Charte de 1482 – Charte du Serment (Schwörbrieff)


La Constitution de Strasbourg, rédigée sous la forme de charte le 17 octobre 1334 au nom du nouveau consul et du Conseil, met fin aux troubles qui avaient opposé des factions du patriciat urbain en fixant les modalités des élections. Ce texte devait être lu en public au début de chaque année le « jour du serment » (Schwörtag), d’où le nom de charte du serment (Schwörbrieff).
La charte consacrait la prépondérance des tribus (
Zünfte) dans le nouveau Conseil. Cette prépondérance fut accentuée dans les rédactions suivantes. Il y eut quatorze chartes de 1334 à 1482. Après 1482, le texte ne fut plus remanié.

Jean-Yves Mariotte, Les Sources manuscrites de l’Histoire de Strasbourg, p. 70

Le texte ci-dessous de la Charte de 1482 est celui que Jean Lebeau et Jean-Marie Valentin ont publié dans L’Alsace au siècle de la Réforme, 1482-1621 (Nancy, 1985) pp. 18-21.
La traduction ci-dessous dérive de celle des pp. 366 à 372 du livre de Frédéric Piton (Strasbourg illustré, 1855) qui s’inspire des versions françaises publiées au XVIII° siècle. La présente version modifie certaines expressions pour les rendre plus claires et surtout le vocabulaire pour le rendre plus cohérent et moins ambigu.
Constofler est rendu par patricien (au lieu de noble), Antwerk par tribu, tributaire (au lieu de métier, corps de métier ou plébéien), Briefe par Charte (au lieu de constitution), Gericht par gouvernement (au lieu de tribunal).

Texte et traduction

[1] In gottes namen amen. Wir die meistere, die rete, die rittere, die knehte, die burgere, die antwerck und die gemeinde bede rich und arm zu Strasburg verjehen und bekennen mit disem gegenwertigen briefe, das wir gemeinlich und eynmutlich uberkommen sint und uffgesetzet habent ein gemein geriht dem almehtigen gott zu lobe siner wurdigen muter Marien zu eren und der stat Strasburg zu nutz und zu frommen und ouch zu rihten dem armen als dem richen. Und ist dis das geriht : nemlich so sollent ein und drissig personen des rats sin; voran zehen von den constofelern und ein ammeister von den antwercken und darzu zwentzig personen ouch von den antwercken. Und als man jerlich jn den aht tagen ee der alte rat abeginge einen gantzen nuwen rat und einen ammeister gekosen hat umb das do dem nuwen rat ouch kunt und zu wissen sin mögent die sachen die sich by dem alten rat gehandelt und gemaht habent, so sol jerlich der halbe rat bliben sitzen. [1] Au nom de Dieu, amen. Nous les maîtres, les conseillers, les chevaliers, les écuyers, les bourgeois, les tribus et la communauté, riches et pauvres de Strasbourg, nous affirmons, reconnaissons par la présente charte que nous nous sommes réunis et avons décidé unanimement d’établir un gouvernement commun pour la gloire de Dieu tout puissant ainsi que de sa vénérable mère Marie, pour l’utilité et l’avantage de la ville de Strasbourg ainsi que pour régir et juger le pauvre comme le riche.
Ce gouvernement est organisé comme suit. Le conseil doit comprendre trente et un membres parmi lesquels dix patriciens, un consul tributaire et vingt tributaires. Alors qu’on élisait dans les huit premiers jours de chaque année un consul et le nouveau conseil dans sa totalité avant que l’ancien conseil ne se retire, la moitié du sénat restera désormais en fonction pour que le nouveau sénat puisse connaître les affaires qui ont été traitées et faites dans l’ancien.
[2] Also das yeglicher räts herre zwey jore aneinander jm rat bliben sol. Und sol jors der halbe rat und der ammeister gekosen werden mit sollicher ordenunge das die schöffel an yedem antwerck deren ratsherre abegat uff den dornstag noch dem heiligen subenden tage des morgens früge uff ir stuben sin sollent und aldo an des abegonden statt jn den rat kiesen einen andern erbern redelichen man von jrem antwerck, der sie der stat Strasburg aller nützest und wegest beduncket uff ir eide und in mossen als sie des geschriben ordenungen hinder jnen habent. So sollent dann die gantzen alten rete bede constofeler und antwerck die das jore gewesen sint jn der grossen ratsstuben uff der pfaltzen sin und aldo an der abgonden constofeler statt einen onder fromme redeliche mane jn den rat kiesen von den rittern knehten und burgern die sie der statt Strasburg ouch aller nützest und wegest beduncket uff ir eide. Und usz den selben so sollen sie dan kiesen zwen stettmeister von den stuben daruff die gewesen die abegangen sint zu den zweyen stettmeistern die vom alten rat blibent deren yeglicher ein vierteil jors meister sin sol und nit lenger. [2] Chaque conseiller siège donc deux années consécutives, le consul et la moitié du sénat seront élus tous les ans d’après la procédure suivante. Les échevins des tribus dont le conseiller cesse ses fonctions doivent être réunis tôt le matin dans leur poêle le premier jeudi après le septième jour de l’année et y élire à la place du conseiller sortant un autre de leur tribu, à savoir un homme honorable et honnête qu’ils estiment le plus utile et le plus convenable à la ville de Strasbourg, sur la foi de leur serment et conformément au règlement qu’ils doivent suivre. Tous ceux qui composent l’ancien conseil, tant patriciens que tributaires, doivent ensuite se rendre à l’Hôtel de Ville dans la salle du grand conseil et y élire, à la place des patriciens sortants du conseil, d’autres hommes honorables et honnêtes parmi les chevaliers, écuyers et bourgeois, qu’ils estiment les plus utiles et les plus convenables à la ville de Strasbourg sur la foi de leur serment. Ils doivent élire parmi ceux-ci deux préteurs des mêmes curies auxquelles appartenaient les sortants pour être adjoints à ceux qui y demeurent ; chacun devra assurer la présidence trois mois et pas davantage.
[3] Und were es das under den selben meistern oder den andern von constofelern oder antwercken die jm alten rat gewesen werent und darjnne bliben sin soltent einer oder me von tode abegangen hinweg gezogen oder sust untogelich worden were, so sol man uff den obgenanten donrestag ander an die selbe statt kiesen die allein das jore usz jm rat sin und bliben sollent als der gewesen sin solt der also abegangen, hinweg gezogen oder untogelich worden were. Donoch so sollent die zehen von den antwercken die jm alten rat gewesen sint und bliben sollent jn die hünder stube gan zu den zehenden die man uff den selben morgen jn den nuwen rat gekosen hat, das sint zusammen zwentzig. Die selben zwentzig ratherren von den antwercken sollent dann kiesen einen redelichen frommen wisen statthafftigen man zu eym ammeister der sie der stat und der gemeinde zu Strasburg aller erlichest und nützlichest beduncket uff ir eide der ein antwerckman ist, doch keinen uff einer stuben dovor ein altammeister uff ist, noch ouch keynen alten ammeister er sy dann vor fünff gantz jore müssig gangen. [3] Si un de ces préteurs, ou d’autres patriciens ou tributaires qui auraient été dans l’ancien conseil et doivent y rester, est mort, a pris congé, ou est devenu incapable, on doit ce même jeudi élire leur remplaçant qui ne restera au conseil que cette année-là comme l’aurait fait le membre mort, parti ou devenu incapable. Les dix anciens tributaires qui continueront à faire partie du conseil devront ensuite entrer au collège des Quinze et se joindre aux dix autres qui auront été élus dans la matinée au nouveau conseil, ils seront donc au nombre de vingt. Ces vingt conseillers des tribus devront ensuite, sur la foi de leur serment, élire pour consul un homme honnête, pieux, sage, ferme et attaché à la ville, qu’ils estiment être le plus honorable et le plus utile pour la ville et la communauté de Strasbourg. Il doit être tributaire mais sans appartenir à la tribu dont faisait partie le consul sortant ou tout autre ancien consul, à moins qu’il n’ait quitté ces fonctions depuis cinq ans.
[4] Und solliche walen und küren sollent alle gescheen und furgenommen werden jn aller mossen als die ordenungen dovon begriffen vor schöffel und amman vormols uszgetragen sint und jn unser statt und der fünffzehener büch eigentlich geschriben stont die man ouch den selben zwentzigen alle jore vorlesen und sie ouch die sweren sollent. [4] Toutes ces élections doivent être faites et se dérouler d’après les ordonnances qui ont été établies par les échevins et leur chef et sont expressément inscrites au livre des statuts de notre ville et à celui du collège des Quinze. On donnera aussi lecture de ces ordonnances aussi auxdits vingt conseillers qui doivent également prêter serment.
[5] Nu die obgenante constofeler nemlich die die von dem alten rat blibent und die die uff den egenanten donrestag zu morgen zu jnen gekosen werdent das sint zusammen zehen constofeler und darzu die egerurten zwentzig von den antwercken, nemlich zehen von dem alten rät und zehen die uff denselben morgen zu jnen gekosen werdent, die sollent dann das jore dir rete sin und mit dem ammeister angan jn der mossen als gewonlich ist. Und sollent ouch alle sweren liplich zu gott und den heiligen alle die stucke puncten und artickel so von jnen geschriben stont stete zu halten, ouch alle diewile sie des rats sint dehein schenck mute noch mitwon zu nemmen. Und wellicher die neme oder yeman von sinen wegen der sol meineidig sin. Und wo meister und rat dir dann ye zu ziten sint befindent das es bescheen were, die sollent es rihten by dem eide alles noch besage der ordenunge jn der fünffzehener buch geschriben. [5] Lesdits patriciens, à savoir ceux qui restent de l’ancien conseil et ceux qui ont été élus ledit jeudi matin soit dix au total, ainsi que et les susdits vingt tributaires, à savoir dix de l’ancien conseil et dix qui ont été élus le même matin, seront les conseillers de l’année et entreront en fonction avec le consul, suivant la coutume. Chacun d’eux doit aussi prêter serment devant Dieu d’observer constamment tous les règlements, points et articles qui sont écrits à leur égard, de ne recevoir aucun présent, don ni rétribution, soit eux-mêmes soit par l’intermédiaire d’autrui, sous peine d’être déclaré parjure s’ils en recevaient par eux-mêmes ou par l’intermédiaire d’autrui. Si le conseil en est informé, il doit faire justice sur son serment, le tout conformément à ce qui est prescrit par l’ordonnance insérée dans les statuts des Quinze.
[6] Es sol ouch der ammeister der dann zu eim ammeister gekosen wurt sweren liplich zu gott und den heiligen ouch deheinerley schenck, müte noch mutewon zu nemen weder lutzel noch vil, cleyn noch grosz er noch nyeman von sinen wegen jn deheinen weg sunder ouch stete und veste zu halten alle die stuck puncten und artickel so in unser statt buch und ouch jn der funffzehener buch von jme geschriben stont, die man ouch alle jore eym ammeister uff den tag als er gekosen wurt vor lesen sol. Und wellicher ammeister das verbreche und nit hielte jn wellichen weg das were derselbe ammeister sol der stat Strasburg Iibe und gut verfallen sin. Und sollent ouch meister und rät sweren das keym faren zu lossen by jren eiden. Were aber das meister und rat das nit tetent so sol doch der ammeister der das also verbrochen oder wider dise ordenunge geton hette oder under dem es gebrochen wurde ein verehteter man sin und rehtlosz gegen allen burgern. Und sol eyn jeglich ratherre das rügen glich als ein wunde by sinem eide. [6] Le consul qui vient d’être élu doit aussi prêter serment devant Dieu de ne recevoir ni directement ni indirectement aucune espèce de présent, don ou rétribution, faible ou considérable, petit ou grand, en aucune manière que ce soit, mais au contraire de se soumettre constamment et fermement à tous les règlements, points et articles qui le concernent dans le livre des statuts de notre ville et dans celui des Quinze. Il doit en être donné lecture tous les ans en présence du consul, le jour de son élection. Le consul qui manquerait à son devoir et ne tiendrait pas promesse, sera livré corps et biens à la ville de Strasbourg. Les maîtres et le conseil promettront en outre de ne tolérer d’écart à ce sujet sous la foi du serment. Si toutefois les maîtres et le conseil n’agissaient pas, le consul qui aurait manqué à son devoir, qui aurait enfreint les statuts, ou sous lequel un pareil acte aurait été commis, doit néanmoins demeurer dans le mépris général et n’avoir plus de foi, justice ou droit à espérer. Tout conseiller doit le dénoncer comme parjure à son serment.
[7] Man sol ouch hynan fürder keym ammeister deheinen gebuwe weder clein noch grosz, lutzel noch vil tun noch machen jn sinem huse uff siner stuben oder anderswo mit der stette costen, dann wil ein ammeister utzit buwen oder machen, das sol er tun usser sinem costen und nit mit der stette werckluten ouch nit mit der stett gezuge. Man sol ouch eym ammeister hynanfürder nit me geben dann zur wochen sehtzehen schilling pfennige fur den scharwahter trunck und sol ouch der selbe trunck den scharwahtern geben werden als das harkommen ist by dem eide. [7] On ne devra dorénavant construire pour le consul aux frais de la ville aucun bâtiment, ni grand ni petit, ni faire de grandes ou petites réparations dans sa maison, dans son poêle ou ailleurs. En outre, il ne sera plus donné au consul, pour donner à boire aux gens du guet, chaque semaine plus de seize sous qui leur seront distribués suivant l’ancienne coutume et sur son serment.
[8] Were ouch das der ammeister jn dem jore von tode abeginge, dovor gott sy, so sollent die vorgeschriben zwentzig von den antwercken einen andern antwerckman kiesen zu eim ammeister jn aller mossen als vor, und der selbe der also gekosen wurt sol ouch nuwent des jar usz ammeister sin. Zu glicher wise obe ein ammeister siech wurde so sollent ouch die selben zwentzig einen andern an sin stat kiesen jn vorgeschribener wise. Und sol ouch der selbe ammeister sin allewile untz das der ammeister genyset. Und wann ouch ein ammeister also gekosen wurt an des stat der dann dot oder siech worden ist, so sol man doch darumb desselben jors nit anderwerbe vor dem münster sweren dann man so dasselbe jore usz gegen dem selben ammeister der dann gekosen wurt und der selbe ammeister widerumb verbunden sin und nemlich der ammeister sweren alles das stete zu halten das man desselben jores vor dem münster und ouch der ammeister der dann dott oder siech were gesworen hat by den eiden die desselben jores vor dem münster gesworn sint one geverde. [8] S’il le consul meurt l’année de son mandat, ce dont Dieu le préserve, les susdits vingt tributaires doivent élire pour consul un autre tributaire de la manière prescrite. Celui qui aura ainsi été élu ne devra être consul que pour l’année courante, jusqu’à ce que le conseil soit renouvelé. De même, si le consul devient infirme, lesdits vingt conseillers doivent aussi en élire à sa place, de la manière ci-dessus prescrite, un autre qui doit exercer ses fonctions jusqu’à ce que le consul titulaire soit guéri. Quand un consul aura été ainsi élu à la place de celui qui sera mort ou tombé malade, on ne doit pas pour autant prêter derechef serment devant la cathédrale. On sera en effet obligé pour le reste de l’année envers le consul qui aura été ainsi élu comme envers celui qui sera mort ou malade et qui avait prêté serment devant la cathédrale.
[9] Der ammeister die vier meistere die rete die rittere die knehte die burgere die antwerck und die gemeinde bede rich und arm zu Strasburg sollent sweren der stat Strasburg getruwe und holt zu sin jr ere nutz und frommen zu fürdern und zu werben jren schaden zu warnen und zu wenden soverre jeglicher kan oder mag ungeverlich. Man sol ouch sweren dem vorgenanten ammeister den vier meistern dem rat und jrem geriht ouch jren gebotten und verbotten getruwelich gehorsam beroten und beholffen zu sinde gegen allen den die sich wider sie oder ir geriht setzent oder setzen wurdent. [9] Le consul, les quatre préteurs, les conseillers, les chevaliers, les écuyers, les bourgeois, les tributaires et la communauté entière, tant riches que pauvres de Strasbourg, doivent prêter serment d’être fidèles et attachés à la ville de Strasbourg, de favoriser et de procurer sa gloire, son utilité et son profit, de l’informer et la protéger d’un éventuel préjudice, pour autant que chacun peut le faire. On doit aussi prêter serment au susdit consul, aux quatre préteurs, au conseil et à leur gouvernement de suivre fidèlement leurs ordres et leurs défenses, de leur apporter donner conseil et aide envers ceux qui leur résisteraient ou qui s’opposeraient à leurs décisions.
[10] Doch so sol des ammeisters eyt vor allen dingen vorgan (?) also das dehein ammeister gewalt noch maht haben sol yeman utzit zu erlouben oder dehein stuck abe zu Iossen oder zu ändern das meister und rat oder schöffel und amman erteilt und erkant haben one jren wissen und willen. Der vorgenant ammeister die vier meistere und die rete sollent ouch sweren den rittern den knehten den burgern den antwercken und der gemeinde arm und rich zu Strasburg sie getruwelich zu behüten und zu bewaren alsovere sie konnent oder mogent mit lybe und mit gut und glich zu rihtende dem armen als dem richen one geverde. [10] Le serment du consul doit cependant prévaloir en toutes choses, de manière qu’aucun consul n’ait le pouvoir ni l’autorité de dispenser, d’abroger ou de changer ce que le conseil ou les échevins et leur chef auront décidé et ordonné sans qu’ils le sachent et y consentent. Ledit consul, les quatre préteurs et les conseillers doivent aussi prêter serment aux chevaliers, aux écuyers, aux bourgeois, aux tribus et à la communauté, riches et pauvres de Strasbourg, de les protéger autant qu’il sera en leur pouvoir, en leurs personnes et leurs biens, de leur faire droit, de les régir et de juger, également le riche et le pauvre, fidèlement et de bonne foi.
[11] Wir die rittere die knehte die burgere hant ouch versworen die kure die wir hettent an dem rate das wir die nyemer me (?) gefordern sollent noch schaffen geton werden jn deheinen weg. [11] Nous, chevaliers, écuyers, bourgeois, nous avons aussi prêté serment de ne jamais outrepasser le droit d’être élus membres du conseil et de n’y contrevenir aucune manière.
[12] Wann ouch ein knabe ahtzehen jore alt wurt, er sy von den rittern, von den knehten, von den burgern oder von den antwercken, der sol sweren disen brieff stete zu halten, und sol man ouch den rügen meister und rat by dem eide wo man weis oder befindet das yemans nit gesworen habe und wellicher nit swure das sol meister und rat erkennen wie er es bessern sol. [12] Dès qu’un jeune homme, chevalier, écuyer, bourgeois ou tributaire, aura atteint l’âge de dix-huit ans, il sera tenu de prêter serment à la présente Charte. Si on apprenait ou découvrait que quelqu’un n’a pas juré, on sera tenu, par ledit serment, de le dénoncer aux maîtres et conseil, pour qu’il soit puni par eux en connaissance de cause.
[13] Und sol man ouch disen brieff alle jor vor dem munster sweren stete zu halten wann ein rat abeget darnoch jn den aht tagen so der nuwe rat uff der pfaltzen gesworen hat. Were ouch das gott lange wende das eyn geschelle wurde, so sol sich nyeman weffenen es were dann das man die mort glock lute und sol ouch nyeman die selbe glock heisen luten dann ein ammeister der dann ammeister ist. Und wann man sie also lutet so sol menglich zogen zü fusz fur das münster und do selbs by dem ammeister und den andern meistern bliben und den gehorsam sin. Und wann sie der ammeister und die meister heissent heim zogen, so sollent sü by jren eiden ungeverlich heimzogen. Were aber das ein füre usginge, so sollent sich die antwerck weffenen und fur das münster und an die ende dohin dann yeglicher geordent ist furderlich zogen und also gehorsam sin dem ammeister und den andern meistern und sullent sich die constofeler nit weffenen es were dann das der ammeister und die meistere noch jnen santent so sollent sie sich weffenen und zu jnen kommen by jren eiden und was su sie dann heissent tun des sollent su gehorsam sin zu tun one geverde. Were ouch das ein erberman ungeverlich kerne fur das munster riten, der sol das pfert wider heim schicken unverzogelich one geverde. [13] On devra aussi prêter serment chaque année devant la cathédrale d’appliquer la présente Charte, , dans les huit jours après que l’ancien conseil aura cessé ses fonctions et que le nouveau aura prêté serment à l’Hôtel de Ville. S’il survient des querelles à main armée, ce dont Dieu nous préserve longtemps, personne ne doit prendre les armes, à moins que le tocsin ne sonne, et personne sauf le consul régent n’aura le droit d’ordonner de le faire sonner. Quand il sonnera, chacun devra se rendre à pied devant la cathédrale, y demeurer auprès du consul et des préteurs et leur obéir. Lorsque le consul et les préteurs leur diront de retourner à leur logis, il devront le faire sur leur serment.
Si un incendie se déclare, les tributaires devront s’armer et se rendre au plus vite devant la cathédrale et dans les quartiers qui leur seront prescrits, obéir au consul et aux quatre préteurs. Les patriciens ne doivent pas s’armer, sauf si le consul et les préteurs le leur demandent. Ils doivent alors s’armer sur leur serment et les rejoindre, leur obéir et faire de bonne foi ce qu’ils ordonneront. Si un homme honorable vient par hasard à cheval devant la cathédrale, il doit immédiatement renvoyer son cheval chez lui.
[14] Were ouch das sich jeman zu dem andern verbunden hette mit eiden mit truwen oder mit briefen, des sollent sie einander erlossen und lidig sagen by dem eide und sol ouch nyeman er sy hohe oder nyder arm oder rich dehein sollich verbuntnisze machen, dann wer das verbreche jn wellichen weg das were der sol meineidig und erlosz sin und sol zwentzig jor von diser stat sin tage und naht ein myle ; und noch den zwentzig joren nit harwider jn kommen er sy dann vor mit meister und rat die dann meister und rat sint uberkommen das su jm erloubent wider jn zu faren und sol dis menglich dem das fürkeme by sinem eide rugen meister und rat one geverde. [14] Si quelqu’un s’est entendu avec un autre par serment, par foi ou par écrit, l’un et l’autre doivent s’en tenir quittes sur leur serment. Il est donc défendu à quiconque, pauvre ou riche, de haute ou basse condition, de contracter de pareils engagements, car quiconque s’en rendrait coupable, de quelque manière que ce soit, doit être regardé comme parjure et infâme, et banni pendant vingt ans, jour et nuit, à une lieue de la ville. Il ne pourra y rentrer au bout de ces vingt années qu’avec le consentement et la permission du conseil en fonction. Toute personne qui aura connaissance d’une pareille infraction à la loi devra la dénoncer aux maîtres et au conseil.
[15] Were ouch das dehein unser burger sin burgreht abesagen wolt der sol gon für meister und rat die dann zu ziten sind und sol men das verkunden und sin burgreht vor jnen abefordern und uffgeben müntlich als das von alter harkommen ist und nit mit briefen und sollent jnen ouch meister und rat sins burgrehten erlossen. Were aber das der der jn sollicher mossen sin burgreht abforderte dehein unfuge geton oder begangen hette die do geclaget were oder der stap begriffen hette darumb sol er reht geben und nemmen vor meister und rat zu Strasburg die dann zu ziten sint und sol ouch sin burgerecht nyemans anders abesagen dann als vorgeschriben stot by dem eide. [15] Si un des bourgeois de la Ville souhaitait renoncer à son droit de bourgeoisie, il devra s’adresser aux maîtres et au conseil en fonction, leur faire part de son intention en leur demandant de le relever de son droit bourgeoisie. Il y renoncera de vive voix comme il est de coutume et non par écrit. Les maîtres et le conseil doivent alors le démettre de son droit de bourgeoisie. Si cependant le demandeur a commis une faute, s’il est poursuivi pour en avoir commis une ou s’il était passible de condamnation, il doit comparaître devant les maîtres et le conseil en fonction. Personne ne devra renoncer à son droit de bourgeoisie autrement que selon les prescriptions et sur son serment.
[16] Es sollent ouch meister und rat schöffele und aman und aller menglich zu Strasburg den obgemelten funfftzehenen den dann der statt Strasburg ordenunge und sachen entpfolhen sint oder werdent zu allen ziten getruwelich beroten undt beholffen sin jn allem dem das jnen entpfolhen ist oder wurt und su do by hanthaben schuren und schirmmen wider aller menglich noch allem jrem vermogen by jren eiten. [16] Le maître et le conseil, les échevins et leur chef, et tous les habitants de la ville de Strasbourg doivent aussi à tout moment apporter leur conseil et leur aide fidèle audit collège des Quinze, gardien des statuts et des intérêts de la ville de Strasbourg, faire ce qui est ou sera ordonné, lui donner leur soutien et le défendre de ses ennemis du mieux qu’ils le peuvent, sur leur serment.
[17] Wer ouch der were der wider disen brieff und wider das geriht dete oder wider deheinen artickel der in disem brìeff geschriben stat oder schaffe do wider geton werden und das küntlich wurde gemaht meister und rat die dann zu ziten meister und rat sint, der sol meineidig sin und sol sin burgreht verlorn haben und sol nyemer me gon Strasburg noch jn den burgbanne kommen noch burger werden und sol sin lib und gut meister und rat verfallen sin und sollent sich meister und rat alles sins gutes underziehen und undernemen es sy jm lande oder jn der statt als verre sie mogent by jrem eide ungeverlich und sol meister und rat des gutes nützit wider geben by dem eide. Und welliche meister und rat dis nit rihtent von dem und von den die das verbrechent die sollent meineidig und erelosz sin und sollent niemer me meister noch rat zu Strasburg werden. [17] S’il arrivait que quelqu’un contrevienne ou porte atteinte à la Charte ou fasse résistance audit gouvernement en tout ou en partie, et que le maître et le conseil en fonction en soient informés, le coupable sera déclaré parjure, perdra son droit de bourgeoisie et ne pourra plus jamais rentrer dans la ville ou dans sa juridiction ni recouvrer le droit de bourgeoisie. Son corps et ses biens reviendront aux maîtres et au conseil, qu’ils soient situés en ville ou à la campagne, à quelque distance que ce soit. Lesdits maîtres et conseil ne pourront en aucune manière restituer ces biens. S’ils ne font pas justice de celui ou de ceux qui ont commis le crime, ils seront eux-mêmes déclarés parjures et infâmes et ne pourront plus jamais faire partie du conseil de Strasbourg.
[18] Und der vorgeschriben dinge zü einer gantzen bestetigunge so ist unser stat Strasburg grosz jnsigel zu eim woren urkunde an disen brieff gehencket mit der ritter kneht burger und antwercklute jngesigele die hie noch geschriben stont mit namen Hans Böckel ritter, Hans Rudolff von Endingen ritter, Hans von Kageneck ritter, Friderich Bock ritter, Ludwig von Kageneck ritter, Hans Wilhelm zum Riet ritter, Hans Spender ritter, Claus Wormsser ritter, Hans von Seckingen ritter, Caspar Buman ritter, Caspar von Vrendorff ritter, Hans Hüffel, Hans Sturm, Peter Rebestock, Steffan Sturm, Hans Erlin, Hans Voltsch, Jorge Berer, Caspar Klobeloch und Paulus Hüffel, die von der rittere kneht und burgere wegen harzu gezogen worden sint disen brieff züversigeln und wir Peter Schott der ammeister, Jacob Amlung, Claus Bomgarter, Conrat Riffe, Marx Kerling altammeistere, Hans Berlin, Gotze von Hohemburg, Hans Jörger, Hans Erhart von Rotwil, Behtolt Offemburg, Adam Mesener, Conrat von Duntzenheim, Walther von Rore, Conrat Armbroster, Claus Renner, Matern Trachenfeile, Andres Hapmacher, Claus Brune, Syfrit Bietenheim, Hans Vendenheim, Lìenhart Ammeìster, Claus Weidelich, Diebolt Otteman, Heinrich Schott, Andres Selig, Claus Duntzenheim, Hans von Odratzheim, Behtolt Vogelsberg, Rülin von Druhtersheim, Hans Flösze, Wyrich Burggrafe, Marx Rebestock, Andres Trense, Hans Leytgast, Jacob Muge, Heinrich Henicken, Heinrich Gerung, Peter Renner, Peter Vendenheim, Adam Hapmacher, Ulrich Sebott, Hans Waltener, Peter von Erffort, Claus Vetter, Oberlin von Büre, Heinrich Egel, Heinrich Muller, Claus Knyebusz, Erhart Gisebreht, Martin Leheman, Hans Duheler und Claus Wirich die von der antwerck wegen harzu gezogen sint disen brieff zuversigeln, verjehen und bekennen ouch alle das unser jeglicher sin eigen jnsigel ouch hat lossen hencken an diesen brieff der geben ist uff den heiligen wyhenaht obent do man zalte noch Cristi geburt dusent vierhundert ahtzig und zwey jore. [18] Pour donner toute leur force aux conventions ci-dessus, le grand sceau de notre ville ainsi que celui des chevaliers, écuyers, bourgeois et tributaires dont les noms figurent ci-après ont été appendus aux dites présentes pour en faire foi, savoir Jean Bœckel chevalier, Jean Rodolphe d’Endingen chevalier, Jean de Kageneck, Frédéric Bock, Louis de Kageneck, Jean Guillaume zum Riet, Jean Spender, Nicolas Wormser chevalier, Jean de Seckingen chevalier, Gaspard Bumann chevalier, Gaspard d’Urendorff chevalier, Jean Hüffel, Jean Sturm, Pierre Rebestock, Etienne Sturm, Jean Erlin, Jean Voltsch, Georges Berer, Gaspard Klobeloch et Paul Hüffel, tous chevaliers, écuyers et bourgeois ont posé leur sceau aux présentes et nous Pierre Schott consul, Jacques Amlung, Nicolas Baumgarter, Conrad Riff, Marc Kerling anciens consuls, Jean Berlin, Gœtz de Hohenburg, Jean Jœrger, Jean Erart de Rotweil, Bechtold Offenburg, Adam Messner, Conrad de Duntzenheim, Gautier de Rohr, Conrad Armbruster, Nicolas Renner, Materne Trachenfeil, André Hapmacher, Nicolas Braun, Sigefroi Bietenheim, Jean Vendenheim, Léonard Ammeìster, Nicolas Weidelich, Thiébaut Ottmann, Henri Schott, André Selig, Nicolas Duntzenheim, Jean d’Odratzheim, Bechtold Vogelsberg, Raoul de Truchtersheim, Jean Flœss, Wirich Burggraff, Marc Rebstock, André Trenss, Jean Leitgast, Jacques Mug, Henri Henicken, Henri Gerung, Pierre Renner, Pierre Vendenheim, Adam Hapmacher, Ulric Sebott, Jean Waltener, Pierre d’Erfurt, Nicolas Vetter, Oberlin de Büre, Henri Egel, Henri Muller, Nicolas Kniebuss, Erart Giesbrecht, Martin Lehmann, Jean Duhler et Nicolas Claus Wirich, tributaires ont posé leur sceau. Chaque partie a approuvé que son sceau soit appendu à la présente charte. Fait la veille de la Noël l’an mil quatre cent quatre-vingt-deux après la naissance de Jésus-Christ.

Les Maisons de Strasbourg sont présentées à l’aide de Word Press.