En a pas été ainsi et la suite qu’a eû l’affaire forme la 3.° Periode.
Le défaut d’Emplacement necessaire aux seminaristes ayant Exigé qu’on les mit Provisoirement dans ledit Hôtel, le Prelat avoit demandé qu’on disposat En leur faveur d’un plus Grand Nombre de pièces [p. 8] afin qu’ils ne fussent pas obligés de Coucher En ville.
Cette Disposition a donné lieu a un ordre de son Ex: le Ministre des Cultes, en date du 28. 7.br 1811. portant qu’une partie du Batiment etant occupée par les seminaristes, il paroissait Convenable de les y laisser, jusqu’à la Concession de la Commanderie de St. Jean, que d’après Cela, il etoit necessaire de Pourvoir au logement provisoire de M. l’Eveque, en louant pour lui une Maison convenable.
Par ses lettres des 19. et 23. 8.br de la même année, mon Predecesseur a reclamé Contre cette Mesure, attendû qu’il n’y avoit point de fonds Prevûs pour le budget pour ce loyer, que le logement du Prélat etant Entierement isolé et Indépendant de Celui des seminaristes qui n’y ont été mis que sur sa demande Expresse, rien n’Empechoit que le Decret qui avoit ordonné que le Prevoté servit de Palais Episcopal ne fut Executé, enfin que ce ne pouvoit etre qu’en Vertu d’un [p. 9] autre Decret que cette Destination put ne pas rester la même.
Après un Echange d’une longue Correspondance a ce Sujet, il a été ordonné le 9. janv. 1812. que le Dept. Payeroit un loyer de 3000. f. par an, pour la Maison que le Prelat auroit loué.
Ce Payement ayant eû lieu pour les Années 1811. 1812. et 1813. on pensoit qu’à la fin de cette derniere année, les Batimens de St Jean Concédés par un decret du 14. juillet 1812. pour un seminaire pourroient être disposés de manière a rendre l’Hotel de la Prevauté a sa premiere destination.
En Effet l’adm.on ayant eû à cœur d’assurer l’Execution de Cette Mesure, avoit Procédé dans le tems, d’après l’autorisation des travaux d’appropriement jugés Necessaires, mais l’Evacuation des Batimens servant alors de Magasin Principal pour les hopitaux Militaires, et de [p. 10] dépôt de Medicamens ne pouvant avoir lieu que de l’autorité de son Ex. le Ministre de la guerre (demande faite mais restée sans suite) l’adjudication dont je Viens de parler quoiqu’approuvée n’a point reçue d’Execution.
Dans Cet Intervalle sont survenus les Evenemens de 1813. et la Retraite subite des armées françaises ayant fait refluer sur le Dept. et notamment sur Strasbourg un Nombre Considérable de Militaires malades, mon Predecesseur a decidé que tous Ceux qui etoient attaqués du typhus ne seroient pas Confondûs avec les autres malades, afin de Prevenir la Contagion, en Consequence il leur a été affecté les Batimens de St Jean quil a fait disposer en toute hate pour servir d’hôpital mais les Evacuations continuelles et successives qui ont été ordonnées ont bientôt rendû ce Batiment a leur premiere destination, sans cependant que le Remise en ait été faite par l’adm.on [p. 11] Militaire.
Les Cantonnemens de l’armée d’occupation ayant été determinés, je n’ay pas perdû un Instant pour faire Etablir un Casernement et l’hospice de Stephansfeld situé a 4. lieues de Strasbourg toujours occupé part les Enfans trouvés ayant presenté toutes les Convenances desirables pour En faire une Caserne j’ay prescrit le 1 fev. 1816. le transferement de Ces Enfans dans la Commanderie de St Jean a Strasbourg, afin d’utiliser ces Batimens et menager a mes administrés des Communes Environnantes deja Epuisées par les charges de Guerre le Desagrement de loger les troupes.
Le Gouv.t ayant deferé a ma demande, en autorisant le 27 du meme Mois l’occupation de ces Batilmens a titre de Prêt Gratuit et momentané, j’y ai fait transferer de suite les Enfans trouvés qui y resteront jusqu’à ce que l’Hospice de Stephansfeld puisse être rendu a sa [p. 12] destination primitive.
Tel est Mgr l’Exposé des Mesures administratives prises pour procurer au Diocèse un Palais Episcopal ainsi qu’un Emplacement propre à en faire un Seminaire : il en resulte Cependant que M l’Eveque est sans logement, et qu’il en est à peu près de même des seminaristes, attendû qu’aujourdhui leur nombre est trop fort pour l’Etendue du Batiment, sans que l’on puisse dire qu’il Excede Ce qu’il doit être, en raison des Besoins du culte et surtout si on vouloit distraire une partie du local pour une autre Destination.
Si l’ancien seminaire etoit rendû au Diocese, l’Hotel de le Prevauté qu’occupe dans ce Moment cet Etablissement seroit de même rendu a sa premiere destination, Celle de loger M. l’Eveque, mais comme la première de ces mesures paroit être soumise a plus d’une difficulté, il n’y a qu’un Moyen de parer a Cet Inconvénient, il [p. 13] Consiste, Mgr. a Convertir la partie de l’Hotel Luckner qui n’est pas Vendue, En Palais Episcopal.
Sans faire le description du local qui reunit aussi un jardin, tandis que l’Hotel de la Prevauté n’en a pas, je me refere a tout Ce qui a été dit a Cet Egard, lorsque mon Predecesseur, de l’avis de l’Inspr. en chef, a demandé dans le tems que l’on fixat son choix sur ledit hotel habité autrefois par M le Prince de Lorraine alors Grand Doyen du Chapitre de la Cathedrale.
M. le Direct.r des Domaines ayant fait des Dispositions pour le louer, j’ay sursis a l’approbation qu’il m’a demandée de Cahier des charges, persuadé Mgr que Votre Ex. par suite de tout Ce quelle a déjà fait pour le Dép.t que j’administre, voudra bien intervenir favorablement près du Roy, pour que Sa Majesté, dans sa sollicitude Constante pour le bien de la Religion, daigne accorder la [p. 14] concession de Cet Hotel que l’on pourroit rendre pour au service qu’on lui destiné, en y employant. pr. reparations et appropriement une somme de 20 000. f. Environ que le Conseil Gl. ne se refuserait pas à allouer au Budget du Dep.
Veuillez Mgr prendre en Consideration l’objet de la demande que je fais ; je doute dautant moins qu’elle se refusera à l’accueillir avec bonté, que la Permission accordée par l’ord. du Roy a M. l’Eveque de loger dans son château Royal n’est que provisoire, Ce qui Exigera toujours que l’adm.on s’occupe, sous l’autorité du Gouv. de trouver un Emplacement pour M. l’Eveque. [Passage biffé] [p. 15] Je sais qu’en se reportant a l’Etat Ordinaire des Choses, on Pourroit objecter que les troupes alliées une fois parties, l’Hospice de Stephansfeld sera rendu aux Enfans trouvés, que les Batimens de St. Jean a Strasbourg se trouvant par la Evacués, ils suivront la destination qui leur a été donnée par le Décrêt de concession du 14. juillet 1812. Celle d’etre convertis en Seminaire ; Enfin que l’hotel de la Prevoté acheté pour En faire un hotel Episcopal et occupé aujourd’hui par les seminaristes retourneroit de même a sa premiere destination, mais je repondrai a Cela, Mgr. qu’alors de reproduira Infailliblement la grande question déjà agitée de la part du clergé, pour que le seminaire batie de ses fonds et de ceux de M. le Cardinal de Rohan soit restitué et je ne doute nullement que le Nouveau Prélat n’en fasse la demande.
En supposant quelle soit accueillie il s’agira de placer les facultés qui s’y trouvent reunies et pour cela il faudroit non seulement l’Hotel [p. 16] de la Prevoté, mais Encore le Batiment de St Jean, puisqu’aucun d’Eux n’Est assez Vaste pour les contenir toutes quatre.
Dans le Cas Contraire ou la Demande seroit Eccartée, je prendrai la liberté d’observer a Votre Ex: que les difficultés mises en avant par feu M. l’Eveque Saurine se reproduiront Encore de la part du nouveau Prelat, En ce que l’Hotel de la Prevoté n’est point du tout propre a un Palais Episcopal, par l’Exiguité de ses distributions Intérieures, surtout depuis que les pièces qui etoient un peu passables ont été Converties en cellules de seminaristes, et que d’ailleurs Cette maison n’a point de jardin, tandis que l’on trouve une partie des mêmes Inconveniens dans les Batimens de St Jean qui presentent tout l’opposé, puisqu’on a changé les petites chambres qui s’y trouvoient en Grandes salles [p. 17] d’hopital, que d’ailleurs l’Emplacement est beaucoup trop petit pour y loger tous les Seminaristes, enfin qu’il faudroit de très fortes sommes pour remettre dans leur Etat primitif ces locaux tels qu’ils puissent servir aux Etablissemens qu’on leur a destinés dans le Principe, tandis qu’aujourdhuy ils pourroient etre employés avec bien de l’avantage pour le Grand et le petit seminaire dans l’un des quels on pourroit Encore placer le secretariat de l’Eveché.
Je supplie Votre Ex. de Considerer que dans l’une et l’autre hypothese, il est Indispensable de Reserver Comme succursale l’Hotel Luckner, et il est plus que Probable que si votre Ex: En fait la Proposition, Le Roy, dans sa Munificence ne se refusera pas a Cette concession soit au profit du Dép. soit au Profit de la ville de Strasbourg, au [p. 18] Moyen de l’Engagement que l’un ou l’autre prendroit de l’Entretenir a ses frais.
De pareilles Concessions qui ont déjà eû lieu prouvent suffisamment que le Domaine public ne peut pas y perdre sous le Rapport des grandes Dépenses en Réparations, et Celui dont Nous parlons En fournit la Preuve, puisque Celles les plus majeures qui Viennent d’y être authorisées absorbent et audela le loyer qui En auroit été retiré pendant plus d’un an.
J’adresse la Copie de la presente lettre a son Ex. le Ministre des finances, en le priant d’approuver la Mesure que j’ay prise pour Empêcher qu l’hotel dont il sagit ne soit point Loué, et si votre Ex. est d’avis de donner suite a ce Projet, J’En ferai la Proposition au conseil Général, lors de sa Prochaine Renunion, Et [p. 19] il en fera l’objet d’une Délibération speciale que jaurai l’h. de Vous soumettre.
J’ay l’h. &c.

Lettre a Son Ex. le Ministre des finances.

Mgr.
Il m’a été presenté un Projet de Cahier des charges à Imposer pour la location de la Maison Luckner que tenoit a Bail M. de Permon lorsqu’il etoit lieutenant de police à Strasb.
J’ay sursis à approuver ce Cahier, pour les Motifs que j’ay developpés dans la lettre Ecrite sous la date de ce jour à son Ex. le Ministre de l’Intr.
J’ay l’honneur de Vous en adresser une Expedition en Vous priant Mgr. de Vouloir bien Intervenir dans l’Interet du Service pour que la Concession demandée n’Eprouve aucun obstacle, d’autant plus que [p. 20] dans ce moment, Je ne vois pas qu’il y ait possibilité de louer un local qui ne peut convenir qu’à une personne qui a un Grand train de Maison, tandis que toutes Celles qui sont dans ce Cas sont ordinairement Propriétaires Elles même, et ne Voudroient pas demeurer En location.
Je supplie Votre Ex. de ne pas me laisser ignorer la Resolution quelle Voudra bien prendre sur un Projet quil tient a Cœur au Conseil Gl. et a moi de Voir se realiser.
J’ay l’h.


Les Maisons de Strasbourg sont présentées à l’aide de Word Press.